Place au Peuple

mardi 8 août 2017

Août 2007 : déni d'humanité

Salut & Fraternité,


          Il y a dix ans, en lisant l'Huma sur la plage de Soulac-sur-Mer, je découvrais la crise dite des subprimes. Les places financières chutaient car des banquiers étasuniens avaient consenti des crédits immobiliers à taux variables à des gens modestes en sachant pertinemment qu'ils allaient les ruiner. Puis la bulle spéculative a fait boule de neige et les banques ont connu une méga domino party. J'étais horrifié de voir à quel point les financiers ne font non seulement peu de cas des emprunteurs lamba, mais sont aussi prêts à s'entre-dévorer. Nous avions atteint l'un des plus hauts sommets de l'abjection.  

          C'est à ce moment là que ma fille aînée, âgée alors de de treize ans, a dessiné ce portrait du Che dans le sable. Chaque jour de cette quinzaine médocaine apportait son lot de mauvaises nouvelles pour la finance et donc de très mauvaises nouvelles pour les petites gens. "Si vous êtes capables de trembler d'indignation, chaque fois qu'il se commet une injustice dans le monde, alors nous sommes camarades." affirmait-il. Cette fois là, l'injustice était de taille car les victimes de cette escroquerie subissaient la double peine puisqu'également victimes des conséquences de la crise telles que les politiques d'austérité qui en ont très rapidement découlé. Comment ne pas s'indigner face à un tel déni d'humanité ? Le capitalisme n'a pas fini de toucher le fond de l'inhumanité, mais nous devons l'abattre avant qu'il nous ait tous anéantis.

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc
  
Source Illustration : Collection Personnelle

lundi 7 août 2017

T'as tout faux, Richard !

Salut & Fraternité,

         Ce coup de gueule poussé par Richard Bohringer en 2013 sur le plateau d'On N'est Pas Couché revient régulièrement sur les réseaux sociaux afin de stigmatiser les politiques. Ces demi-vérités énoncées avec un incontestable talent d'acteur ont pour effet pervers d'alimenter l'antiparlementarisme dont se repaît l'électorat d'extrême-droite. Mais qui s'en soucie ? Tant qu'on peut se défouler en cassant du sucre sur le dos des politiques, autant les mettre tous dans le même sac de frappe ! 

          Si les banques prennent le dessus c'est parce que des politiques non seulement le leur permettent mais le souhaitent. La majorité des politiques d'aujourd'hui, en France et en Europe, souhaitent que l'économie de marché, c'est à dire capitaliste, occupe toujours plus de place si non comment expliquer toutes ces privatisations et cet affaiblissement continuel de la puissance publique ? Mais qui, si ce n'est le peuple,  porte ces politiques au pouvoir ? Jusqu'à preuve du contraire, en France et en Europe, le suffrage n'est pas redevenu censitaire. Ces politiques ultralibéraux sont élus par une majorité artificielle obtenue grâce à l'abstentionnisme comme nous l'avons observé une fois de plus lors des dernières votations

          Ce dont nous avons besoin c'est de politiques déterminés à se battre réellement contre les puissances d'argent. Ce dont la France et l'Europe ont besoin c'est de politiques ne cédant pas plus au chant des sirènes du populisme qu'au miroir aux alouettes de l'élitisme. Le "Nous d'abord" des populistes n'est rien d'autre que le pendant du Culte de la Performance Individuelle des élitistes. La lutte des classes n'est pas l'affrontement du peuple contre les élites mais des exploités contre les exploiteurs, des dominés contre les dominants. Aujourd'hui on peut être exploité malgré un niveau d'étude élevé et on peut être, comme en tous temps, un exploiteur sans posséder de diplômes. Il y a des exploités dans les banques et des exploiteurs dans les ateliers d'usines. Pour abattre les puissances d'argent qui exploitent avec autant de morgue traders et kapos d'usines nous avons besoin ce politiques altruistes profondément ancrés dans les valeurs humanistes et totalement engagés dans la lutte des classes. Là où Richard Bohringer, qui avait pourtant débuté son engagement politique très à droite, n'a pas tout faux c'est quand il affirme en 2011 : "Les communistes ont une lumière dans l'oeil que les autres n'ont pas.", d'autant plus que la lutte des classes faisant partie des fondamentaux du communisme on peut à juste titre parler de clairvoyance... 

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : Facebook

samedi 5 août 2017

Le Qatar s'offre Jésus pour 222 millions d'€ !

Salut & Fraternité,

          Quand, au prix d'une longue négociation, le Qatar s'offre Neymar pour 222 millions d'€, le PSG vend en une journée 10.000 maillots au prix moyen de 100€ l'unité, mais ce produit dérivé n'a pas en goodie le célèbre bandeau du non moins célèbre footballeur. Pour un article dont le prix varie de 85 à 140€ (hors flocage) on pourrait s'attendre à un petit plus et à plus forte raison quand ce petit plus est vraiment la marque de fabrique de cette légende vivante du football. Oui mais... non, il ne faudrait tout de même pas exagérer car ce fameux bandeau a déjà fait manger son chapeau à la FIFA qui n'a pas hésité à user d'un vieux procédé d'effacement connu bien avant Photoshop, alors ne poussons pas le bouchon trop loin car cette traversée superflue de l'Atlantique pourrait nous faire oublier celle, nécessaire, de la Méditerranée et de la Péninsule Arabique.

          Bouchon qui pourrait être de champagne, car ce transfert historique qualifié d'attractivité par Mister Chairman, en a déjà fait couler plusieurs hectolitres et pas qu'à Paris. Cette opération de communication qualifiable, reconnaissons le, de monumentale suffira-t'elle à faire oublier les soupçons de connexions et d'interconnexions avec le terrorisme pesant sur le Qatar ? Le Qatar cette pétromonarchie tant chérie par le Sarkhomme de Neuilly dont le nom réapparaît dans la presse ces derniers jours. Ce pays esclavagiste dont le président de l'entreprise nationale de transport aérien a été promu en catimini Officier de la Légion d'Honneur par le président qui n'aimait pas la démocratie. S'acheter une respectabilité devient de nos jours monnaie courante quand on est plein aux as. Un peu comme les grands bourgeois qui s'offraient des titres de noblesse au 19ème siècle.

          D'aucuns se plaisent à tirer à boulets rouge sur Neymar da Silva Santos Junior dont la carrière est jusqu'ici entachée du seul scandale causé par le coût de son récent transfert qui pourrait tout de même rapporter à l'État plus de 300 millions d'€ sous forme d'impôt. On est en termes de scandale sur un tout autre terrain que celui de la sex-tape de Valbuena, de l'affaire Zahia ou de la grève de l'Équipe de France au Mundial 2010. Selon certains, Neymar gagne 0,95€/seconde ce qui fait du 2.500.000€/mois, mais selon lui sa motivation principale n'est pas l'argent et il reverserait 10% de son salaire à une église baptiste. Ainsi, aurait-il plus de possible apparentement avec Billy Graham, ou plutôt Luis Palau, qu'avec Christiano Ronaldo ! Il n'en demeure pas moins que sur le grand échiquier de la géopolitique Neymar est un pion qu'un roi du pétrole avance à sa guise dans une partie qui dont les intérêts cachés dépassent ce jeune sportif de haut niveau. Mais bien sûr, comme d'habitude, quand le chien aboie la caravane des pétrodolars passe et les mal-comprenants préfèrent crier haro sur le cabot, leur écumante et stupide colère les rendant aveugles et sourds à la raison du plus fort qui se joue d'eux avec une déconcertante facilité.


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Ichretien

vendredi 4 août 2017

Le Tartuffe ricoeurien

Salut & Fraternité,


          Dans son discours lors deu récent hommage rendu au père Hammel, discours enracinant la République dans les valeurs religieuses qui avait sidéré le sociologue des religions Louis Schlegel, Mister Chairman affirmait : "Il est une part, j'ose le mot, qui est sacrée. Cette part, c'est la vie d'autrui.". Cette sidération est aussi mienne quand je vois la morgue dont font preuve les têtes pensantes du macronisme  : une ministre du travail boursicoteuse qui ayant touché un pactole de plus d'un million d'euros au prix de 900 licenciements répond se la joue façon mater dolorosa quand elle est interpellée à ce propos, un porte parole du gouvernement qui juge qu'elle n'a pas fait une si bonne affaire... 

          Il devient alors légitime de se demander si ces gens ont encore conscience de la vie d'autrui. Cette vie d'autrui que ce pseudadelphos (ψευδάδελφος) se permettait de sacraliser lors de l'hommage rendu à un humaniste chrétien alors qu'il va maintenant légiférer par ordonnances pour la plus grande joie du Medef et le plus grand malheur des classes laborieuses. Même s'il chute dès maintenant lourdement dans les sondages, le 7 Mai nous en avons pris pour cinq ans. A moins qu'à l'occasion de son cinquantième anniversaire, un remake de Mai 68 à l'occasion de son cinquantième anniversaire inverse la donne.

          Ce tartufe formaté par les jésuites amiénois  qui se réclame de l'héritage du philosophe protestant Paul Ricoeur ne recule devant rien. Son ambition de servir les puissances d'argent lui font renier allègrement les enseignements de son mentor au point qu'il devient légitime de penser que ce dernier lui a exclusivement servi de marchepied. Ce Paul Ricoeur qui dans sa réflexion intitulée Amour et Justice terminait son texte par "Je dirai même que l'incorporation tenace, pas à pas, d'un degré supplémentaire de compassion et de générosité dans tous nos codes - code pénal et code de justice sociale - constitue une tâche parfaitement raisonnable, bien que difficile et interminable.". La Loi Travail XXL dont va accoucher la pensée complexe de Mister Chairman ne contiendra pas une once de compassion pour les classes laborieuses et encore moins de justice sociale pour les travailleurs. 


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : l'Humanité

jeudi 3 août 2017

Holidays without Ronald !

Salut & Fraternité,

          Avec les vacances d'été les american fast food chains font recette : tel mange vite-fait un burger sur l'autoroute, tel y emmène les enfants parce-que-c'est-les-vacances, tel s'y rend pour ne pas avoir à cuisiner parce-que-c'est-les-vacances. Et tout ce petit monde contribue à l'évasion fiscale tout en s'abîmant la santé, à la plus grande joie des financiers et de l'industrie pharmaceutique. 

          Nos aînés ont-ils gagné de haute lutte les congés payés pour que les générations suivantes participent activement durant leurs vacances à l'expansion du capitalisme ? Le temps des vacances est pourtant propice à un retour vers les fondamentaux dont le bien-manger. La question n'est pas tant de cuisiner ou de ne pas cuisiner que de s'alimenter avec du frais produit localement ou de consommer une nourriture standardisée insipide à haut indice carbone. Que l'on parte ou reste chez soi, ce temps de repos peut avantageusement mis à profit pour nous conduire à (re)découvrir la cuisine des terroirs, les producteurs locaux, la restauration équitable, le tourisme solidaire

          Lutter contre le capitalisme est un combat quotidien et manger peut prendre l'allure d'un bulletin de vote selon que l'on choisit la soumission au diktat ultra-libéral ou la résistance à la pensée unique. Il nous appartient d'aider nos concitoyens à sortir de l'analphabétisme politique et pour ce faire, commencer par prendre conscience de la portée des actes les plus courants du quotidien peut s'avérer bien plus efficace qu'un long discours sur le CETA. L'expression "voter avec ses pieds" pourrait se conjuguer avec "voter avec ses dents"...

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

 Source Illustration : Ruthe. de

mercredi 2 août 2017

Paris 2024, oui mais... non

Salut & Fraternité,

          En 2024 j'aurai soixante ans, l'âge de la retraite disait-on quand j'ai commencé à travailler en 1982. En 2024 se dérouleront les Jeux Olympiques d'Eté à Paris. Je devrais me réjouir de l'un comme de l'autre, oui mais... non. Certains diront qu'en une quarantaine d'années le monde a changé. Oui mais... non, le monde n'a pas changé ce sont les hommes qui ont changé. La plupart de ceux qui dirigent le monde sont maintenant des salauds. Non pas qu'avant nous avions affaire à des philanthropes d'un humanisme à toute épreuve, mais ils osaient moins.

          Et la France, que penser de ce pays qui, des Lumières en passant par le Front Populaire, glisse tout doucement mais sûrement vers l'obscurantisme le plus crasse en portant au pouvoir les défenseurs des puissances d'argent. Panem et circences dit l'adage mais en ce temps là, le peuple n'avait pas à se rendre au Restos du Coeur pour se procurer du pain. Notre pays devient la cinquième puissance économique mondiale et des gens dorment dans la rue, ne mangent pas à leur faim tout simplement parce qu'ils n'ont pas de travail ! Mieux encore, des travailleurs n'arrivent pas à se loger et à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. Et pendant ce temps des ordures médiatiques suggèrent de réduire les droits sociaux pour relancer l'économie et redresser le pays. Mais elle va très bien l'économie et il est parfaitement d'équerre le pays ! Ce qui ne va vraiment pas bien pas bien, ce qui est complètement tordu, c'est de laisser des parasites s'accaparer la richesse créée par tous !

          Alors avec tout ça, il faudrait encore se réjouir qu'en 2024 la France accueillera en sa capitale les Jeux Olympiques d'Eté. Oui mais... non, il n'y a vraiment pas lieu de s'en réjouir car au train où va la politique macronique ce sont les petites gens qui vont faire les frais de cette monumentale escroquerie à mille lieues de l'esprit initial de l'Olympisme. L'essentiel est de participer, disait Coubertin cet autre élève des Jésuites que Mister Chairman aurait très certainement apprécié si le destin les avait fait contemporains. L'essentiel est de participer, nous dira certainement aussi Mister Chairman mais comme à son habitude, en faisant les poches des pauvres pour remplir celles des riches. Ces jeux ne seront pas un honneur pour notre pays mais une honte car professer les valeurs olympiques en déroulant le tapis rouge à la dictature de la finance est une tartuferie de premier ordre. Ceci dit, en matière de tartuferies, notre ψευδάδελφος de président s'y entend à merveille...  
        

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Nawak

mardi 1 août 2017

Que fleurissent plusieurs Foucherans !

Salut & Fraternité,

          Il ne faudrait surtout pas croire que la lutte des aides-soignantes de Foucherans est un épiphénomène monté en épingle par les média avides de sensationnel. Quand j'écrivais dans un précédent article qu'il ne tient qu'à nous de rendre l'avenir lumineux en faisant fleurir deux, trois, plusieurs Foucherans à la surface de la France, je pensais aux grèves engagées en 2019 par les personnels de la Maison de Retraite Résidence des Carmes à Bordeaux et de l'Ehpad de la Savane à Gujan-Mestras.  

          A chaque fois, ce sont les aides-soignantes qui initient les mouvements et en deviennent les fers de lance ; d'où la question perfide : "Dans la galaxie de travailleurs du secteur sanitaire et social, la capacité d'indignation et de mobilisation serait-elle inversement proportionnelle au niveau d'étude et à la condition sociale des professionnels ?". Parce que dans les structures accueillant des personnes âgées, interviennent aussi des infirmières et des médecins. Alors, ces derniers auraient-ils de la merde dans les yeux ou détourneraient-ils pudiquement leurs regards ? Mon propos volontairement provocateur n'est pas d'opposer les professionnels mais de réveiller ceux qui dorment.


         Dans les structures d'accueil pour personnes âgées, les aides-soignantes passent la plupart de leur temps de travail auprès des résidents. Elles peuvent mieux que quiconque juger de l'insuffisance des moyens mis à disposition pour assurer des soins de qualité. Cependant les infirmières qui, par manque d'effectif, dispensent des soins techniques à la chaîne au mépris des procédures élémentaires de sécurité n'ont pas à ma connaissance fait voeu de silence. Les médecins salariés ou libéraux qui encaissent traitements mensuels ou consultations et vacations dans ces structures ont jusqu'à preuve du contraire prononcé le Serment d'Hippocrate. Si le potentiel d'indignation est indéniablement plus sensible chez les aides-soignantes, la capacité de mobilisation et de réussite de futurs mouvements dépendra de tous. Les puissances d'argent ont maintenant à la manoeuvre dans ces établissements privés ont maintenant identifier la dangerosité des aides-soignantes. Comme d'habitude, elles vont maintenant s'efforcer de les isoler et c'est là qu'il nous importe à tous d'être plus que jamais solidaires. 



Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

 Sources Illustrations : France 3 et Sud Ouest