Salut & Fraternité...
J'avais neuf ans, une conscience politique et un esprit humaniste tous deux en quête de lumière(s). La rentrée des classes était pour bientôt. Après trois ans d'austère soeur-enseignante et deux ans de douce maîtresse j'allais enfin avoir un maître d'école, jeune qui plus est ! La curiosité disputait à la crainte la priorité des ressentis mais c'était sûr : il y allait avoir du changement !
Et puis il y a eu sur RTL l'annonce du putsch au Chili. Il y a la guerre là-bas, avaient dit mes parents. Glanant de ci de là, j'ai appris via RTL, La Vie (à l'époque Catholique) et Le Pèlerin, seules sources d'informations admises à la maison, qu'un général étoilé avait pris le pouvoir pour en finir avec l'expérience marxiste. Il faut dire qu'à l'époque de Marx je ne connaissais ni Karl ni Groucho, donc la page a été très vite tournée.
C'est au tournant de l'adolescence que, découvrant les Quilapayùn, j'ai remonté patiemment et méthodiquement le fil de l'histoire pour enfin comprendre ce qui s'était passé là bas le 11 Septembre 1973, quels étaient et sont toujours les enjeux. Les Amériques restent pour les USA non seulement un terrain de jeu privilégié mais aussi un enjeu géostratégique majeur. Alors quand aujourd'hui quelqu'un me dit se souvenir du 11 Septembre 2001, même si je me souviens très bien de cette journée, je préfère revenir au 11 Septembre 1973, épisode parmi combien d'autres de l'interventionnisme étasunien à la botte des puissances d'argent. Au mièvre We are all Americans je préfère de très loin l'espérance d'El pueblo unido jamas sera vincido !
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
Source Illustration : allocine