Place au Peuple

lundi 8 janvier 2018

Nous voilà rendus tous Charlot(s)...

Salut & Fraternité,


          Il y a trois ans déjà, prêts à défendre unguibus et rostro la liberté d'expression, nous nous réveillions Charlie(s). Aujourd'hui, en-même-temps-tisés ad nauseam, nous nous révélons Charlot(s). La tartufferie présidentielle actuelle aura-t'elle, ici et d'ici 2022, glyphosaté tout esprit critique ? Cela sulfoxaflor bien un certain totalitarisme en marche forcée.

          L'État d'Urgence est désormais inscrit dans la Constitution, le Code du Travail se brade sur le marché aux puces de l'ultra-libéralisme, le classement Reporters Sans Frontières 2017 de la Liberté de la Presse nous place au 39ème rang mondial c.a.d très loin de la Corée du Nord terminant bonne dernière au 180ème, donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Au Président des Riches égocentique, après l'intermède Hollando-Vallsiste, a succédé le Président des Riches ego sum qui sum a qui Molière se plairait à faire dire :

          Ceux qui me connaîtront n'auront pas la pensée
          Que ce soit un effet d'une âme intéressée.
          Tous les biens de ce monde ont pour moi peu d'appas,
          De leur éclat trompeur je ne m'éblouis pas ;
          Et si je me résous à recevoir du père
          Cette donation qu'il a voulu me faire,
          Ce n'est, à dire vrai, que parce que je crains
          Que tout ce bien ne tombe en de méchantes mains,
          Qu'il se trouve des gens qui, l'ayant en partage,
          En fassent dans le monde un criminel usage,
          Et ne s'en servent pas, ainsi que j'ai dessein,
          Pour la gloire du Ciel et le bien du prochain.


Le Tartuffe Acte IV Scène I vers 1237 à 1248

         Les libertés individuelles et la protection sociale acquises de hautes luttes sont sacrifiées sans états d'âmes puisque nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment... Mammon, de ceux qui sont appelés selon son dessein. C'est pourtant simple : There Is No Alternative et la Start-Up-Nation constitue notre seul horizon. Rêvons de devenir un jour millionnaires tout en accroissant quotidiennement notre indigence intellectuelle et notre dénuement culturel. Les States n'ont malheureusement pas le monopole de la production d'abrutis. Alors, faut-il en rire ou en pleurer ? En pleurer de rire pour ne pas mourir de tristesse me semble t'il...

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Alain Claverie