Place au Peuple

Affichage des articles dont le libellé est Europe. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Europe. Afficher tous les articles

dimanche 23 décembre 2018

Apolitique... vous avez dit apolitique ?

Salut & Fraternité,

          Ils créent et diffusent des pétitions, remplissent des cahiers de doléances, occupent des ronds-points, ouvrent des barrières de péages, manifestent en province et à Paris, exigent la démission du Président de la République mais... ne font pas de politique ! Ben ouais quoi, la politique c'est bon pour les corrompus et les arrivistes, ma pauv' dame. On sait bien que ça ne sert strictement à rien d'autre qu'à l'enrichissement personnel, la politique. Jean Jaurès, s'il n'avait pas été assassiné, serait devenu millionnaire. Simone Veil s'est considérablement enrichie avec sa légalisation de l'avortement. Jean Leonetti est devenu plus célèbre qu'une rock star suite à sa loi relative aux droits des malades et à la fin de vie. Louise Michel est revenue de Nouvelle Calédonie propriétaire d'une immense mine de nickel. Tout le monde sait ça ! 

          La politique est aux Gilets Jaunes  ce que la prose était à Monsieur Jourdain : ils en font sans le savoir. Mieux encore : sans rien en vouloir savoir et surtout pas en connaître ! Pourtant, il en est plus d'un-e qui téléguident cette légitime colère à des fins infiniment... politiques. Cette dernière concernant l'organisation de la société, des affaires de l'Etat et de leur conduite, donc en clair ce qui est au coeur des revendications des Gilets Jaunes.  Cerise sur le gâteau, les médias mainsteam donnent essentiellement la parole à celles et ceux qui se prennent les pieds dans le tapis de contradictions de ce positionnement prétendu apolitique alors qu'il y en a d'autres plus pointus en matière d'analyse et d'argumentation mais les faire intervenir publiquement serait infiniment moins fun. Dans son roman intitulé "Les Mandarins", Simone de Beauvoir faisait dire en 1954 à Henri Perron, clone intellectuel d'Albert Camus : "Mais les types qui se déclarent apolitiques, ce sont des réactionnaires, fatalement.". La colère du peuple, quand elle est à plus forte raison légitime, demeure facilement instrumentalisable et manipulable. 

          Dans l'hypothèse d'une abdication macronique et/ou d'une dissolution de l'Assemblée Nationale quelle serait alors la couleur dominante du pays suite à de nouvelles élections ? Le rouge ? Le rose ? Le vert ? Le bleu ? Rien moins que le brun et si vous n'en êtes pas convaincu-e-s, lisez donc la chronique de Pierre Serna intitulée Yellow submarine... publiée le 21/12 dans l'Huma où il écrit "De deux choses l'une, ou bien par un miracle qui se fait attendre la gauche sait se réunir, se réinventer, s'unir et propose un programme clair aux gilets jaunes qui comprendront où sont leurs intérêts politiques, ou bien nous allons tout droit au fond des abysses avec les gilets jaunes plombés qui, quelles que soient leurs différences hétéroclites, voteront pour beaucoup d'entre eux, afin d'exprimer leur rage sociale et culturelle, pour la bête immonde et brune.". Renvoyant à l'excellente analyse de Zev Sternhell, "trop méconnu et toujours peu apprécié en France, pour avoir prouvé l'existence d'une droite révolutionnaire française à l'origine du fascisme européen, ce que les historiens patentés de Sciences-Po ne lui pardonneront jamais, et que les bien-pensants balayent d'un revers de main.", il tire la sonnette d'alarme mais y a-t'il encore suffisamment de femmes et d'hommes de bonne volonté pour l'entendre ? C'est vrai enfin quoi "...la France à l'origine du fascisme ? Allons ! Nous ne sommes pas des barbares nordiques et germains ou des sauvages méridionaux et italiens...". 

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. 



Jn-Mc

 Source Illustration : Facebook

lundi 3 décembre 2018

Vielmols merci, Rachida !

Salut & Fraternité,

          Dans le Courrier des Lecteurs de leur édition du 02/12/2018, les Dernières Nouvelles d'Alsace publient un témoignage particulièrement réjouissant en ces temps de repli sur soi et de dérive identitaire. Tandis que certains se gaussent et glosent à propos d'assimilation, d'insertion, d'intégration, d'adaptation, ces mots pour devenir Français et même plus largement vivre en France d'autres, loin des projecteurs des médias, font quotidiennement démonstration qu'un vivre-ensemble est possible. Il suffit pour cela, que tout un·e chacun·e commence à faire bouger les lignes à son niveau. Alain veut acheter des Bredele au Christkindelsmärik de Strasbourg. Sur la Place Broglie, lieu historique du Marché de Noël, il s'en voit proposer par un marchand ayant "un bel accent que n'aurait pas renié Pagnol" (sic). Or, ce dernier est bien en peine d'expliquer les différentes variantes de bredele aux visiteurs. Du coup, "par sécurité" (sic), Alain se replie sur sa boulangerie sise du côté de la Cathédrale. Établissement tenu par Rachida "pour qui les spritz et autres anisbredle n'ont aucun secret" (sic). 

          Qu'est ce qui compte le plus ? Que le client, soit ou ne soit pas un Alsacien et/ou un Français dit et/ou autoproclamé de souche ? Que le marchand itinérant de bredele de la Place Broglie soit ou ne soit pas un Provençal et/ou un Français dit et/ou autoproclamé de souche ? Que la boulangère du côté de la Cathédrale, soit ou ne soit pas une Alsacienne et/ou une Française dite et/ou autoproclamée de souche ? Ben, tout d'abord que les bredele soient bons et ensuite que ceux qui les vendent connaissent bien leur produit. Mais pas que, même si nous avons là déjà un bon début. Vous avez certainement remarqué que je n'ai pas mentionné l'origine du prénom de Rachida, la boulangère du côté de la Cathédrale, pour en tirer des conclusions découlant de pures spéculations car je ne la connais ni des pieds ni des genoux. Et pour cause : cela n'a objectivement aucune incidence sur ce qui compte le plus.

          Je n'ai pas mentionné l'origine du prénom de Rachida tout simplement parce qu'il n'a rien à voir avec la choucroute. Voilà maintenant 35 ans, à l'époque travailleur immigré du Pays Welche venu s'installer en Alsace, j'ai été confronté durant mes stages à un parler germanique qui m'était alors particulièrement difficile d'assimiler. À l'hôpital psychiatrique tout le monde, excepté les médecins, causait alsacien. Il n'était d'ailleurs pas rare que les transmissions commencent en français pour très vite se poursuivre en alsacien ! C'est vous dire si, arrivé en fin de première année d'études, j'ai poussé un soupir de soulagement quand j'ai découvert les nom et prénom de mon jury d'examen pratique. Mouloud Aïchour : en voilà au moins un avec qui je vais pouvoir causer français ! Quelle ne fut pas ma stupéfaction d'entendre, le jour de l'examen, le dit Mouloud m'adresser un se voulant rassurant "Salü Jungi, esch kén Àngscht !"*. Et quelle ne fut pas sa stupéfaction de constater qu'en dépit de mon nom à consonance germanique, je ne parlais pas l'alsacien mais tout au plus un très très très sommaire mais joyeux mélange de hochdeutsch et de schwiizerdütsch.  Alors, pour revenir à la petite histoire rapportée par Alain, j'ai envie d'exprimer toute ma gratitude à Rachida, la boulangère du côté de la Cathédrale, qui contribue très efficacement à la préservation du patrimoine gastronomique alsacien et surtout à la promotion d'un certain vivre-ensemble !   



Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

* Salü Jungi, esch kén Àngsht ! = Salut jeunot, n'aie pas peur !

 Source Illustration : DNA 02/12/2018

jeudi 25 octobre 2018

Européennes 2019 - Revenons aux fondamentaux


Salut & Fraternité,


          En 2009 nous avons porté le programme intitulé "Front de Gauche pour changer d'Europe", en 2014 "En Europe l'humain d'abord !" pour arriver en 2019 à "L'humain d'abord !" qui n'est pas encore tout à fait un programme, présenté par Ian Brossat qui n'est pas tête de liste mais chef de file des Communistes pour une liste restant à constituer, les alliances étant encore possibles et même souhaitables. Ces derniers éléments pouvant quelque peu laisser penser que le PCF navigue à vue je voudrais souligner combien il est nécessaire de laisser la possibilité à des alliances de se constituer à Gauche pour élaborer ensemble un programme porté par des listes établies en commun. Et c'est en cela que les Communistes voient plus loin que certain-e-s faisant passer leurs ambitions personnelles et/ou partisanes bien avant l'intérêt général.

          Des esprits chagrins se plaisent à dire que le Front de Gauche fut un échec et qu'ainsi les cartels de partis n'auraient plus lieu d'être. Tout d'abord le Front de Gauche, quand bien même fut-il aussi un cartel de partis, reposa surtout sur une mobilisation à sa base dont il serait malhonnête de dénigrer les résultats qui ne furent pas seulement électoraux. Dans la dynamique citoyenne qu'il suscita il y eut infiniment plus de liberté que dans certaines structures nébuleuses, pour ne pas dire gazeuses, s'affranchissant joyeusement d'un système prétendu pyramidal pour en réalité squeezer le débat démocratique interne au profit du diktat insidieux, voire même ainsi Dieu(x), d'une minorité non élue par la base. Ensuite, le Front de Gauche suscita un espoir en France et en Europe, bien avant PodemosSyriza et LFI. Cet espoir fut malmené par des guerres d'égos voulues par des défenseurs des droits humains oubliant délibérément que d'abord nous le sommes tous, égaux.

          Face à la continuelle ascension de l'extrême-droite et de la droite extrême qui lui courre après comme une dératée, face à la comédie macronienne se présentant comme une valeur refuge, si nous voulons que la Gauche parvienne à exister lors du rendez-vous électoral de 2019 il faudra se rassembler et revenir aux fondamentaux, l'un d'eux étant l'humain d'abord, pas en tant que programme mais comme valeur incontournable. Comme l'explique si bien Francis Wurtz le mantra "Bruxelles décide de tout" est un raccourcit paralysant. Cet argument a pour effet de démobiliser les un-e-s pour les conduire à l'abstention et de mobiliser les autres pour les amener aux votes populistes. Il y a des moyens d'agir mais pour créer un rapport de force nous avons besoin de nous rassembler et de nous appuyer sur un socle commun. 


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Facebook

jeudi 6 juillet 2017

Soyons les perturbateurs du système !

Salut & Fraternité,

         Une fois de plus, les lobbies ont eu raison de l'Europe et ce coup-ci en faisant céder le maillon faible qu'est la France macronique via son fringant Ministre de la Transition Écologique et Solidaire. Les actionnaires peuvent être tranquilles pour un bon moment car ce n'est ni pour aujourd'hui ni même pour demain que se déploiera une véritable politique de santé publique ciblant les perturbateurs endocriniens. "Gouverner c'est prévoir" disait benoîtement le très peu connu Émile de Girardin. "Gouverner c'est mettre vos sujets hors d'état de vous nuire et même d'y penser." affirmait perfidement le mondialement connu Nicolas Machiavel. L'Europe des stock-options et de la cooptation des nantis opte encore et toujours pour la gouvernance machiavélienne. "The thing that hath been is that wich shall be ; and that which is done is that which shall be done : and there is no new thing under the sun." pontifiait le Roi Salomon en des temps plus reculés. 

          Mais ça c'était avant, avant qu'un bouffon mis trop tôt hors jeu nous rappelle une vérité première : "Mais vous n'êtes pas raisonnables non plus ! Quand on pense qu'il suffirait que les gens arrêtent de les acheter pour que ça ne se vende plus...". Devons-nous attendre un sauveur suprême ? Non, assurément, sauvons-nous nous-mêmes nous pouvons agir par le boycott comme nous invitent le associations de consommateurs et les mouvements écologistes. Il existe maintenant le i-boycott, nous pouvons être les patrons, alors passons à l'action et agissons contre actionnaires et réactionnaires. Le progrès social ne tombe pas du ciel mais il vient des damnés de la terre ! Pourquoi faut-il encore et toujours le rappeler ? "Mais vous n'êtes pas raisonnables non plus !" disait Coluche, alors soyons passionnément raisonnables et faisons aux tyrans rendre gorge.

         Si nous comptons sur notre président, son gouvernement et leurs parlementaires godillots nous allons encore en bouffer longtemps des perturbateurs endocriniens ! C'est à nous et à nous seuls qu'il appartient de perturber le système capitaliste en s'attaquant à l'un de ses piliers : la consommation. Commençons par attaquer le système par sa base plutôt que de chercher bêtement à en atteindre le sommet par nature inaccessible. Chaque ticket de caisse est un bulletin de vote ! Prenons-en pleinement conscience et agissons en parfaite connaissance de cause. Seul notre choix de la passivité nous oblige à subir. Puisque l'Europe et la France se couchent devant les lobbyistes soyons plus lobbyistes que les lobbyistes. Les millions que nous sommes valent infiniment plus qu'une poignée de crétins surdiplômés et humainement en dessous de tout !  

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

Source Illustration : over blog

jeudi 4 mai 2017

Pourquoi je n'ai pas regardé le débat hier...

Salut & Fraternité,

          J'avais précédemment fait l'impasse sur le débat du 20/03 pour des raisons expliquées ici. Hier, celui opposant la candidate pseudopropopulo et le candidat surprise-surprise m'inspirait encore plus de dégoût. Si nous nous doutons bien de ce dont Macron est le nom, beaucoup trop d'entre nous ne veulent pas savoir de quoi Le Pen est synonyme. Il est d'ailleurs grand temps que la grande presse se réveille et c'est avec une demi-surprise que j'entends enfin certains journalistes l'identifier clairement comme la candidate de l'extrême droite. Ceux là même qui au fil des mois lui ont déroulé le tapis rouge, l'interviewant à qui mieux-mieux pour connaître son avis sur chaque micro-événement ayant eu lieu ici ou là au point qu'on en vient à demander si elle ne va pas être aussi sollicitée pour commenter la prochaine augmentation du prix du timbre-poste !

         Emmanuel Macron, charge à lui de nous démontrer le contraire, est le candidat du capitalisme assumé. Marine le Pen, son action au Parlement Européen l'a démontré, est la candidate du capitalisme dissimulé. L'un est pour une Europe que je n'accepte pas en l'état mais Europe tout de même. L'autre est pour un repli nationaliste et identitaire que je n'accepterai jamais. Je ne peux me satisfaire de la France et de l'Europe d'aujourd'hui, mais je suis européen parce que je suis français et je suis français parce que je suis européen. C'est en cela que réside la différence fondamentale entre nationalisme et internationalisme, la citoyenneté façon Dupont Lajoie, pour ne pas dire Dupont-Aignan, et la citoyenneté façon Montesquieu : "Si je savais quelque chose qui me fût utile, et qui fût préjudiciable à ma famille, je le rejetterais de mon esprit. si je savais quelque chose qui fût utile à ma famille, et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l'oublier. Si je savais quelque chose qui fût utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l'Europe, et au genre humain, je le regarderais comme un crime.".

          Par ailleurs, à celles et ceux qui benoîtement se proposent "d'essayer l'extrême droite parce qu'on ne l'a jamais eu en France" (sic) j'oppose La Cagoule, le Régime de Vichy, La Rafle du Vél d'Hiv, La Milice, l'OAS, avec pour pompon les fondateurs du Front National. Sans oublier qu'il n'y a jamais eu d'alternance tranquille avec l'extrême droite. Je ne peux toujours pas encaisser Emmanuel Macron et ses formules creuses où chacun peut entendre ce qu'il a envie d'entendre, mais je supporte infiniment moins Marine Le Pen et ses manipulations faisant appel aux plus bas instincts de l'être humain, le ramenant au final à un stade bien inférieur à celui de l'animal...

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

 Source Illustration : Le Nouvel Obs

mercredi 3 mai 2017

Lettre ouverte à mon ami allemand.

Salut & Fraternité,

         J'aimerais adresser un message de soutien à Kai Littmann, mon ami allemand qui depuis hier se fait incendier en ligne suite à la publication de "Lettre ouverte à mes ami(e)s français." où il nous dit : "Le monde subit actuellement déjà des Trump, des Assad, des Erdogan, des Orban - s'il vous plaît, chers ami(e)s français, ne permettez pas que la candidate du Front National vienne grossir les rangs de ceux qui sont en train de transformer le monde en champ de bataille.".

         Ici, en France, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, nous avons une conception bien particulière de la mémoire. J'appellerai ça le révisionnisme latent. Normal, en tant que peuple à la fois le plus intelligent et le moins instruit de la planète, nous avons bien le droit de créer les grilles d'analyses permettant d'arriver aux conclusions que nous souhaitons tirer. Si non, comment pourrions-nous avoir tout le temps un avis sur tout ? Le Commerce Triangulaire, le Code Noir et tous les affres de la colonisation dont de multiples guerres que l'oeuvre d'Albert Schweitzer ne suffit pas à contrebalancer, c'était nous. Bien sûr nous avons agit pour la bonne cause et dans un contexte particulier que seule l'époque pouvait permettre et expliquer. Mais depuis nous avons fait mieux car à la Libération, quasiment tous les Français étaient devenus des résistants. A tel point qu'on en vient à se demander comment Pétain a réussi à trouver suffisamment de collabos pour former un gouvernement ! "C'était pas nous, c'était les nazis qu'ils ont tout fait tout seuls, m'dame ! Les grands là bas, au fond de la cour qui nous regardent tellement méchamment !" 

         Pendant ce temps, alors que l'Allemagne de dotait de la Loi Fondamentale (1949) assurant la protection des libertés individuelles et rendant extrêmement compliquée l'arrivée au pouvoir d'un néo-Führer par les urnes nous, de ce côté ci du Rhin, nous inventions le monarchisme républicain via la 5ème République (1958). Les uns, ayant pris conscience de la monstruosité d'un pan de leur histoire, en tiraient les leçons tandis que les autres, avec l'assurance propre aux fats, continuaient sans vergogne à en donner à tout le monde. Alors forcément quand toi, un Allemand, viens nous exhorter en 2017 de ne pas commettre la même erreur que tes ancêtres en 1933, ça la fout mal ! "Non mais sans blagues, de quoi te mêles-tu avec ton pétillant accent badois, ton monocle, ton casque à pointe et ta boucle de ceinturon "Gott mit uns" ? On est chez nous, au cas où ça t'aurait échappé et en tous cas toi, tu ne nous échappera pas !"    

          Alors, moi qui ai vécu toute mon enfance et mon adolescence dans l'ombre croisée des Konzentrationslager-Natzweiler et Sicherungslager Vorbruck-Schirmeck, moi pour qui les chambres à gaz ne sont pas un point de détail de l'histoire de la 2nde Guerre Mondiale, moi pour qui l'Europe n'a de sens que par les liens d'amitié pouvant se tisser entre les peuples, je porte le plus grand intérêt à ce que tu peux avoir à me dire et à plus forte raison quand cela concerne l'avenir de mon pays que j'aime de façon internationaliste. Et puis, pour être sincère jusqu'au bout... sans toi, la vie serait comme un bocal à anchois sans anchois !


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Buzzfeed

dimanche 16 avril 2017

François, s'te plaît...

Salut & Fraternité,

          Je t'avais il y a peu, plutôt gentiment demandé de te taire, mais aujourd'hui je dois reconnaître, cher François, que tu fais très fort. Ta présence à la cérémonie au Chemin des Dames c'était plutôt cool. Par contre le "J'ai voulu que tous les Français puissent avoir accès aux procédures qui ont permis de condamner des soldats." c'est plutôt moyen ou pour le dire autrement ça fait vraiment service minimum. Les mutins de 1917 ne se sont pas rebellés contre le commandement car soudain devenus tous anarchistes, loin s'en faut ! 

         Les mutineries de 1917 sous l'emblématique Chanson de Craonne qui, interdite jusqu'en 1974, posa encore problème il y a peu durant ton quinquennat (cliquez ici) procédaient d'abord d'une révolte contre l'incompétence et l'aveuglement d'un commandement inféodé à la classe des possédants. Ainsi les condamnés des mutineries de 1917 ne sont pas des soldats condamnés mais des soldats injustement condamnés. La présence ou l'absence de cet adjectif fait toute la différence dans l'évocation de l'histoire, mais il est vrai que la finance n'est plus tant que cela ton adversaire...

          Ce qui nous amène aux renoncements. "Aujourd'hui que l'Europe a su nous prémunir de la guerre et des conflits, préservons-là plutôt que d'en faire le bouc émissaire de nos renoncements." dis-tu avec aplomb. L'Europe sera un vrai rempart pour les Européens quand elle ne sera plus cornaquée par les lobbies de l'Internationale de la Finance. Lobbies desquels procède le Jésus Fric pseudadelphos  dont tu es le père cocufié par Pierrot Gattaz se prenant le Saint-Esprit. Si l'Europe d'aujourd'hui protège tant bien que mal ses populations des conflits vécus dans le passé, elle leur livre une guerre sans merci sur le plan économique et social et cela grâce aux multiples renoncements des politiques, renoncements devenus la marque de fabrique de ton quinquennat. Alors François, s'te plaît...


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

Source Illustration : La Croix

vendredi 17 février 2017

Nous ne devons pas être dupes des mots.


          Salut & Fraternité,

         Lorsqu'en 1930, le comte Coudenhove-Kalergi propose à Romain Rolland de prendre la tête d'un projet de pacte européen appelé Pan-Europa  positionné de facto contre l'URSS, l'écrivain s'y oppose en développant un argumentaire dont de nombreux points sont encore d'actualité. Refusant de participer à un jeu de dupes où, sous couvert de grands idéaux de fraternité, le capitalisme rampant va tisser sa toile au détriment des peuples et au profit d'une minorité, Romain Rolland se positionne avec courage et lucidité. Pacifiste et internationaliste cultivant une certaine ambiguïté, il conserve un regard critique aussi bien sur les fondements de son engagement que sur ce(ux) qu'il combat.

         "Le mot international ne vaut pas mieux, en soi, que le mot national, si ce sont les mêmes qui s'en encocardent. Rien n'est plus international que le capitalisme oppresseur, et le moindre danger aujourd'hui n'est pas une Sainte-Alliance des  grands capitaines d'industrie et des grandes bourgeoisies fascistes d'Occident." affirme t'il sans détours. L'Internationale Financière a en Europe ses nervis nommés aujourd'hui Schäubledeprusse, Junckerminator, Barrosoligarque tout comme la Nationale Préférence a en France sa Madone de Saints-Clous. Nous ne devons pas nous laisser duper par les mots, surtout en ces temps de confusionnisme où l'extrême-droite, depuis toujours chien de garde du capitalisme, reprend à son compte des thématiques de gauche pour les repeindre en bleu marine.


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. 

Jn-Mc
          J'ai refusé mon nom au comte Coudenhove et pour son comité d'honneur de Pan-Europa. En dépit des sincères bonnes volontés que lui prêtent l'auréole de leur candeur idéaliste, je vois tapis sous la robe de Pan-Europa trop d'énormes intérêts et trop de menaces pour l'avenir.

          J'ai des raisons de craindre que "ce bloc enfariné" comme disait notre La Fontaine, n'ait pour premier objet l'exploitation du reste de la terre, et pour conséquence finale la guerre contre les autres blocs qu'il aura provoqués. Timeo Danaos... *

          C'est le malheur des temps que nous ayons perdu confiance dans le personnel qui nous gouverne, et - (le plus malheureux) - que cette méfiance soit saine. Car ce personnel est le même que celui qui nous a valu la guerre, et rien ne nous prouve qu'il ait changé. Ses batteries seules ont changé. Il se sert aujourd'hui de la paix, comme hier de la guerre, ainsi que de deux sources de profit alternantes.

          Nous ne devons pas être dupes des mots. Le mot "international" ne vaut pas mieux, en soi, que le mot "national", si se sont les mêmes qui s'en encocardent.

          Rien n'est plus "international" que le capitalisme oppresseur, et le moindre danger d'aujourd'hui n'est pas une Sainte-Alliance des grands capitaines d'industrie et des grandes bourgeoisies fascistes d'Occident.

          Je mets en garde tous ceux qui m'écoutent contre la montée de la Réaction en Europe et je les invite à observer toujours, comme premier symptôme, les menaces contre la Russie. Je n'accepte point une Europe qui n'ait point accepté, sans arrière-pensée, l'URSS.

         Car, quelles que soient les erreurs de celle-ci - (erreurs trop explicables dans un immense pays encerclé d'ennemis, miné de trahisons où la Révolution a reçu de nombreux régimes qu'elle a brisé un héritage accablant de misère, d'ignorance, de corruption et de ruines, qu'il faut liquider) -  quels que soient les échecs auxquels se sont heurtés les grands rêves du début, la pensée d'un Lénine, pure et tranchante comme un glaive - l'URSS reste toujours la barrière indispensable contre la Réaction européenne, le contre-pied nécessaire au fascisme qui, sous toutes ses formes, s'infiltre dans les veines de l'Occident. N'y laissez point toucher.

          Veillez ! Et quelle que soit la paix qu'on vous apporte, montez la garde autour ! Ne vous en déchargez pas sur des hommes dits de confiance ! Une saine démocratie n'est jamais mieux gardée que par elle-même.

          Et souvenez-vous que la guerre a été entreprise (disait-on !) pour être la dernière guerre et fonder la paix ici-bas ! J'ai combattu naguère le bellicisme. Veillez à ce que nous n'ayons pas à combattre maintenant le pacibellicisme !

28/01/1930  
          
       

* citation latine : Timeo Danaos et dona ferentes = Je crains les Grecs, même quand ils font des offrandes.



Source Illustration :  Blog mo(t)saiques2

vendredi 10 février 2017

A qui profite le travail détaché ?

Salut & Fraternité,


         Le problème n'est pas l'Europe, contrairement à ce que se plaisent à claironner nombre de ténors et sopranii de divers bords politiques. Le problème c'est que l'Europe est actuellement gouvernée par et pour les puissances d'argent. Le travailleur détaché, tout comme l'immigré ou le réfugié, se laisse détacher de son pays car il n'y trouve pas un emploi lui permettant de vivre dignement. Mais bien sûr, il est plus facile de montrer du doigt le plombier polonais n'aspirant à rien d'autre qu'à gagner sa vie, que de se relayer jour et nuit à taper sur des casseroles sous les fenêtres des eurodéputé(e)s privilégiant les sinistres intérêts et le biens mal  acquis de la finance au détriment de l'intérêt général et du bien commun. 

         Ce n'est pas de plus d'Europe dont nous avons besoin mais de moins de capitalisme, voire même à terme de le dépasser complètement. Objectif non seulement possible mais surtout nécessaire si, nous les 99%, ne voulons pas en crever purement et simplement. Le travailleur détaché est le symptôme de la maladie, non la cause et comme pour toute maladie grave, un traitement uniquement symptomatique accroît considérablement les probabilités d'une issue fatale pour le patient. Faire passer la conséquence pour la cause et désigner cette conséquence à la vindicte populaire n'est pas une stratégie nouvelle. Un ex-étudiant de la Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg ne disait il pas "Plus le mensonge est gros, plus il passe. Plus souvent il est répété, plus le peuple le croit..." et "Nous ne voulons pas convaincre les gens de nos idées, nous voulons réduire le vocabulaire de telle façon qu'ils ne puissent plus exprimer que nos idées." ? 

         Or, c'est bien ce que nous vivons actuellement : le mensonge atteint des sommets, son martèlement permanent l'insère dans la pensée de tout un chacun et la réduction tant du champ lexical que du champ idéologique nous conduisent aux pires catastrophes. Marine Le Pen tente de copier Donald Trump avec une sorte de La France en premier, un slogan qui s'adresse à tous ceux qui ne comprennent pas des messages politiques qui comportent plus de quatre mots, écrivait récemment Kai Littmann. Il existe pourtant un message politique comportant moins de quatre mots qui devrait de fait leur être accessible : "L'humain d'abord !". Mais alors, pourquoi ne le comprennent-ils pas ? Ah, j'oubliais l'élément essentiel : la réduction du vocabulaire...


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

 Source : Fcbk

lundi 23 janvier 2017

Treueid...

Salut & Fraternité,

         François Fillon, le candidat de l'austérité pour presque tous et de l'abondance pour quelques-uns, est allé à Berlin prêter aujourd'hui serment d'allégeance à Frau Merkel-von-Troïka. Il s'est également empressé de rassurer der sehr brave und gute Wolfgang Schaüble "très inquiet de l'affaiblissement économique de la France" (sic). Comme si le sinistre Bundesminister der Finanzen n'était pas partie prenante dans la financiarisation de l'économie ! On croit rêver...

         Un rêve qui tournera au cauchemar si le très orthodoxe (en ultralibéralisme) et très chrétien (en religion) François Fillon est élu. "Nous voulons particulièrement une harmonisation de la fiscalité, notamment des entreprises, Berlin y est tout à fait favorable. Nous souhaitons avancer vite là-dessus." (sic) : Ah, la fiscalité des entreprises, voilà un chantier de première importance et pourquoi ne pas s'attaquer à l'évasion fiscale ? Pour ces gens là le mot fiscalité n'a qu'un sens : permettre aux possédants de toujours plus posséder. Quant aux autres, les 99%, il ne faudrait tout de même pas exagérer ! 

         Ces gens qui d'un côté prétendent défendre les valeurs de la famille et de l'autre détruisent les systèmes destinés à rendre les sociétés moins inégalitaires sont d'un cynisme hallucinant. Mais plus hallucinant encore est le soutien obtenu si facilement par ces derniers auprès de celles et ceux des 99% défendant sincèrement les valeurs de la famille !

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende...

Jn-Mc 

 Source Illustration : Le JDD   

vendredi 8 juillet 2016

2-0 ou 2.0 ?

Salut & Fraternité,

          Et un et deux... zéro ! Pas de "Et un et deux et trois... zéro !" cette fois-ci, mais c'est tout de même pas mal, reconnaissons-le sans mauvais esprit. Ce qui par contre me plaît beaucoup moins, mais alors là beaucoup beaucoup beaucoup moins, ce sont les propos germanophobes entendus de ci de là, tant dans le monde du réel que dans l'univers du virtuel. Des propos qui, sous couvert de patriotisme ont d'incontestables accents nationalistes d'une brune puanteur Je ne consignerai pas ici les termes employés par certain(e)s et pas des moindres pour nommer et qualifier les Allemands : c'est à vomir ! 

         Nous voilà rendus à deux sinistres périodes de notre histoire contemporaine : 

        - L'une où, après une sinistre mais méritée défaite napoléonienne, les "élites" franchouillardes nourrissaient le bon peuple d'une haine germanophobe le préparant au carnage de 1914-1918.

        - L'autre ou après une coûteuse mais nécessaire victoire des Alliés, dans l'esprit et les propos de beaucoup trop de nos compatriotes s'est entretenu le ridicule amalgame "Allemand(e) = Nazi(e)". 
         
         Celles et ceux qui, prompts à manier l'insulte à destination de nos voisins Allemands feraient bien de s'arrêter juste quelques minutes pour regarder non le doigt mais la Lune qu'il leur pointe. Le grand perdant de l'Euro, c'est le peuple : gabegie financière selon Marianne (cliquez ici), exonérations d'impôts pharaoniques selon Les Échos (recliquez ici), j'en passe et des meilleures que vous trouverez sans peine en surfant sur le net. Par ailleurs, à celles et ceux qui, séduits par la tentation nationaliste même juste footballistique, en font des tonnes je dédie cette analyse d'Albert Schweitzer : "Qu'est-ce que le nationalisme ? C'est un patriotisme qui a perdu sa noblesse et qui est au patriotisme noble et raisonnable, ce que l'idée fixe est à la conviction normale."...

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


  Jn-Mc


  Source Illustration : media-cache

dimanche 26 juin 2016

Brexit-parade...

Salut & Fraternité,


         Le Brexit occupe toutes les ondes et toutes les unes. Les Grands Bretons, comme les nommait ce soir Yannick Jadot sur France Culture dans "Dimanche, et après ?", ont décidé par voie référendaire de quitter l'Union Européenne de laquelle ils n'avaient jamais vraiment fait partie. Et bien sûr la fine fleur de nos merdias dominants s'en étonne et les commentateurs auto-autorisés également spécialistes auto-proclamés en disent tout et son contraire.

         Quant aux politiques il y a visiblement les tenants du "Illico presto" et les tenants du "Festina lente". Les uns voulant expédier l'affaire promptement pour continuer comme avant : "Circulez, y a rien à voir !". Les autres voulant freiner le processus pour démontrer qu'on ne quitte pas l'UE comme on se dépacse : "Vous allez encore en c... mes gaillards !". Les uns comme les autres, les yeux tellement fixés sur le hardware ne concevant pas un seul instant que c'est le software qui bug ! Or il n'y a qu'une seule voie permettant de sortir de cette crise provoquée une fois de plus par les puissances d'argent : soyons "Für ein Europa der Menschen, nicht der Konzerne." car "Europa muss sozial sein, oder ist nicht."

         Quoi qu'il en soit et quoi  qu'il advienne, juste histoire de détendre l'atmosphère, je demeurerai un fan d'Inspecteur Barnaby et des Midsomer Murders !  Le Royaume-Uni, ce pays qui a réussi à faire rouler à gauche près d'un tiers de la population mondiale, a de nombreux côtés très attachants... 



Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : midsomermurder

jeudi 21 avril 2016

SGS & StN : Journalistinnen und Journalisten im Streik.

Salut & Fraternité,

         Cités en exemple à tors et à travers à propos de leur prétendue désaffection pour les mouvements sociaux, les Allemands deviendraient ils les champions de la grève ? Après les grèves des cheminots et entre autres conflits que la presse hexagonale se garde bien de couvrir, ce sont les journalistes des Stuttgarter-Zeitung & Stuttgarter Narichten qui font la Streik, mais le rapport de force ne date pas d'aujourd'hui comme l'indique leur Streikblog créé en Juillet 2011.

        Qualifiée de pays des médias en plein bouleversement, l'Allemagne compte plus de trois cent quotidiens locaux, régionaux et nationaux, journaux aux titres variés et aux tirages impressionnants pour certains tandis que la presse-magazine reste dynamique. Mais la presse allemande, malgré son important lectorat, n'est pas sans vivre des moments difficiles. Curieusement les mouvements sociaux des journalistes allemands ne sont pas traités dans les colonnes de la presse française. Allez savoir pourquoi, dirons-nous d'une façon faussement ingénue ! A titre d'info, alors qu'en France le tirage de l'Huma est en dessous de 40.000 exemplaires en Allemagne le TAZ (Die Tagezeitung), quotidien de gauche, publie 60.000 exemplaires.

         Pour les journalistes grévistes des  Stuttgarter-Zeitung & Stuttgarter Narichten, la revendication est non seulement salariale mais aussi éthique car le slogan "Wer mehre Kanäle bedient, hat auch mehr verdient." renvoie à la question des articles repris par plusieurs rédactions du même groupe de presse. Les journalistes ont besoin de temps et de moyens pour leurs investigations, or le tempo des médias s'accordant aujourd'hui trop souvent avec les exigences de la finance, on en vient à des situations où le Quatrième Pouvoir s'inclinant devant le Cinquième n'est alors plus en mesure de jouer son rôle.


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc



- Hé, quelqu'un peut-il allumer (faire) la lumière ? 
- Non, les journalistes reçoivent trop peu de courant pour un éclaircissement (une élucidation).
- Alors l'obscurité demeure ? 
- Probablement, nous ne recevons plus aucun renseignement.


 Source Illustration : Stuttgarter-Zeitungs-Streik

dimanche 17 avril 2016

Sie war einmal Charlie...

Salut & Fraternité,


         Je n'apprécie pas particulièrement le poème satyrique de Jan Böhmermann sur Erdogan et le trouve bien meilleur dans Der Isis Song ou sa #pegidaloca. En matière d'Erdogan bashing, je lui préfère de loin le clip de Dieter Hallerworden "Erdogan zeig mich an !" se terminant par un "Deutschland ist nicht Kurdistan !" donnant à réfléchir tout en prêtant à rire. Cependant, comme le dit si justement Sahra Wagenknecht, le fait que la chancelière Merkel accède à la demande du président Erdogan de poursuivre au pénal un comique irrévérencieux démontre que le pays est vraiment sur une mauvaise pente car elle permet à un parrain du terrorisme d'y remettre en question la liberté de la presse et d'expression. Au delà de toute polémique quant au texte de Böhmermann, c'est des facilités accordées à un autocrate pour instrumentaliser le Droit d'une démocratie à des fins antidémocratiques dont il est ici question.

         A l'instar de François Hollande qui remet en catimini la légion d'Honneur à un prince saoudien, Angela Merkel se couche devant Recep Tayyip Erfogan avec une une insupportable servilité. Celle en qui encore beaucoup trop d'Européens voient une nouvelle Dame de Fer n'a pas l'envergure d'une Margaret Thatcher qui, aussi honnie soit-elle, aurait en son temps renvoyé le sultan à son hammam ! Rappelons juste pour rire, que la Kanzlerin se trouvait le 11 Janvier à Paris en tête de cortège lors de la manif des amis des 1%  und da war Sie Charlie... 

       Le juge Marc Trévidic affirme avec lucidité : "Proclamer qu'on lutte contre le terrorisme en serrant la main du roi d'Arabie Saoudite revient à dire que nous luttons contre le nazisme en invitant Hitler à notre table.". Laisser Recep Tayyip Erdogan instrumentaliser dans le Code Pénal Allemand un paragraphe désuet dont des parlementaires demandent l'abrogation in Nammen des Deutschen Volkes est non seulement un signe de faiblesse envers un despote démocratiquement élu mais aussi un signal adressé au terrorisme islamiste car il n'y a pas plus d'islamisme modéré que de fascisme tempéré, verdammt


        
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : scoopnest

dimanche 13 mars 2016

Verdammt deutsches Modell !

Begrüßung und Brüderlichkeit,

         Dénoncé entre autres par le livre de Bruno Odent "Modèle Allemand, une imposture.", la prétendue exemplarité économique de l'Allemagne Merkelienne, encensée par la presse de révérence aux ordres des puissances d'argent, a maintenant plus que du plomb dans l'aile. Sans donner dans l'humour grinçant jusqu'à faire référence au destin tragique de Wolfgang Schäuble, le faucon de l'eurostérité, nous pourrions dire qu'il a maintenant plus d'une casserole au cul.

         En tous cas, au vu du graphique publié en 2015 par Le Monde Diplomatique, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu'il y a comme un lézard, pour ne pas dire autre chose. Un PIB qui augmente, un taux de chômage qui baisse et un taux de pauvreté qui augmente de façon symétrique ça signifie clairement que la richesse produite n'est pas répartie entre tous mais captée par une minorité. A moins que le pays soit soumis à un pizzo phénoménal. Mais nous ne sommes pas si loin du compte vu le caractère mafieux de la troïka

         Toujours est-il qu'ici en France avec des lois antisociales comme celle dite El Khomri, on en arrivera aux mêmes résultats que l'Allemagne avec le cortège des Hartz von I bis IV. Ces réformes Hartz que les candidat(e)s Die Linke aux élections de ce jour  dénoncent comme des lois génératrices de pauvreté.       

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc



 Source Illustration : Le Monde Diplomatique