Salut & Fraternité,
Le ministre de la santé de l'Ontario a annoncé hier le financement de vingt intervenants en santé mentale et infirmiers auprès de la Nation Première Pikangikum touchée par une vague d'actes suicidaires provoquant récemment la mort de quatre jeunes. En 2016 un incendie causant la perte de neuf personnes avait endeuillé cette communauté comptant 2.100 membres et les suicides y étaient déjà fréquents. D'après Le Devoir, 380 personnes sont en demande d'un suivi psychologique soit 18% de la population. Le gouvernement fédéral s'engage à débloquer 1,6 millions de dollars soit plus de 700 dollars par membre de cette communauté.
Vu d'ici, 700 dollars par tête de pipe en vue de la prévention du suicide ça semble peu en regard du coût d'une consultation chez un psychiatre installé en libéral. Par contre, replacé dans la perspective d'une politique de santé publique c'est pas juste une cacahuète jetée négligemment au petit peuple. Ce pays qu'il serait saugrenu de qualifier de communiste, ce pays au système de santé cependant plus proche du notre que de celui des USA, ce pays monarchique membre du Commonwealth et donc aux antipodes de notre Révolution de 1789, nous donne aujourd'hui une sévère leçon de savoir vivre. Quand en France les salariés d'un opérateur de téléphonie se suicident par vagues, son Iwwerzwaricher Steermëliker de PDG parle d'une mode et s'en soucie autant que de sa première cravate. Quand en France on dit suicide, la réponse immédiate est, pour la plus grande joie des actionnaires de l'industrie pharmaceutique : an-ti-dé-pres-seurs !
Il serait grand temps qu'on arrête de copier les inepties que nous apporte des USA le Gulf Steam pour enfin regarder de près ce que peut nous apprendre un pays non réductible au seul CETA. Dans les domaines des soins infirmiers et des programmes de santé communautaire le Canada se distingue depuis toujours. Ainsi la récente décision du ministre de la santé du gouvernement de l'Ontario prend-elle tout son sens. L'article du Devoir ne s'attarde pas sur les causes de cette vague de suicides mais pointe les moyens mis en oeuvre pour l'enrayer. Ici, dans pareil cas, nous dégoisons et spéculons indéfiniment sur les causes afin de ne surtout pas évoquer les moyens d'agir car cela impliquerait de revoir les budget à la hausse...
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
Source Illustration : Journal le Nord
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