Salut & Fraternité,
Fiers de leur détournement de l'image de Simone Veil partagée par nombre d'internautes de bonne foi (cliquez ici), des militants anti-IVG ont maintenant déposé le nom de domaine simoneveil. com (cliquez là). "Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les r'connaît." faisait dire Michel Audiard à Lino Ventura alias Fernand Naudin dans Les Tontons Flingueurs en 1963. Depuis, Il faut bien reconnaître qu'on n'a pas su mieux décrire l'espèce. A y réfléchir, je préfère de loin l'imbécillité brute du "Elle aurait du crever dans les camps cette salope de Veil et ne jamais en revenir." entendu en 1975 à cette immonde manipulation facilitée par la puissance de la technologie de 2017. Il y a une quarantaine d'années on gueulait son mépris à qui mieux mieux depuis le pas de sa porte et à qui voulait bien l'entendre. Ce qui du reste demandait un certain courage en imposant d'agir à visage découvert. Aujourd'hui, par le truchement du virtuel, on peut agir masqué afin de manipuler des personnes que leur état fragilise. En fait, on n'a pas seulement affaire à des cons mais à des sales cons.
"Aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. C'est toujours un drame et cela restera un drame." affirmait le 26/11/1974 devant une assemblée très largement masculine celle qui est fort heureusement revenue des camps. En trois phrases elle avait tout dit et je peux témoigner qu'au cours de mes années d'exercice professionnel rien ne n'a encore infirmé ce constat. L'avortement demeure un choix douloureux pour les femmes, voire même pour les couples quand il est décidé communément. "Alors pourquoi le font'ils ?", entends-je susurrer les culs-bénits la bouche en coeur et l'index accusateur, quand ils n'usent pas tout autrement de ces trois parties de leur anatomie. Lorsque je recueille le témoignage d'enfants non-désirés dont certains sont nés suite à une relation incestueuse ou un viol, quand je mesure l'impact que cela a eu sur leurs vies à jamais morcelées, quand je perçois ne serait-ce qu'une infime partie de leur immense souffrance, je comprends pourquoi des femmes ont recours à l'avortement.
L'avortement n'est pas un moindre mal mais un mal nécessaire dont nous pouvons réduire la pratique en développant l'éducation sexuelle et la contraception. Ne laissons pas cette responsabilité parentale et éducative à jeveuxducul. com et mesmedoc. com ! C'est pourtant ce qui se pratique de plus en plus et les grenouilles de bénitiers, quand elles s'y attellent, ne font pas vraiment avancer le schmilblick ! Au 21ème siècle, j'entends encore des jeunes filles issues de milieux non-défavorisés me rapporter les recommandations de leurs parents pourtant instruits : "Je ne veux rien savoir. Tu fais ce que tu veux. Tu te débrouilles mais tu ne reviens pas enceinte à la maison.". Comme si la grossesse était le seul risque d'une sexualité sans moyens de protection ! Comme si la liberté était une garantie de prise de responsabilité ! Comme si l'éducation se réduisait à des interdits ! Cette putain de culture de l'interdit dont se prévalent les culs-bénits de tous crins au nom d'un Dieu qui les conchie tant ils se prétendent odieusement être faits à son image...
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
Source Illustration : Nawak Illustration
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