Place au Peuple

dimanche 11 septembre 2016

Je me souviens du 11 Septembre... 1973.

Salut & Fraternité...

            J'avais neuf ans, une conscience politique et un esprit humaniste tous deux en quête de lumière(s). La rentrée des classes était pour bientôt. Après trois ans d'austère soeur-enseignante et deux ans de douce maîtresse j'allais enfin avoir un maître d'école, jeune qui plus est ! La curiosité disputait à la crainte la priorité des ressentis mais c'était sûr : il y allait avoir du changement !

          Et puis il y a eu sur RTL l'annonce du putsch au Chili. Il y a la guerre là-bas, avaient dit mes parents. Glanant de ci de là, j'ai appris via RTL, La Vie (à l'époque Catholique) et Le Pèlerin, seules sources d'informations admises à la maison, qu'un général étoilé avait pris le pouvoir pour en finir avec l'expérience marxiste. Il faut dire qu'à l'époque de Marx je ne connaissais ni Karl ni Groucho, donc la page a été très vite tournée. 

          C'est au tournant de l'adolescence que, découvrant les Quilapayùn, j'ai remonté patiemment et méthodiquement le fil de l'histoire pour enfin comprendre ce qui s'était passé là bas le 11 Septembre 1973, quels étaient et sont toujours les enjeux. Les Amériques restent pour les USA non seulement un terrain de jeu privilégié mais aussi un enjeu géostratégique majeur. Alors quand aujourd'hui quelqu'un me dit se souvenir du 11 Septembre 2001, même si je me souviens très bien de cette journée, je préfère revenir au 11 Septembre 1973, épisode parmi combien d'autres de l'interventionnisme étasunien à la botte des puissances d'argent. Au mièvre We are all Americans je préfère de très loin l'espérance d'El pueblo unido jamas sera vincido !

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : allocine

mardi 6 septembre 2016

Tu serais pas communiste des fois ?

Salut & Fraternité,

         "D'ombre et de flammes" , le polar de Pierric Guittaut suggère à Gérard Streiff un billet d'humeur particulièrement savoureux publié dans l'Huma au début du mois. Le théologien de la libération Dom Helder Camara était lui aussi soupçonné de communisme lorsqu'il demandait pourquoi les pauvres n'avaient rien à manger. Albert Schweitzer et Albert Einstein, unis dans le combat contre la guerre nucléaire et le militantisme pacifiste furent aussi, en leur temps, soupçonnés d'accointances communistes.

          Entre d'un côté ceux qui les accusent des pires crimes commis par des usurpateurs et leurs nervis, de l'autre ceux qui les qualifient plus ou moins aimablement de doux rêveurs, les communistes sont l'objet de multiples commentaires et comparaisons. C'est Richard Bohringer qui, faisant preuve d'un sens aigu de l'observation, trouvait en 2011 la meilleure formule : "Les communistes ont une lumière dans l'oeil que les autres 'ont pas.". Entre temps d'autres ont parlé de mise en commun, de partage ou de sens de l'être en commun à penser. Ces deux dernières définitions sont très joliment, et surtout très intelligemment formulées, mais elles ne dépassent pas la lumière que Richard Bohringer a su voir dans nos yeux.

          Car si le visage est le miroir de l'âme, les yeux en sont les interprètes, disait Cicéron. Nous pouvons ainsi en déduire que les communistes ont une âme puisqu'ils ont, comme tout un chacun, des yeux qui en sont les interprètes et ce n'est pas pour rien qu'un de leurs organes de presse s'intitule Regards !


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

 Source Illustration : Blog PCF Ouest Biterrois




http://www.gerardstreiff.fr/

lundi 5 septembre 2016

Mère Teresa enfin en sainte !

Salut & Fraternité,

          Je sais, je sais, je sais : le jeu de mots est facile mais il est avant tout destiné à souligner l'opposition de cette sainte femme non seulement à l'avortement mais, pire encore à la contraception, incitant ses âmes damnées de disciples à pratiquer le planning familial naturel (sic) ! Celle pour qui la souffrance doit être accueillie avec le sourire, comme un don du ciel, vient de gagner sa place dans les oratoires où l'obscurantisme s'associe aux puissances d'argent pour s'opposer au progrès social. 

          Et quant à ceux qui seraient tentés par de fumeuses analogies, Anjezë Gonxha Bojaxhui, alias mère Teresa, n'a absolument rien à voir avec Albert Schweitzer qui lui était un véritable progressiste.  Pour la sainte de Calcutta la misère fut un fond de commerce, une ressource naturelle, une manne céleste. Pour l'organiste de Lambaréné, culture protestante oblige, la souffrance  n'ayant aucune valeur rédemptrice il mit un point d'honneur à la soulager en vue de gagner la guérison et non de gagner le ciel en souffrant plus confortablement. Animé par un profond Ehrfrucht vor dem Leben, il n'a jamais milité contre l'avortement, contre la contraception, contre le divorce mais s'est associé à Albert Einstein pour s'opposer à la guerre nucléaire et promouvoir la paix.

          Anjezë Gonxha Bojaxhui, tout comme Karol Wojtyla et Tenzin Gyatso, est au nombre de ces grandes figures de l'histoire contemporaine que je qualifierais plus de marchands de sable que de poussières d'étoiles. Mais bien sûr, comme toujours, quand le sage montre la lune... Maintenant ses adeptes peuvent toujours, par une formule fillonesque, arguer qu'elle ne peut être rendue coupable d'avoir voulu faire partager sa culture aux autres peuples... 


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : agoravox

dimanche 4 septembre 2016

Pure vue de l'esprit ...

Salut & Fraternité,

          Que le kouign amann soit pur beurre et l'Alsacienne d'Erstein pure sucre, personne n'en doute un seul instant, même si à l'analyse spectrométrique il est aisé d'y découvrir d'autres molécules. Mais d'où vient cette obsession de la pureté ? Qu'a l'être humain à se reprocher qu'il ne peut assumer au point de partir continuellement à la recherche du Graal ? D'aucuns se disent fièrement de purs produits de... , d'autres s'affichent béatement comme de purs disciples de... , et il y a toujours des gardiens du temple pour veiller à la préservation de la pure doctrine, cette dernière se suffixant en "iste" ou "ienne".

          Le ridicule de ces postures infantiles nostalgiques du nirvana in utero pourrait prêter à rire si elles ne provoquaient pas les pires atrocités, et il n'est pas nécessaire de remonter aux sanguinaires élucubrations hitlériennes pour les illustrer. Combien de fois entend on aujourd'hui, peut être sans forcément penser à mal, des personnes de notre entourage se qualifier de pur(e) quelque chose. Le pompon revenant, soit dit en passant, à certains autoproclamés purs communistes étant au communisme ce que la vodka frelatée est à la vodka !

          Alors à tous les puristes, bien intentionnés ou non, je dédie cette vidéo démontrant à quel point cette notion absurde de pureté, pure vue de l'esprit par excellence, peut nous conduire à devenir complètement crétins. Cependant, et c'est là le côté optimiste de l'histoire, les gens sincères sincèrement abusés par leurs croyances peuvent revenir sur leurs convictions, ce qui n'est pas le cas de ceux qui les instrumentalisent car trop malins pour croire eux-mêmes aux bobards qu'il racontent aux autres...





Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

Source Illustration : quickmeme

samedi 3 septembre 2016

Vive Mamon !

Salut & Fraternité,

          Aux antipodes de la polémique artificielle sur le burkini, c'est sous ce titre particulièrement provocateur que le pasteur écolo et protestataire Stéphane Lavignote nous livre sa pensée dans une tribune libre particulièrement décapante publiée par le numéro d'Août-Septembre du magasine protestant libéral Évangile & Liberté. Partant du choix fait par certaines chaînes de prêt-à-porter de proposer à la clientèle des vêtements de style dit musulman il pointe à juste titre la dangereuse propension de tous les courants intégristes et moralistes religieux à s'isoler du monde, en une société de "purs", dans laquelle le désir est réprimé (sic).

          Ceci dit, vivant et travaillant à Gennevilliers il observe que nombre de femmes de religion musulmane, si elles portent le hijab, font néanmoins et peut être à plus forte raison preuve d'une grande coquetterie tant pour le reste de leur vêture souvent très proche du corps que pour leur maquillage particulièrement soigné. Ainsi pose t'il les questions du devenir de la répression du désir lorsqu'on se soucie de sa beauté, de la mise à part du monde quand on cherche à suivre la mode, de la soumission à l'homme quand on affirme une décision sur son apparence. 

          Prenant pour exemple le fils du charpentier Palestinien qui poussait le raisonnement conservateur de ses contradicteurs jusqu'à l'absurde, il invite les lecteurs à provoquer des courts-circuits salutaires dans la pensée linéaire afin, citant Michel Foucault, de n'être pas tellement gouvernés. Et de conclure de façon savoureuse avec infiniment d'intelligence par "Alors, poussons les contradictions, comme celle de connecter les prescriptions conservatrices sur l'habillement avec cette machine à désir qu'est la mode. Dieu bénisse le Mamon de la mode !".


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc


 Source Illustration : la procure