Place au Peuple

dimanche 2 juillet 2017

Veil & Weil, d'une Simone à l'autre...


Salut & Fraternité,

         Comme on pouvait s'y attendre, dans les multiples pages récemment consacrées à Simone Veil née Jacob s'est glissée plus d'une fois la coquille renvoyant à Simone Weil née Weil. Closer, en annonçant la présence de Mister Chairman à ses obsèques, ayant eu lieu le 21/08/1943, nous permet enfin d'envisager la différence d'âge avec sa femme Brigitte sous un tout autre angle ! Que l'Huma se vautre dans le titre d'un article de Jack Ralite, ex-ministre communiste qui lui n'a pas substitué le W au V dans son texte, s'avère nettement moins rigolo. Soit, Simone Weil, à l'inverse de Simone Veil, fut en son temps militante communiste, d'où peut-être le lapsus rédactionnel... J'ai dit précédemment le respect que je porte à Simone Veilfut-elle d'extraction bourgeoise et politiquement à Droite. Basta les charognards ! Pour Simone Weil, également d'extraction bourgeoise mais politiquement à Gauche, j'ai depuis très longtemps en plus du respect une grande admiration, tant en regard de son oeuvre philosophique que de son parcours.

         Issue d'une famille alsacienne émigrée à Paris, Simone Weil (1909-1943) agrégée de philosophie à 22 ans, soeur du mathématicien André Weil, cultiva très tôt un humanisme militant qui via le syndicalisme, le communisme, le pacifisme et l'anarchisme la conduisit au... catholicisme ! Engagée très brièvement dans les Brigades Internationales, elle s'immergea surtout dans le monde ouvrier pour en partager la condition et en rendre témoignage. Son oeuvre étant trop vaste pour la résumer en quelques formules lapidaires, j'invite les personnes intéressées à se rendre sur le site de l'UQAC en cliquant ici, de la BNF en cliquant  et de Canal Académie en cliquant ici. Il y a de quoi lire et surtout réfléchir, sachant que l'auteure n'hésita jamais à payer de sa personne ses divers engagements. Simone Weil était à l'exact opposé des pseudo-philosophes mais vrais-BoBos dont la plupart de nos média contemporains nous gavent si généreusement. 

         Celle que ses contemporains affublèrent de multiples surnoms dont La Vierge Rouge et La Martienne furent les moins désobligeants, figure en bonne place dans mon Panthéon, même et surtout si je n'en partage pas toutes les analyses. Son idéalisme ne fuyant jamais la confrontation au réel a quelque chose de rafraîchissant car elle s'affranchit des antagonismes et dualismes conduisant aux pires raisonnements binaires. J'aime à dire que Simone Weil a, toute sa vie, cherché plus à éprouver qu'à prouver. C'est là que j'entrevois l'essence même d'un militantisme sain d'esprit. Quant à ses élans mystiques la conduisant dans des contrées aux rivages inconnus, j'y suis infiniment moins sensible qu'à la Théologie de la Libération latino-américaine. Pour revenir à des choses plus concrètes, sa "Note sur la suppression générale des partis politiques", mérite d'être lue en parallèle de "La politique a-t-elle encore un sens ?" rédigé par Hannah Arendt. Deux textes arrivant à point nommé en cette période de grande mystification macronique où le pouvoir en devient grotesque.


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : rn-editions

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