Place au Peuple

jeudi 7 juillet 2022

 


Salut & Fraternité,

          Depuis le 17 décembre 2019, vous pouvez me trouver régulièrement sur Eurojournalist, quotidien en ligne auquel je collabore en rédigeant des articles.

         CoqueliComm' Papaver Communis fut un passage nécessaire, notamment en matière d'apprentissage rédactionnel, mais en 2019 divers événements survenus notamment dans ma vie privée, m'ont conduit à passer d'écrits militants souvent épidermiques, à des articles plus fouillés et construits avec un certain professionnalisme. 

          Ce que je dois à Kai Littmann, le créateur et rédacteur en chef d'Eurojournalist, qui est au fil du temps devenu un véritable ami. A moins de choisir l'option du totalitarisme, qui cependant ne dure qu'un temps, on n'a jamais raison tout seul. Ainsi militer pour des idées de gauche, est-il totalement différent de militer à gauche. 

           Média à gauche de l'arc politique européen, Eurojournalist revendique néanmoins un pluralisme rédactionnel qui en fait toute la richesse. Actuellement en France et dans d'autres pays d'Europe, la droite  détient l'hégémonie culturelle, que tente de lui ravir l'extrême droite non sans succès. 

           Nous ne parviendrons pas à inverser la tendance, en restant cantonnés dans des chapelles aux multiples variantes se bagarrant entre elles, pas plus qu'en se refusant obstinément à jeter des ponts entre les différentes composantes de l'arc républicain. 

          Faut-il rappeler aux militants gauchistes, que ni Lucien Neuwirth ni Simone Veil n'étaient de gauche ? Pourtant l'accès à la contraception et à l'avortement, sont autant d'avancées essentielles pour la désaliénation des femmes du patriarcat capitaliste et leur émancipation...

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc 

lundi 31 décembre 2018

Que du bonheur !

Salut & Fraternité,

          Que souhaiter et espérer de mieux pour 2019 si ce n'est du bonheur, encore et toujours plus de bonheur ? Loin du fameux slogan de 1989 du Club Med "Le bonheur, si je veux." nous voilà rendus trente en plus tard, grâce au travail de sape de la psychologie positive fondée en 1998 à quelque chose du genre "Le bonheur, si t'es cap'.". L'industrie du bonheur, que la sociologue Eva Illouz et le psychologue Edgar Cabanas appellent happycratie, a  pris le contrôle de nos vies. Il faut penser positivement, savoir rebondir, 90% de notre bonheur dépend de facteurs personnels, tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, etc... Combien de fois entendons-nous cette tourlitaine culpabilisante tout au long de l'année ! 

          La psychologie positive est un parfait supplétif du capitalisme. Rabâcher aux gens que leur bonheur ne dépend que d'eux-mêmes, que les pires embûches sont à considérer comme de magnifiques opportunités revient à signifier qu'il n'y a pas de problèmes structurels, politiques et sociaux mais que des déficiences psychologiques individuelles pouvant être améliorées. Selon Eva Illouz, "La tyrannie du bonheur fait en effet peser sur l'individu tout le poids de son destin social.". Il revient à chacun de fabriquer son bonheur et s'il n'y parvient pas il en est pour l'essentiel responsable.

        En 2017, lors de la réunion de l'Association Américaine de Psychologie (APA), Oksana  Yakuschko, psychologue californienne affirmait : "On dit aux patients issus des minorités victimes de discriminations qu'il faut qu'ils mettent l'accent sur le positif. S'ils n'en sont pas capables, ils sont les artisans de leur malheur.". Encore plus intéressant car faisant écho au traitement médiatico-politique dont ici une partie de la population et notamment les Gilets Jaunes sont l'objet, elle précise "C'est la même chose pour les déplorables, les partisans de Donald Trump, dénoncés par Hillary Clinton : comme ils sont fâchés, ils sont sûrement racistes, il y a quelque chose de dérangé dans leur personnalité. Au lieu  de s'intéresser à la vie des déplorables, on condamne leur colère." Et de conclure : "La psychologie de la positivité est vraiment une dictature quand elle prend trop de place."....

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : k00Is

dimanche 30 décembre 2018

Mortecouille, voilà les Cache-Cols Cramoisis !

Salut & Fraternité,


          Vous en avez soupé des gueux défilant en cardigans flavescents et en ordre dispersé ? Vous n'en pouvez plus de ces illettrés qui puirent et occupent maints ronds-points ? "Montjoie, Saint Denis, que trépasse si je faiblis, fulmine Godefroy de Macmirail suivi de son fidèle Castaouille, je m'en vais lever de ce pas une armée de cache-cols cramoisis qui, par le truchement d'enchanteurs médiatiques, ferra marcher ces marauds en ordre serré et libérera les voies apiennes du royaume de ces vilains refusant, quelle injustice, de payer impôt, taille, gabelle, dîme et tonlieu !"

          Mouvement de génération spontanée qui n'a strictement rien à voir avec les fêtes ibériques de San Firmin, les Foulards Rouges, se prétendant apolitiques eux aussi, vont à contrario des Gilets Jaunes, dès le 27ème jour de l'An de Grâce 2019ème manifester publiquement leur soutien au monarque jupitérien régnant sur 67,12 millions de Gaulois réfractaires au changement dont quelques cyniques, fainéants, ouvrières illettrées, gens qui ne sont rien et nombre de pauvres voyageant en autobus, le train étant trop cher pour eux alors qu'on met un pognon de dingue dans les minimas sociaux. Oui ma p'tite dame, on va vous débarrasser de cette racaille mais pas au Karcher, méthode d'un autre temps où les billes de flash-ball volaient en dessous de la ceinture. Les Foulards Rouges déposent des fleurs là où les Gilets Jaunes mettent le feu. 

          Le rouge, les fleurs, ça fait un peu Révolution des Oeillets tout ça, ou plus exactement Révolution des Oeillets Inversée car à l'instar du Sarkhomme de Neuilly, le Golden Boy Élyséen n'est pas à ça près en matière de récupération des symboles du progressisme recyclés immédiatement au profit de la régression sociale. Tudieu, mortecouille, ainsi va la vie au Royaume de Macronie où le peuple indocile se voit privé de beurre sur ces macaronis !




Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : Pauvrefrance

vendredi 28 décembre 2018

Nueva Constitución Cubana - Viejo Engaño Americano

Salut & Fraternité,

          Comme l'explique Jose Manzaneda dans Razones de Cuba, les media mainstream diffusent en choeur et tour de bras l'alternative fact selon quoi Cuba fermerait ses portes au mariage homosexuel  alors que Miguel Diaz-Canel affirmait en Septembre que "reconnaître le mariage entre les personnes, sans limitations, répond au problème d'éliminer tout type de discrimination dans la société". Prenant leurs désirs pour des réalités, ces fabricants d'opinion publique, avancent que l'Article 68 de la nouvelle Constitution Cubaine, adoptée récemment après trois mois de débats et de consultations populaires, a été modifié pour en abroger la mention précisant que le mariage est une "union entre deux personnes" sans mentionner de différence de sexes. Or le contenu de cet Article 68 se trouve dans le nouvel article 82 de la version révisée où le mariage est définit comme "une des formes d'organisation de la famille" organisation fondée sur "l'égalité des droits et la capacité juridique des époux", leurs sexes n'étant pas précisés.

          Par ailleurs, l'annonce de l'ouverture d'un débat public visant à définir dans deux ans la famille et le type de personnes susceptibles d'être mariées a très certainement provoqué l'émergence des fantasmes les plus conservateurs chez les cul-bénits étasuniens ! De plus la nouvelle constitution assure un maximum de soutien juridique aux unions non-maritales qui sont dans le pays majoritaires. En regard de tout ceci, où est donc le fameux  "coup dur pour la communauté LGBT de l'île" ? Quid de la cuisante "défaite politique pour Mariela Castro" ? Cette campagne de désinformation propagée par une certaine médiacratie oublie  de préciser que cette nouvelle constitution va être soumise à référendum le 24 Février 2019. C'est plutôt pas mal pour une affreuse dictature communiste forte de 11 millions d'habitants endoctrinés quotidienneme et dont les 9 millions d'électrices et électeurs ont, comme chacun sait, à chaque votation un revolver pointé sur la tempe histoire de ne pas oublier où est leur intérêt...  

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : AJ+
Source Information : Razones de Cuba 


jeudi 27 décembre 2018

Cachez ce Benalla que je ne saurais voir !

Salut & Fraternité,

          Il court, il court Benalla. Il est passé par ici. Il repassera par là. Il court, il court Benalla... Non content d'avoir défrayé la chronique politico-judiciaire durant l'été, ce pur produit de la Macronie Triomphante qui est allé jusqu'à s'autoriser à insulter les sénateurs, dénonce maintenant des propos élyséens qu'il juge diffamatoires suite à son récent voyage au Tchad juste avant le déplacement officiel de Son Altesse Sérénissime. Un prétendu voyage d'affaire qui embarrasse bien ceux du château sis 55 rue du Faubourg Saint-Honoré et comme le sparadrap du Capitaine Haddock colle obstinément aux shoes en croco du Grandissime Matamore de Salon. En fait la créature échappe au contrôle de son créateur. Plutôt classique pour ceux qui s'autoproclament du nouveau monde. 

          Quand un sinistre personnage de cet acabit parvient à narguer à ce point les lois et les institutions de la République on peut aisément mesurer le degré de putréfaction de notre société qui condamne fissa celui qui vole de la nourriture car il crève de faim mais laisse aller et venir en toute liberté celui dont l'insatiable appétit de gloriole faisait même trembler les policiers. En fait la Start-Up Nation c'est ça : des arrivistes nombrilistes prêts à marcher sur des cadavres et mordre la main qui les nourrit. Il y a dans la Macronie autant d'éthique et de morale que dans une salle de marché. Les golden-boys et golden-girls sont aussi impitoyables que les conquistadors à la recherche de l'Eldorado. Rien ne leur résiste et ils se fichent de tout, excepté de leur réussite personnelle. Ce n'est pas avec de petites ambitions qu'on devient un grand homme et je veux croire que l'Histoire ne les acquittera pas.

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Résistance Inventerre

mercredi 26 décembre 2018

Etienne, Etienne, Etienne...

 Salut & Fraternité,

          Lectrices et lecteurs d'Outre-Ligne-Bleue-des-Vosges et d'ailleurs, tranquillisez-vous, je ne vais pas vous narguer et faire le malin car, comme dans d'autres corps de métiers et bien que résidant en Alsace, je travaille aujourd'hui, comme la plupart d'entre vous ! Contrairement à ce qu'affirme la petite illustration de cet article, c'est en Alsace-Moselle et non seulement en Alsace que le 26 Décembre est férié, mais aussi en Estonie, en Lettonie, en Lituanie, en Pologne, au Grand Duché du Luxembourg, en Angleterre, au Pays de Galles, en Suisse et forcément en Allemagne. Jour chômé datant de leur rattachement à l'Empire Allemand en 1871 les Alsaciens et Mosellans, une fois revenus dans le giron de la République Française en 1918, refusèrent de renoncer à cet avantage octroyé par le Kaiser car l'esprit de la Loi de 1905 ne les habitait pas vraiment. Idem pour le Vendredi Saint, que d'autres pays chôment également ! 

          Mais la Saint Etienne ne me renvoie pas qu'à un jour férié. Historiquement, Etienne fut le premier martyr chrétien. Prédicateur de talent, il ne craignait pas de s'en prendre aux membres  du sanhédrin pour dénoncer leur dureté de coeur. Un peu comme le Che dénonçant les méfaits de l'impérialisme en Assemblée Plénière à l'ONU le 11 Décembre 1964. Pour Etienne l'affaire plus vite conclue car il ne fallut pas trois ans pour que les forces réactionnaires le mettent à mort. Saint Etienne, c'est aussi la Manufacture Française d'Armes et de Cycles de Saint Etienne plus connue sous le nom de Manufrance dont, étant gamin, j'attendais chaque année le catalogue sur lequel mon père commandait... outils et vêtements de travail. Saint Etienne c'est, évidemment pour un ex-adolescent des seventies, l'Association Sportive Saint Etienne (ASSE) d'où sont issus les rois du ballon c.a.d les Verts qui dominèrent le football français de 1962 à 1982. Et puis Saint Etienne c'est... "San Francisco", la chanson de Maxime Le Forestier sortie en 1972, bien avant "Etienne" de Guesh Patti sortie en 1987. Enfin Etienne c'est un certain Etienne, noble acquéreur des terres arables sises au Sud de la ville de Brumath qui devinrent Stephansfeld où il créa une maison de charité qui fut de 1216 à 1772 la Commanderie de l'Ordre Hospitalier du Saint Esprit pour se transformer en Asile d'Aliénés en 1835 appelé aujourd'hui EPSAN...    

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
 Source Illustration : JDS

mardi 25 décembre 2018

Karl Barth, der rote Pastor.

Salut & Fraternité,

          Il y une demi-siècle disparaissait le 10 Décembre Karl Barth, théologien suisse de renommée internationale. Né à Bâle en 1886, il passe sa jeunesse dans la capitale confédérale. Issu d'une famille comptant de nombreux universitaires il étudie la théologien à Berne puis à Berlin, Tübingen et Marburg. Nommé en 1911 pasteur de la paroisse de Safenwill, dans le canton d'Argovie au Nord de la Suisse alémanique, il est témoin de la réalité du travail en usine et de nombreuses injustices. C'est là qu'il s'engage dans le courant du christianisme social et s'inscrit au Sozialdemocratische Partei der Schweiz (SPZ) créé en 1888 et dont un réfugié dénommé Vladimir Illitch Oulianov est aussi membre. Suivant de près le déroulement de la première Guerre Mondiale, il déplore le positionnement nationaliste des Eglises optant pour la facilité du suivisme de l'esprit du siècle au détriment de l'approfondissement de la réflexion théologique. D'où son "Der Römanerbrief", long commentaire de l'Epître aux Romains qui dès sa première publication en 1919 lui vaudra l'hostilité de nombreux confrères. Il est alors invité par l'Université de Göttingen (Allemagne) pour y enseigner la théologie réformée. Nommé ensuite à Münster (1925) puis à Bonn  (1930), il est révoqué par les autorités nazies en 1934 et rentre à Bâle où il enseigne jusqu'en 1962.

         Habituellement encensé pour son talent de théologien mais peu mis en lumière pour la personne qu'il était, l'homme Karl Barth apprécierait très certainement qu'on le ré-humanise. Il naît et grandit dans une famille protestante bâloise on ne peut plus classique et petite-bourgeoise. Très marqué par un père théologien, ce dernier n'est pas étranger à sa vocation pastorale. Dotée d'une forte personnalité, sa mère va jusqu'à briser la relation amoureuse qu'il entretient avec Rözy Münger et s'ingénie à le faire tomber entre les mains de Nelly Hoffmann, une jeune fille issue d'une grande famille bâloise. Un mariage malheureux duquel naissent tout de même cinq enfants. Karl entretient une longue relation ambiguë avec sa secrétaire Charlotte von Kirschbaum ce qui fait dire à Denis Müller, l'un de ses biographes, que "les archives disponibles montrent qu'il aurait voulu vivre un ménage à trois". Détesté par la bourgeoisie bâloise, son rapprochement du milieu ouvrier en 1911 lui fabrique une réputation de pasteur rouge. Très engagé dans le christianisme social, allez savoir pourquoi, il n'atteint pas le grade suprême de docteur en théologie ! 

          Karl Barth influence cependant des penseurs tels que Dietrich Bonhoeffer (1906-1945) anti-nazi actif  qui y laissera sa vie et Jürgen Moltmann  (né en 1926) l'actuel théologien de l'espérance qui commença, au décours de la Seconde Guerre Mondiale, par perdre tout espoir et confiance dans la culture allemande en raison d'Auchwitz et de Buchenwald. Plus jeunes que lui, ces derniers n'ont pas eu à se positionner durant la Première Guerre Mondiale, autre époque sinistre durant laquelle il voit dans la soumission des théologiens libéraux au Kaiser une trahison de la mission initiale de l'Eglise, à savoir annoncer l'Evangile et c'est tout. Il est en 1934, avec Dietrich Bonhoeffer (1906-1945) et Rudolf Bultmann (1884-1976), l'un des principaux rédacteurs de la Déclaration Théologique de Barmen qui fonde l'Eglise Confessante par opposition à la Deutsche Reichskirche  pronazie tenue par les Deutsche Christen majoritaires dans le pays. Ainsi, la théologie Barthienne cultive-t-elle une dimension sociale et politique clairement à gauche, ce qui lui fait dire après l'annexion de l'Autriche en 1938 que "quiconque prend les armes contre Hitler combat pour l'Evangile". Enseignant à la l'Université de Bonn, il refuse de prêter serment d'allégeance au Führer, ce qui est exigé de tout fonctionnaire ou assimilé. Sa révocation l'oblige alors à rentrer à Bâle où il termine sa vie non sans remous. En effet, plus engagé dans l'aumônerie de la prison que dans la prédication du haut de la chaire de la cathédrale il demeure fidèle au christianisme social. Pire encore pour la bonne société bourgeoise, il refuse d'établir un parallèle entre nazisme et communisme, le premier étant bâti sur la prétendue supériorité d'une "race" sur les autres et le second issu d'un idéal de fraternité. Si le communisme a connu certaines dérives dues à son instrumentalisation par des individus ou des groupes d'individus se trouvant à l'opposé de son essence, le nazisme contient dans son patrimoine génétique les exactions dont il se rend coupable dès les premiers instants de son existence.   


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : 133RF