Place au Peuple

Affichage des articles dont le libellé est Média-tic et média-toc. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Média-tic et média-toc. Afficher tous les articles

lundi 31 décembre 2018

Que du bonheur !

Salut & Fraternité,

          Que souhaiter et espérer de mieux pour 2019 si ce n'est du bonheur, encore et toujours plus de bonheur ? Loin du fameux slogan de 1989 du Club Med "Le bonheur, si je veux." nous voilà rendus trente en plus tard, grâce au travail de sape de la psychologie positive fondée en 1998 à quelque chose du genre "Le bonheur, si t'es cap'.". L'industrie du bonheur, que la sociologue Eva Illouz et le psychologue Edgar Cabanas appellent happycratie, a  pris le contrôle de nos vies. Il faut penser positivement, savoir rebondir, 90% de notre bonheur dépend de facteurs personnels, tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, etc... Combien de fois entendons-nous cette tourlitaine culpabilisante tout au long de l'année ! 

          La psychologie positive est un parfait supplétif du capitalisme. Rabâcher aux gens que leur bonheur ne dépend que d'eux-mêmes, que les pires embûches sont à considérer comme de magnifiques opportunités revient à signifier qu'il n'y a pas de problèmes structurels, politiques et sociaux mais que des déficiences psychologiques individuelles pouvant être améliorées. Selon Eva Illouz, "La tyrannie du bonheur fait en effet peser sur l'individu tout le poids de son destin social.". Il revient à chacun de fabriquer son bonheur et s'il n'y parvient pas il en est pour l'essentiel responsable.

        En 2017, lors de la réunion de l'Association Américaine de Psychologie (APA), Oksana  Yakuschko, psychologue californienne affirmait : "On dit aux patients issus des minorités victimes de discriminations qu'il faut qu'ils mettent l'accent sur le positif. S'ils n'en sont pas capables, ils sont les artisans de leur malheur.". Encore plus intéressant car faisant écho au traitement médiatico-politique dont ici une partie de la population et notamment les Gilets Jaunes sont l'objet, elle précise "C'est la même chose pour les déplorables, les partisans de Donald Trump, dénoncés par Hillary Clinton : comme ils sont fâchés, ils sont sûrement racistes, il y a quelque chose de dérangé dans leur personnalité. Au lieu  de s'intéresser à la vie des déplorables, on condamne leur colère." Et de conclure : "La psychologie de la positivité est vraiment une dictature quand elle prend trop de place."....

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : k00Is

dimanche 30 décembre 2018

Mortecouille, voilà les Cache-Cols Cramoisis !

Salut & Fraternité,


          Vous en avez soupé des gueux défilant en cardigans flavescents et en ordre dispersé ? Vous n'en pouvez plus de ces illettrés qui puirent et occupent maints ronds-points ? "Montjoie, Saint Denis, que trépasse si je faiblis, fulmine Godefroy de Macmirail suivi de son fidèle Castaouille, je m'en vais lever de ce pas une armée de cache-cols cramoisis qui, par le truchement d'enchanteurs médiatiques, ferra marcher ces marauds en ordre serré et libérera les voies apiennes du royaume de ces vilains refusant, quelle injustice, de payer impôt, taille, gabelle, dîme et tonlieu !"

          Mouvement de génération spontanée qui n'a strictement rien à voir avec les fêtes ibériques de San Firmin, les Foulards Rouges, se prétendant apolitiques eux aussi, vont à contrario des Gilets Jaunes, dès le 27ème jour de l'An de Grâce 2019ème manifester publiquement leur soutien au monarque jupitérien régnant sur 67,12 millions de Gaulois réfractaires au changement dont quelques cyniques, fainéants, ouvrières illettrées, gens qui ne sont rien et nombre de pauvres voyageant en autobus, le train étant trop cher pour eux alors qu'on met un pognon de dingue dans les minimas sociaux. Oui ma p'tite dame, on va vous débarrasser de cette racaille mais pas au Karcher, méthode d'un autre temps où les billes de flash-ball volaient en dessous de la ceinture. Les Foulards Rouges déposent des fleurs là où les Gilets Jaunes mettent le feu. 

          Le rouge, les fleurs, ça fait un peu Révolution des Oeillets tout ça, ou plus exactement Révolution des Oeillets Inversée car à l'instar du Sarkhomme de Neuilly, le Golden Boy Élyséen n'est pas à ça près en matière de récupération des symboles du progressisme recyclés immédiatement au profit de la régression sociale. Tudieu, mortecouille, ainsi va la vie au Royaume de Macronie où le peuple indocile se voit privé de beurre sur ces macaronis !




Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : Pauvrefrance

dimanche 23 décembre 2018

Apolitique... vous avez dit apolitique ?

Salut & Fraternité,

          Ils créent et diffusent des pétitions, remplissent des cahiers de doléances, occupent des ronds-points, ouvrent des barrières de péages, manifestent en province et à Paris, exigent la démission du Président de la République mais... ne font pas de politique ! Ben ouais quoi, la politique c'est bon pour les corrompus et les arrivistes, ma pauv' dame. On sait bien que ça ne sert strictement à rien d'autre qu'à l'enrichissement personnel, la politique. Jean Jaurès, s'il n'avait pas été assassiné, serait devenu millionnaire. Simone Veil s'est considérablement enrichie avec sa légalisation de l'avortement. Jean Leonetti est devenu plus célèbre qu'une rock star suite à sa loi relative aux droits des malades et à la fin de vie. Louise Michel est revenue de Nouvelle Calédonie propriétaire d'une immense mine de nickel. Tout le monde sait ça ! 

          La politique est aux Gilets Jaunes  ce que la prose était à Monsieur Jourdain : ils en font sans le savoir. Mieux encore : sans rien en vouloir savoir et surtout pas en connaître ! Pourtant, il en est plus d'un-e qui téléguident cette légitime colère à des fins infiniment... politiques. Cette dernière concernant l'organisation de la société, des affaires de l'Etat et de leur conduite, donc en clair ce qui est au coeur des revendications des Gilets Jaunes.  Cerise sur le gâteau, les médias mainsteam donnent essentiellement la parole à celles et ceux qui se prennent les pieds dans le tapis de contradictions de ce positionnement prétendu apolitique alors qu'il y en a d'autres plus pointus en matière d'analyse et d'argumentation mais les faire intervenir publiquement serait infiniment moins fun. Dans son roman intitulé "Les Mandarins", Simone de Beauvoir faisait dire en 1954 à Henri Perron, clone intellectuel d'Albert Camus : "Mais les types qui se déclarent apolitiques, ce sont des réactionnaires, fatalement.". La colère du peuple, quand elle est à plus forte raison légitime, demeure facilement instrumentalisable et manipulable. 

          Dans l'hypothèse d'une abdication macronique et/ou d'une dissolution de l'Assemblée Nationale quelle serait alors la couleur dominante du pays suite à de nouvelles élections ? Le rouge ? Le rose ? Le vert ? Le bleu ? Rien moins que le brun et si vous n'en êtes pas convaincu-e-s, lisez donc la chronique de Pierre Serna intitulée Yellow submarine... publiée le 21/12 dans l'Huma où il écrit "De deux choses l'une, ou bien par un miracle qui se fait attendre la gauche sait se réunir, se réinventer, s'unir et propose un programme clair aux gilets jaunes qui comprendront où sont leurs intérêts politiques, ou bien nous allons tout droit au fond des abysses avec les gilets jaunes plombés qui, quelles que soient leurs différences hétéroclites, voteront pour beaucoup d'entre eux, afin d'exprimer leur rage sociale et culturelle, pour la bête immonde et brune.". Renvoyant à l'excellente analyse de Zev Sternhell, "trop méconnu et toujours peu apprécié en France, pour avoir prouvé l'existence d'une droite révolutionnaire française à l'origine du fascisme européen, ce que les historiens patentés de Sciences-Po ne lui pardonneront jamais, et que les bien-pensants balayent d'un revers de main.", il tire la sonnette d'alarme mais y a-t'il encore suffisamment de femmes et d'hommes de bonne volonté pour l'entendre ? C'est vrai enfin quoi "...la France à l'origine du fascisme ? Allons ! Nous ne sommes pas des barbares nordiques et germains ou des sauvages méridionaux et italiens...". 

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. 



Jn-Mc

 Source Illustration : Facebook

mercredi 5 décembre 2018

Swiss (way of) Life et Politic Ethic

Salut & Fraternité,

          Le quotidien lausannois Le Temps publiait hier "Le jour où Emmanuel Macron a reculé." en même temps que "Pour un politicien, le désamour du public est une humiliation.", enquête faisant suite à la démission de la socialiste Géraldine Savary et du démocrate-chrétien Guillaume Barazzone. L'une est mise en cause pour des voyages en Russie avec un consul honoraire et milliardaire, l'autre épinglé pour des notes de frais excessives. Mais le libéral-radical Pierre Maudet, poursuivi par le fisc et sommé par son parti de démissionner s'accroche à son siège.

          Trois psychiatres se penchent sur la question, dont un éminent chef de service des Hôpitaux Universitaires de Genève qui met en avant quatre facteurs importants déterminant la capacité de résilience de la personne : sa personnalité, le type d'exposition, son environnement et ses soutiens. De l'exposition d'un scandale découle un désamour du public pouvant provoquer une blessure narcissique générant trois types de stratégies :  rupture et mise en retrait pour ne pas subir de nouvelles blessures et éviter d'entacher les pairs ou bien combat afin de poursuivre la mission confiée ou encore déni de la réalité des faits allant jusqu'au cantonnement dans une position victimaire. Un psychiatre lausannois ajoute que l'habitude des élus à l'exposition publique leur forge une carapace mais leur réputation constituant  un des moteurs de leur fonction une humiliation publique leur est d'autant plus difficile à vivre. Le risque de suicide augmente quand les politiques associent étroitement leur existence à la mission qui leur est confiée et que le réseau de soutien est faible. Chaque décision (renoncer, combattre, nier) renferme, selon un psychanalyste, sa part de gloire et de déshonneur, mais ce qui le révolte c'est la suppression du droit à l'erreur avec pour corollaire le mythe de l'homme irréprochable imposant sa dictature dans les mentalités. La règle de la respectabilité semble avoir pris le pas sur celle de la compétence, conclut-il.

          J'sais pas vous mais moi, quand je lis Le Temps ou La Tribune de Genève, je me dis qu'en matière de démocratie ce fichu mini-pays-maxi-capitaliste n'a pas de leçons à recevoir du pays autoproclamé des droits de l'homme. Et ne venez pas me rebattre les oreilles avec les embrouilles des banques suisses car les nôtres ont aussi de la merde au bâton !  Même si certains s'accrochent à leurs sièges, en Suisse des politiques se retirent lorsqu'ils sont mis en cause dans des affaires parce qu'ils vivent cela comme une blessure narcissique et ne supportent pas le désamour du public. Quid de nos politiques français et notamment des premiers de cordée ? "Crier Macron démission !" et ne pas vouloir vraiment sortir d'un système très largement gangrené c'est tenter une amputation en s'exonérant d'une solide antibiothérapie. Si Macron s'en va, en l'état actuel de nos institutions, il y a fort à parier que la Châtelaine-de-Montretout rafle la mise car il ne faudrait surtout pas s'imaginer que Monsieur-la-République-c'est-Moi parvienne maintenant au pouvoir après les dégâts qu'il a fait ces dernières années à Gauche. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un régime parlementaire avec intervention régulière des citoyens par référendum et possibilité de révoquer les élus s'ils manquent à leurs devoirs ou trahissent leurs engagements. Ceci pourrait, à terme, provoquer l'émergence d'une classe politique vivant comme une humiliation le désamour du public car là franchement chez nous on est très loin du compte.  

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : 24heures

dimanche 2 décembre 2018

Paris est une... souricière !

Salut & Fraternité,

          Pourtant, je l'avais bien dit et cela dès le 21/11, mais comme personne ne m'écoute... Voilà, c'était la minute Calimero, maintenant développons. Plus encore aujourd'hui qu'hier et même avant hier, je ne retire rien de mes propos tenus au sujet des Gilets Jaunes et des nombreuses préventions que je nourris vis-à-vis de ce mouvement prétendu spontané et supposé sans leaders. Investir Paris avec un mouvement partant des régions était et demeure une erreur de stratégie monumentale. Le pouvoir a feint l'indifférence et/ou l'incompréhension, joué la carte de la répression molle le 17/11 alors qu'en regard du nombre de victimes il était en droit sévir, laissé monter la colère et donc le sentiment de toute puissance en plaçant savamment ses pièces sur l'échiquier le 24/11 afin d'arriver sciemment à cet Acte III dont le 26/11 j'estimais l'issue positive improbable, présageant ainsi un glissement vers les Actes IV et V c.a.d l'impossibilité pour les protagonistes d'échapper à leurs destins, l'action se nouant définitivement et donc dénouement entraînant la mort d'un ou de plusieurs protagonistes. En attirant les Gilets Jaunes à Paris, Manu-Imperator-Rex a fait montre de la qualité que je lui reconnais sans l'ombre d'un doute : une intelligence supérieure lui permettant de développer des stratégies redoutables. 

          Comme l'a démontré la répression de la Commune, Paris pour un mouvement de contestation, est une véritable souricière et cela à plus d'un titre. Il est plus efficace de concentrer des forces de l'ordre dans la capitale plutôt que de les ventiler dans les régions. Toute atteinte à la Ville Lumière provoque inévitablement la stigmatisation de ceux qui en sont jugés responsables tant directement qu'indirectement : "Si vous saccagez l'une des plus belles villes du Monde, le Monde entier sera contre vous.". Comme les médias sont de facto focalisés sur Paris, puisque c'est là que ça chauffe, les capitales régionales où les manifestations se passent sans grands heurts ne bénéficient que de quelques entrefilets. Par ailleurs, les ignominies et exactions commises à l'Arc de Triomphe et autour de la Tombe du Soldat Inconnu ont marqué les esprits à jamais. Dans un pays encore très fortement centralisé comme la France, sauver la capitale est un enjeu vital qui autorise le Président de la République, également Chef des Armées, à recourir à l'emploi de ces forces de frappe agissant d'une manière bien plus radicale que les CRS et les Gendarmes Mobiles. Il ne s'agit là pas tant d'élaborer un scénario catastrophe particulièrement délirant que rendre attentif à la possibilité donnée au pouvoir de jouer une carte maîtresse aux déclinaisons multiples telles qu'interdiction de manifester, instauration du couvre-feu, restriction de la liberté d'aller et de venir, etc...

          Plutôt que de faire les marioles à Paris, il faudrait bloquer l'économie depuis les régions ! Le Che a appelé à la floraison de deux, trois, plusieurs Vietnam sur la surface du globe ; il n'a jamais dit d'aller incendier la Maison Blanche ! Mais forcément, quand on n'a aucune culture politique, très peu de références historiques et surtout que l'extrême-droite est à la manoeuvre, on va comme des nigauds s'attaquer à l'Élysée ou pour le moins aux Champs éponymes et à leurs artères afférentes. Les mobilisations des 24/11 et 01/12 sont un gâchis sans nom dont tous les bénéfices reviendront au pouvoir en place, quand bien même il devrait mettre un genou à terre, voire même démissionner. Le Petit Président est en passe de gagner la bataille de l'image et sa chute dans les sondages ne signifie rien quant à la trace qu'il s'applique à laisser dans l'Histoire. Les puissances d'argent l'on installé à l'Élysée, ainsi le seul moyen de l'en déloger est-il d'attaquer le capitalisme en l'empêchant de faire du profit et pour cela il n'y a que la grève générale. Ca a marché lors du Front Populaire, ça a marché en Mai 1968 et à plus petite échelle dans d'autres lieux et circonstances. Cela peut se faire sans violence à l'instar de Gandhi qui a poussé l'occupant britannique à la porte de l'Inde et Martin Luther King a mené sans violence le combat pour les droits civiques...  


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : Fr Vocabulary

jeudi 29 novembre 2018

Ohé les GJ : osez le p'tit commerce !

Salut & Fraternité,


         Bon alors là les Gilets Jaunes, ça suffit ! Challenges explique comment vous plombez la fréquentation des commerces, Capital reprend en titre le Le Mairien "impact sévère" du mouvement sur les commerces et Le Figaro dénonce un week-end noir pour le commerce. Vos blocages vont vous revenir en pleine face comme un boomerang quand vous aurez affamé la France d'En Bas. Mais seulement celle d'En Bas, parce que celle d'En Haut elle continue pendant ce temps à s'approvisionner chez Fauchon et Lenôtre, plutôt qu'au Späti du bas de l'immeuble ou à la Trinkhalle du coin de la rue ! 

          Certains d'entre vous ont il y peu, foutu la zone chez Amazon. "Nous faisons cela pour protester contre ces sociétés comme Amazone, qui se font de l'argent sur le dos des travailleurs et ne payent pas leurs impôts en France." affirmait l'un des portes-parole de la mobilisation. Voilà un discours bien plus cohérent que le protéiforme "trop de taxes" mettant dans le même sac impôts directs ou indirects et cotisations sociales appelées à tort charges. Si les riches payaient leurs impôts le déficit public, le trou de la Sécu, la dette, le chômage n'existeraient pas. Il n'y a pas à tortiller, c'est là qu'il faut torpiller et vite car l'Élysée joue la montre. 

          Par ailleurs, si vous voulez donner à votre mouvement un visage sympathique : soutenez activement le petit commerce. La baguette achetée dans une vraie boulangerie est plus chère que celle d'un hypermarché mais l'une vous nourrit et vous rassasie tandis que l'autre vous pourrit et vous affame. Le maintien de petits commerces tant dans les zones rurales qu'urbaines est un enjeu capital pour la transition écologico-énergétique. Quand les commerces seront tous concentrés dans de gigantesques centres commerciaux il y aura encore plus de voitures sur les routes et l'air sera encore moins respirable. Les petits commerçants ne demandent qu'à baisser leurs prix pour gagner de nouveaux clients mais il faut qu'ils vendent suffisamment pour s'en sortir. Donc, ici comme ailleurs il suffirait juste d'amorcer la pompe. Alors vous qui avez commencé par un ras la pompe à essence, pour maintenant structurer vos revendications et quand certain-e-s comprennent que l'origine du mal se nomme Kapital, pourquoi ne tentez-vous pas de vous relancer en mode "J'♥ les p'tits commerces" ? 




Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : Miss International

mercredi 28 novembre 2018

Nouveau "patron" : à découper ?

Salut & Fraternité,


        "Alors comme ça t'as changé de patron !", me suis-je entendu interpellé par un mien collègue le 23/11 alors que la dernière phase du 38eme Congrès du PCF démarrait seulement le lendemain ! Pour la presse, source d'information naturelle du dit collègue, tout était visiblement déjà bouclé. Cette même presse qui pointant ironiquement les 100% des suffrages obtenus par Pierre Laurent à sa précédente réélection au poste de secrétaire national, ajoutant très discrètement qu'il n'y avait alors pas d'autres candidatures, fit alors qualifier par certains commentateurs télévisuels le score de soviétique. Je me souviens avoir connu à ce moment là un profond sentiment d'injustice tant le traitement de l'information renvoyait explicitement et implicitement à ce que n'est pas le PCF. Cette fois-ci, retour du balancier stalinien, ce fut la presse qui annonça le résultat des élections avant même leur tenue ! 

          Il est vrai que l'accession de Fabien Roussel au secrétariat national du parti ne faisait plus grand mystère, Pierre Laurent ayant compris qu'il devait laisser sa place, même s'il ne s'estimait pas pour autant devenu inutile. Pour ma part, j'estime que deux mandats c'est suffisant. Etre constamment en première ligne dans notre société multimédiatique ça use et par ailleurs, un mouvement politique progressiste se doit de s'inscrire dans une dynamique de continuel renouvellement à tous les niveaux. Contrairement à celles et ceux qui voulaient le pousser vers la sortie pour diverses autres raisons, je ne nourris aucune acrimonie à l'endroit de Pierre Laurent. S'il est une chose sur laquelle nous nous accordons tous c'est qu'il n'a jamais usé de son mandat à des fins de promotion ou d'enrichissement personnels. Pour le reste, il a hérité du Front de Gauche initié par Marie Georges Buffet en 2008 et liquidé par Jean-Luc Mélenchon en 2016. Si l'excellent Tribun de Gauche devenu Populist Addict s'est servi du PCF comme marchepied en 2012 pour ensuite nous la faire à l'envers en 2017 nous prenant ainsi pour des paillassons, en rendre seul responsable Pierre Laurent m'apparaît comme particulièrement intellectuellement malhonnête.

          Fabien Roussel arrive à la tête du parti avec un autre parcours et d'autres idées. Cependant, il ne faudrait surtout pas croire qu'il aura la tâche facile et voir en lui un quelconque homme providentiel. L'homme providentiel, ou plus exactement supposé tel, c'est du côté de LFI qu'il faut le chercher. D'où peut-être l'abandon par cette formation politique de l'Internationale proclamant sans équivoque : "Il n'est pas de sauveurs suprêmes : Ni Dieu, ni César, ni Tribun. Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes ; Travaillons au salut commun.". Gageons que Fabien Roussel, ayant lui aussi le verbe haut, ne sombre pas dans l'isolationnisme nombriliste. Dans les années 1980 une plaisanterie qui fit florès consistait à demander très sérieusement à un quidam quel était le magazine préféré de Georges Marchais. Évidemment la réponse qui venait à l'esprit de la personne interrogée était l'Humanité ou l'Humanité Dimanche. Ce à quoi elle s'entendait rétorquer : "Faux ! C'est Modes & Travaux... parce qu'il y a des patrons à découper.". Intronisé par la presse "patron" du PCF, Fabien Roussel va avoir à en découdre avec le patronat et plus précisément le grand-patronat chérit par le Golden Boy Élyséen. Grand-patronat qui, à n'en pas douter, met dès à présent ses nervis en ordre de marche pour tailler en pièces toute opposition clairement définie et structurée, ce qu'est depuis toujours le PCF à ce propos. Maintenant, Fabien Roussel a peut-être assez de finesse pour ne pas être prévisible au point de laisser apparaître des pointillés indiquant là où il devient alors facile de (le) découper...  


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : LCI

mardi 16 octobre 2018

Justice For Daphne Caruana Galizia

Salut & Fraternité,

          Il y a les journalistes de révérence, les nouveaux de chiens de garde, et les autres c.a.d celles et ceux qui ont une très haute idée de leur métier, celles et ceux qui ne regardent pas benoîtement le doigt quand le sage leur montre la Lune, celles et ceux qui ne s'achètent pas. Daphne Caruana Galizia née le 26/08/1964 était de ceux là et ça lui a coûté la vie le 16/10/2017. Comme le dit Andrew, l'un de ses  trois fils, elle n'aurait jamais été une cible si le système judiciaire fonctionnait, si la police faisait son travail. Mais dans quelle république bananière vivait elle ? Sous quelle dictature sanguinaire exerçait elle sa profession ? En Amérique du Sud ? En Europe de l'Est ? En Chine ? En Arabie Saoudite ? Que nenni : à Malte, cette charmante république insulaire baignée par la Méditerrannée. 

        Devenue indépendante peu de temps après la naissance de Daphne, la Repubblika ta' Malta  est entrée dans l'Union Européenne en 2004 et dans la Zone Euro en 2008. Souvent occupée par des puissances étrangères, dont la France de 1778 à 1800, ce charmant état ne garantit plus aujourd'hui l'état de droit à ses citoyens. Sa capitale, désignée cette année Capitale Européenne de la Culture est à 2h40 de vol de Paris, autant dire un jet de pierre. Mais il ne fait pas bon y jeter des pavés dans la mare car la corruption y a atteint des sommets himalayens et les puissances d'argent, das Kapital en clair, sont prêtes à tuer pour défendre leurs odieux mais juteux intérêts. Daphne Caruana Galizia menait, entre autres, des investigations sur les circuits de blanchiment de l'argent sale. Elle avait épinglé plusieurs personnalités maltaises donc par conséquent fait l'objet de menaces et tentatives d'intimidation. Le 16 Octobre 2017 à 14:58, alors qu'elle venait de quitter le domicile familial, sa voiture fut pulvérisée par une explosion télécommandée depuis la mer. Ce genre d'attentat, fait immanquablement penser à celui perpétré contre le Juge Falcone en 1992 à Capaci, en Sicile, à quelques encablures de Malte...     

           Un collectif de 18 médias internationaux a poursuivi les enquêtes de Daphne et Malte fait l'objet d'une enquête du Parlement Européen. Une demi heure avant sa mort, elle terminait son dernier article par : "Il y a des escrocs où que l'on regarde. La situation est désespérée.". Le capitalisme, plus grande puissance de prédation que la Terre ait connu jusqu'ici, est aux abois. Lucien Sève le dit en phase terminale, mais combien de vies va-t-il encore anéantir avant de rendre l'âme ? 


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

Source Illustrations : In Memory Of Daphne Caruana Galizia

vendredi 12 octobre 2018

Gégé, t'es juste un géant !

Salut & Fraternité,

          Le très récemment nobélisé Gérard Mourou, physicien de renommée internationale a fait et fait encore l'objet d'une polémique en disant long sur l'état d'esprit de certains de nos concitoyens, tant dans la communauté scientifique que, plus largement, dans la communauté des vivants. Comme le rapporte Le Monde dans un article de David Larousserie et Hervé Morin, Un clip remontant à 2010, tourné avec ses étudiants et son associé Jean-Paul Chambaret a été exhumé de Youtube où il n'avait jusqu'ici obtenu que quelques centaines de fois. A l'heure où j'écris ces lignes il en totalise 392.902. C'est bien loin des 18 milliard de vues de Justin Bieber mais les deux ne boxent pas dans la même catégorie.


          L'Académie Nobel s'est émue de l'existence d'un tel clip et le CNRS dont Gérard Mourou est issu prétend avoir été mis devant le fait accompli. Comme s'il n'était pas connu que les grands savants sont parfois aussi de grands originaux et comme s'il était possible de tourner une vidéo dans un institut de recherche sans obtenir au préalable toutes les autorisations requises ! Par ailleurs, le CNRS ne se prive pas d'encenser le Prix Nobel dans sa Pravda institutionnelle. C'est tout de même l'un d'entre eux et si des chercheurs qui cherchent on en trouve plus que des chercheurs qui trouvent, celui-ci sort du lot à plus d'un titre. Mais surtout, cachez cette vidéo que nous ne saurions voir ! La tartuferie tout comme comme la bêtise n'ayant pas de limite, quand elle s'observe chez des intellectuels et plus spécifiquement des scientifiques, là nous touchons vraiment le fond...







          Celles et ceux qui, visionnant "Have ou seen ELI ?", ce fameux clip prétendu scandaleux par les bien-pensants-mal-comprenants, ne voient pas la complicité existant entre Gérard Mourou, son associé Jean-Paul Chambaret et leurs étudiants ont vraiment de la merde dans les yeux et du foin dans les oreilles ! A moins que, cette complicité étant si rare dans les milieux universitaires, elle témoignerait tant de l'incapacité de nombre de chercheurs et professeurs à entraîner avec eux une équipe, qu'il deviendrait absolument nécessaire de mettre cette vidéo au pilori pour préserver le satu quo de l'imbécillité académique surdiplômée. En  tous cas, j'sais pas vous mais moi, je n'ai qu'un mot à dire à Gérard Mourou qui par ce biais a suscité mon intérêt pour ses travaux sur le laser hyperpuissant : "Gégé, t'es juste un géant !".


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Business Insider

dimanche 7 octobre 2018

38e Congrès : 36 chandelles mais pas 36e dessous !

   Salut & Fraternité,      

          Pour la première fois de son histoire, c.a.d près de 100 ans, la base commune de discussion d'un congrès du PCF choisie par les adhérent(e)s n'est pas celle proposée par le Conseil National. La presse, habituellement peu encline à donner la parole à nos élu(e)s, fait ses choux gras de cette extraordinaire événement. "PCF : La direction est désavouée avant son congrès (et c'est une première)." titre 20 Minutes ; "Choc historique au PCF : la direction du parti mise en minorité." assène Le Figaro ; "Congrès du PCF : Le texte de la direction mis en minorité, une situation inédite pour le parti." analyse Le Monde ; "La direction du PCF en difficulté après un vote des adhérents." annonce France Info. En fait quand les adhérent(e)s suivent le Conseil National pour le choix de la base commune, que le Congrès élit et réélit Pierre Laurent, c'est du stalinisme ; quand les adhérent(e)s ne suivent pas le Conseil National pour le choix de la base commune et que le Congrès va très probablement élire quelqu'un d'autre que Pierre Laurent, c'est de l'anarchie ! Tout ceci me ferait doucement rigoler si ce traitement de l'information ne masquait pas les processus démocratiques existant au sein du parti et dont d'autres mouvements politiques, de droite comme de gauche, gagneraient à s'inspirer. Quoi que, donner un pouvoir décisionnel à chaque adhérent(e) c'est, suivez mon regard, tout de même très risqué... 

          Le texte alternatif intitulé "Pour un manifeste du Parti Communiste du XXIeme siècle.", soutenu entre autres par André Chassaigne, totalise 42,15% des suffrages alors que "Le communisme est la question du XXIeme siècle." proposé par le Conseil National, dont Pierre Laurent, en obtient 37,99% ce qui demeure un résultat honorable. Ces deux poids lourds ne doivent pas pour autant écraser les réflexions développées dans les deux autres textes alternatifs : "Se réinventer ou disparaître ! Pour un printemps du communisme." (11,95%) porté entre autres par Elsa Faucillon et "PCF : Reconstruire le parti de classe, priorité au rassemblement dans les luttes." (7,90%) soutenu entre autres par Emmanuel Dang Tran.


          J'ai choisit le texte "Pour un manifeste du Parti Communiste du XXIeme siècle.", mais ce n'était pas plus en vue se sanctionner le Conseil National que de dégager Pierre Laurent, pour reprendre un terme si cher aux dégagistes dont la France Insoumise n'a pas le monopole. Chacun des quatre textes apporte de nombreux éléments positifs à la réflexion et opter pour l'un deux ne signifie pas rejeter en bloc les trois autres. Nombre de mes camarades, pour ce que je peux en comprendre, partagent cette approche pluraliste. Approche pluraliste qui conduit un parti aux structures démocratiques à adopter un texte alternatif comme base commune de discussion d'un congrès de première importance. Je demande à voir dans quels autres partis et mouvements politiques un tel processus est possible. En tous cas pas là où l'on vénère la statue du commandeur et cultive le mythe de l'homme providentiel...  

[Pour suivre le Congrès et télécharger les textes, cliquez ici.]

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc 



jeudi 13 juillet 2017

Paris Match : Nul !

Salut & Fraternité,

          Paris Match, le poids des mots, le choc des photos vient une fois de plus de faire un carton. Après un "Paris Match pourrait être retiré de la vente." nous sommes sommes pasés à un "Le Parquet de Paris exige le retrait en urgence de Paris Match" pour en arriver à "Paris Match reste en kiosques". Certains kiosquiers niçois se seraient refusés à vendre ce numéro commémorant d'une étrange façon l'attentat du 14/04/2016 et d'autres non. Il est vrai que les photos des victimes récupérées des vidéosurveillance, on ne peut pas dire qu'un an après ça aide les survivants et les familles à effectuer leur travail de deuil. Au delà de ça un an, deux ans, dix ans, vingt ans après, peu importe la durée, tant qu'il y aura des survivants la présence de ces images dans les médias restera pour eux très difficile à supporter.

         On peut penser que la rédaction de Paris Match n'ignore pas cela, alors pourquoi sortir un numéro contenant un article aussi sujet à polémique ? A mon avis tous simplement parce que la polémique fait vendre du papier. Ce qui m'agace et m'attriste à la fois, c'est que les péripéties judiciaires dont il est l'objet, donnent à ce numéro encore plus de valeur. Par ailleurs, je ne suis pas sûr que la douleur de Sheila faisant la couv' de ce numéro était assez porteuse pour en assurer la vente. Il fallait y ajouter quelque chose de plus poignant, propre à faciliter les processus d'identification !

          Ne pourrait on pas espérer que les lecteurs choisissent massivement de ne pas acheter cette revue et même de s'en passer durant quelques semaines ? Et pourquoi pas, se mettent à la recherche de médias traitant de questions de fond. On en revient toujours à "Quand on pense qu'il suffirait que les gens ne les achètent plus pour que ça ne se vende plus !". A quoi bon crier "A la manipulation !"  quand parallèlement, on se laisse manipuler. La pire sanction que l'on puisse infliger à l'économie de marché c'est de casser le marché. Les concurrents cassent le marché en vendant à prix plus bas. Les consommateurs cassent le marché en n'achetant pas quel que soit le prix.   

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source : Blog By Ugo

dimanche 9 juillet 2017

De l'incroyable naïveté journalistique...

Salut & Fraternité,


          Mais comment peut-on être à ce point naïf ? "En Marche veut devenir un média" s'émeut tout récemment Libération, alors qu'il ne fallait vraiment pas être médium pour le prévoir ! Après avoir gracieusement et très généreusement mené campagne pour Mister Chairman, la grande presse s'étonne que ce dernier lui fait maintenant un enfant dans le dos. A l'instar de son homologue étasunien, privilégiant une communication directe avec ses sujets via les réseaux sociaux, il n'a donné qu'une interview depuis son investiture et s'est défaussé de celle traditionnelle du 14 Juillet, lui préférant un congrès versaillais qui d'ailleurs nous a coûté un bras.

          Les grands ordonnateurs de la propaganda maconissima ne dédaigneront pas de s'adresser tout de même à la presse quotidienne régionale. "L'Ebra m'en tombent !" dirait un mien camarade et opiniâtre blogueur.  Mais ils vont recruter rédacteurs et vidéastres afin de créer leur propre journal d'entreprise : la Pravda Macronia. Ceci afin de "développer ses propres contenus et de les relayer sur le terrain y compris là où les médias ne vont pas." (sic). Nous n'en sommes encore pas aux alternatives facts trumpiens, mais au prix de quelques petits efforts nous y arriverons sans peine. Mister Chairman n'aime les médias que lorsqu'il est lui-même le médium. Qu'on se le dise et répète, nous entrons dans l'ère de la communique-action : une ère nouvelle entièrement soumise à l'actionnaire de la guerre déclarée à ceux qui ne sont rien.

          Les prochains temps vont être médiatiquement difficiles pour l'exécutif. La Loi Travail XXL actuellement sur les rails va très mal passer quand nos concitoyens comprendront enfin en quoi elle consiste exactement et quelles seront ses retombées concrètes dans leurs vies. Ainsi est-il maintenant nécessaire de les inciter à regarder ailleurs et surtout de dépolitiser le débat. "C'est à nous de monter sur des thématiques, nous avons un champ d'expression qui touche la vie des gens. Les syndicats et le gouvernement vont s'écharper, or c'est loin de la vie des gens. Nous montrerons cette dynamique de l'engagement citoyen." affirme une comm'manager de la LReM team. Moi j'appelle ça créer un écran de fumée quand il ne s'agit pas d'allumer des contre-feux. Comme si la loi scélérate à propos de laquelle syndicats et gouvernement vont s'écharper était loin de la vie des gens ! Cette sinistre crétinerie est bien une analyse de CSP+ issue des grandes écoles de commerce. Alors pour faire passer la pilule de la Loi Travail XXL la Pravda Macronia va multiplier les interviews de citoyens faisant à leurs petits niveaux la part du colibri tandis que vélociraptor financialis nous bouffera nos conquis sociaux ! Du temps qu'on y est autant donner la une à Papy Brossard, les brèves à la Mère Denis, la culture à Pierre Vassiliu, le sport à Véronique et Davina,  car au final pour la politique on bien est en plein Richard Gotainer !



Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Grenouille Bouillie

vendredi 30 juin 2017

Y a pas photo !

Salut & Fraternité,


          Il avait voulu prendre sont temps et maintenant voilà : "He did it !". Le président à la pensée tellement complexe qu'il se refuse à la traditionnelle interview le 14 Juillet, transmet au bon peuple une image pieuse à vénérer cinq ans et plus si affinités électives. Ce portrait officiel tiré à 55.000 exemplaires nous donne une petite idée de ce que sera ce grand et long quinquennat. Dès sa publication, d'aucuns se sont fendus d'analyses particulièrement sérieuses et pertinentes comme le rapporte le Huffington Post (cliquez ici) tandis que d'autres se livraient allègrement au détournement (cliquez ). Ainsi, en remettre une couche peut, au premier abord, sembler superfétatoire. Cependant, il est une combinaison d'éléments dont je n'ai, à cette heure, pas encore lu d'analyse. 



         Si la position jupitérienne de Mister Chairman et le ciel bleu de l'arrière-plan ont déjà été évoqués, la crispation des mains sur le plateau du bureau combinée aux éléments précédents me laisse pour le moins songeur. Nous voici face à un symbole du lien entre Ciel et Terre, Divin et Humain, Eternité et Précarité, Essentiel et Accessoire. Parce qu'il s'agrippe fermement à un symbole fort de sa fonction présidentielle et se positionne dans cette verticalité combative, Mister Chairman n'est plus l'élu du peuple mais l'Elu de Dieu, quand il n'est pas Dieu lui-même lorsque ce dernier accumule trop de RTT et de congés annuels. Ajouté à cela un regard perdu dans le lointain quelque peu Lamartinien, le tableau est complet !




         Alors là, j'entends déjà les railleries et imprécations des athées, agnostiques et laïcards de tous crins. Basta les cocos, réfléchissez juste un instant avant de gueuler : même s'il a été élu par moins de 11% des Françaisune minorité en regard tant de l'abstentionnisme que du vote anti-Le Pen, il n'en demeure pas moins que ce gars venu de nulle part a réussi le tour de force de redonner de l'espoir à nombre de nos concitoyens. Pour y parvenir il a bien sûr eu à sa disposition tous les moyens de la presse de révérence et de l'internationale de la finance, soit. Mais il a surtout tablé sur la part d'irrationalité résidant en chacun de nous. Par t d'irrationalité pouvant nous conduite à réaliser le meilleur ou le pire. Y a pas photo, c'est bien là que se situe toute l'imposture macro-messianque dont j'ai parlé dans de précédents articles et se confirmant de jour en jour.


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : Twitter & Ouest France

jeudi 29 juin 2017

Médias 99,99% communism free !

Salut & Fraternité,


          François Hollande l'avait dit en 2012 à la  City  "Il n'y a plus de Communistes en France.". C'est vrai que depuis 1981 le PS ne cesse de dire au PCF "Merci pour ce moment.". Quand ce n'est pas maintenant le leader maxi-mots de la FI qui, en guise de remerciements pour nos bons et loyaux services, nous gratifie d'un peu inspiré mais néanmoins assassin "Vous êtes la mort et le néant.". 

          Les Communistes apparaissent, d'une manière générale, dans les médias de révérence quand et comme ça arrange ces nouveaux chiens de garde de l'ordre établi. Par exemple, lors de l'émission C dans l'air du 27/06, sur le sujet des nouveaux groupes parlementaires, seul le politologue Roland Cairol a mentionné le groupe qu'ils forment à l'Assemblée Nationale avec les députés progressistes ultra-marins. Par contre sur les députés fronto-nationalistes à la recherche d'un groupe parlementaire tout le monde y est allé de sa petite analyse. Autre exemple quand Pierre Laurent, au risque de liquider notre héritage et par là même notre identité, évoque un éventuel changement de dénomination du parti, tout le monde se précipite pour  l'écouter mais quand il parle de la nécessaire réindustrialisation de la France il n'y a plus d'abonnés au numéro que vous demandez.

          Si nous voulons exister dans les média il nous faut être les média. Parlons aux gens autour de nous, intervenons à bon escient sur la toile, ne créons pas seulement des blogs mais participons à la réflexion chez d'autres acteurs du progrès social, soyons créatifs et sortons de l'entre-soi. Le "traitement particulier" dont nous faisons l'objet ne doit pas nous conduire à l'installation dans une position victimaire aux inavouables bénéfices secondaires mais nous inciter à nous montrer plus combatifs tant dans l'élaboration que dans la communication. Si chacun de nous prend conscience à quel point il peut être un médium, nous n'aurons plus vraiment besoin des médias pour nous faire entendre...


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Facebook

jeudi 22 juin 2017

Plutôt Kahane que Villani.

Salut & Fraternité,

         Alors que, grâce à Jean-Luc Mélenchon, les médias se focalisent sur Cédric Villani le médaillé Fields, enthousiaste Macroniste tout récemment élu député LReM, le décès hier de Jean-Pierre Kahane, autre mathématicien de renom mais communiste celui-ci, fait infiniment moins de bruit. D'aucuns attribuent à Villani au mieux une  incertaine maladresse et au pire une certaine malveillance suite à ses propos sur l'école. La plus élémentaire honnêteté intellectuelle voudrait que l'on mette en perspective sa formulation tendancieuse d'il y a peu avec son affirmation d'il y a deux ans stipulant que l'immigration est importante pour la science

         Quant au reste, nous avons cinq années pour nous faire une opinion plus précise. Pour ma part, même si j'apprécie le côté fantasque du jeune prodige, je serai toujours plus Kahane que Villani, pas uniquement parce ce que l'un est Communiste et l'autre Macroniste, mais surtout car Jean-Pierre Kahane est un homme des Lumières mettant en avant la science pour lutter contre les obscurantismes. Le progressisme de Jean-Pierre Kahane se symbolise par une marche en avant à des années lumières des fumeuses contorsions et circonvolutions En Marchiennes destinées à masquer une réelle marche à rebours. 

         Ce progressiste clairvoyant souligne un paradoxe : "Les progrès [...] traduisent et aggravent les inégalités dans le monde. Ils pourraient être au bénéfice de tous, ils sont d'abord au service des riches et des puissants. Ils enrichissent les détenteurs de capitaux, qu'ils placent en fonction des innovations annoncées. Ils concourent à la préparation des guerres et à leur réalisation. Ils pourraient dégager de nouvelles pistes [...]. Au  lieu de cela, ils s'inscrivent dans la financiarisation générale de l'économie, qui mène l'ensemble de l'humanité à la catastrophe.". Pour Jean-Pierre Kahane Jean-Luc Mélenchon est un homme dangereux. Ce qui nous renvoie aux relations parfois tendues entre le candidat  de la France Insoumise et la communauté scientifique.  Ce que JLM a su  faire passer à l'arrière plan en réalisant une admirable campagne high-tech, cependant les hologrammes et toutes les audacieuses prouesses numériques me laissant encore aujourd'hui admiratif, relèvent à l'instar de l'arsenal macronique, du domaine des techniques et non des sciences. La nuance est de taille et si c'est un détail pour vous, pour Jean-Pierre Kahane et moi ça veut dire beaucoup.  

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : L'Humanité