Place au Peuple

jeudi 27 juillet 2017

Quand la VAE devient une OPA...

Salut & Fraternité,

          Loin d'un pis-aller, la VAE facilitant à toute personne justifiant d'au moins un an d'expérience dans un domaine précis l'obtention d'un diplôme, d'un titre ou d'un certificat de qualification professionnelle, est un bel outil de promotion sociale... quand il n'est pas utilisé pour réaliser des OPA inamicales sur des professions dont les coûts de formation reviennent à l'État. Car c'est bien de cela dont il est question quand notre intrépide secrétaire d'état chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes ambitionne de permettre aux jeunes mères sans diplômes ni expérience professionnelle de transformer leur expérience de parent en CAP Petite Enfance et en Brevet d'État d'Éducatrices de Jeunes Enfants. La formation des professionnels des secteurs de la santé, du social et de l'enfance coûte cher mais cette cherté est un gage de qualité commençant avec le recrutement par concours ou sélection sur dossiers et se terminant par des diplômes dont la valeur est reconnue tant sur le territoire national  que, pour certains, dans l'Union Européenne. 

          Alors bien sûr, tout système génère son cortège d'imperfections voire même d'injustices, cependant un CAP Petite Enfance obtenu via la filière de l'enseignement professionnel a la même valeur quelque soit son lieu d'obtention car les critères de sélection, le programme de formation et les critères de validation sont identiques sur tout le territoire. Par ailleurs une formation professionnelle vise aussi l'apprentissage du travail en équipe. Les lycées professionnels et les instituts ne s'opposent pas à l'émergence d'individualités mais à l'individualisme. Cet individualisme forcené demeurant la marque de fabrique des politiques ultra-libérales et plus particulièrement du macronisme. Le meilleur moyen de démolir un corps professionnel n'est pas de l'attaquer de l'extérieur mais de le miner par l'intérieur. En bombardant des jeunes mères de familles professionnelles de la petite enfance au seul motif qu'elles sont mères de familles on casse non seulement le marché du travail au bénéfice des employeurs mais on y introduit également une concurrence déloyale aboutissant à une baisse du niveau des prestations. Ce qui pour les gens aisés n'est jamais un problème car ils auront toujours plus les moyen de recourir aux professionnels hautement qualifiés mais s'avère pour ceux de la France d'en bas relever véritablement de la double peine.

          Plus que tous les autres, ces gens très modestes vont être à la fois les fers de lance et les principales victimes de ce programme de déréglementation-déqualification. Cette instrumentalisation des personnes en difficulté pour attaquer notre système social et le niveau de qualification  de ses intervenants est particulièrement odieux, mais sachant d'où vient le coup on ne peut s'attendre à autre chose. Dans le monde de la finance tous les coups sont permis et les pus bas restent invariablement les plus juteux. Si Marlène Schiappa veut vraiment faire quelque chose pour les jeunes mères sans emploi, pourquoi ne leur facilite t-elle pas l'accès aux lycées professionnels et aux instituts de formation en prenant en charge la garde de leurs enfants lorsqu'elles sont en formation et en leur allouant un pass nominatif leur assurant la gratuité dans les transports en commun ? Mais pour cela il faudrait raisonner comme un roseau pensant et non résonner comme un container vide !



Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Sophie Anfray 

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