Salut & Fraternité,
Dans ma jeunesse, la lecture du très manichéiste et un tantinet nationaliste "Tour de France par deux enfants" publié en 1877 par Augustine Tuillerie sous le pseudo masculin G. Bruno m'avais cependant laissé une forte impression quant aux Jurassiens. "Toutes les vaches d'une commune dans le Jura sont souvent conduites par un seul pâtre, et tous les cultivateurs s'entendent pour le payer : de cette façon cela coûte moins cher, et les enfants de la commune ont le temps d'aller à l'école et de s'instruire." lit-on page 78. Plus loin à propos des fruitières, invention typiquement jurassienne nous apprenons page 81 : "...notre département du Jura possède cinquante mille vaches et fabrique par an plus de quatre millions de kilogrammes de fromages. Et nous faisons cela en nous associant, riches comme pauvres, d'un commun accord [...] Chez nous, tout se passe honnêtement, parce que tout se fait au grand jour, sous la surveillance de tous et avec l'avis de tous.".
Cet ouvrage rédigé aux lendemains de la formidable déculotté infligée par le Kaiser Wilhelm I à l'Empereur Napoléon III fait l'apologie d'une France éternelle, mère des arts, des armes et des lois. Il participe d'une certaine manière à la préparation de la "revanche" de 1914-1918 en magnifiant le prétendu génie français, facilitant ainsi l'apprentissage de la haine du Boche dès le plus jeune âge. De cela ne soyons pas dupes. Cependant, pour avoir bien des années plus tard sillonné le Jura pour y retrouver la marque de fabrique d'une certaine culture sociale, politique et syndicale aboutissant à des réalisations telles qu'entre autres La Fraternelle à Saint-Claude, je peux dire qu'elle est bien vivante. Dans ce département où les conditions de vie n'étaient pas faciles les gens, riches comme pauvres (dixit Augustine Tuillerie) ont eu assez d'intelligence pour s'associer dans l'intérêt général. Il n'est dans ces coopératives pas question de cette absurde théorie du ruissellement qui berne aujourd'hui trop de nos contemporains.
Ainsi n'est-ce pas vraiment le fait d'un pur hasard que la lutte de classes remportée par les aides-soignantes de l'Ehpad de Foucherans se soit jouée sur ces terres jurassiennes où l'on sait encore ce que solidarité veut dire. Pour tenir 117 jours de grève et faire céder les financiers, il faut avoir l'esprit du collectif et non se montrer individualiste car la partie adverse n'attend que cela. Par ailleurs, cette bataille a d'abord été menée pour s'opposer à la maltraitance générée par des soins incomplets et/ou exécutés à la va-vite quand ces soins ne sont pas tout simplement squizzés ou renvoyés aux calendes grecques. Mais gardons-nous bien d'imaginer que cette lutte ne pouvait être menée que dans le Jura car son esprit humaniste traverse aisément les frontières du département. Il n'appartient qu'à nous de regarder l'avenir proche et lumineux, si, deux, trois, plusieurs Foucherans fleurissent à la surface de la France...
Cet ouvrage rédigé aux lendemains de la formidable déculotté infligée par le Kaiser Wilhelm I à l'Empereur Napoléon III fait l'apologie d'une France éternelle, mère des arts, des armes et des lois. Il participe d'une certaine manière à la préparation de la "revanche" de 1914-1918 en magnifiant le prétendu génie français, facilitant ainsi l'apprentissage de la haine du Boche dès le plus jeune âge. De cela ne soyons pas dupes. Cependant, pour avoir bien des années plus tard sillonné le Jura pour y retrouver la marque de fabrique d'une certaine culture sociale, politique et syndicale aboutissant à des réalisations telles qu'entre autres La Fraternelle à Saint-Claude, je peux dire qu'elle est bien vivante. Dans ce département où les conditions de vie n'étaient pas faciles les gens, riches comme pauvres (dixit Augustine Tuillerie) ont eu assez d'intelligence pour s'associer dans l'intérêt général. Il n'est dans ces coopératives pas question de cette absurde théorie du ruissellement qui berne aujourd'hui trop de nos contemporains.
Ainsi n'est-ce pas vraiment le fait d'un pur hasard que la lutte de classes remportée par les aides-soignantes de l'Ehpad de Foucherans se soit jouée sur ces terres jurassiennes où l'on sait encore ce que solidarité veut dire. Pour tenir 117 jours de grève et faire céder les financiers, il faut avoir l'esprit du collectif et non se montrer individualiste car la partie adverse n'attend que cela. Par ailleurs, cette bataille a d'abord été menée pour s'opposer à la maltraitance générée par des soins incomplets et/ou exécutés à la va-vite quand ces soins ne sont pas tout simplement squizzés ou renvoyés aux calendes grecques. Mais gardons-nous bien d'imaginer que cette lutte ne pouvait être menée que dans le Jura car son esprit humaniste traverse aisément les frontières du département. Il n'appartient qu'à nous de regarder l'avenir proche et lumineux, si, deux, trois, plusieurs Foucherans fleurissent à la surface de la France...
Que celui qui a des oreilles pour entende entende.
Jn-Mc
Source Illustration : Wikipedia