Place au Peuple

jeudi 21 mai 2015

Fin du salariat = retour du lumpenprolétariat...

Salut et fraternité,


          "Vaut mieux entendre ça qu'être sourd !", se serait sans doute exclamée ma grand-mère hier matin en écoutant le brillant Vincent Giret dans le 6h-9h de France Info. Et pourtant, n'étant pire sourd que celui ne voulant entendre : personne ne bouge. Dans un pays qui s'accommode d'un chômage à officiellement plus de 10%, alors qu'on sait la pauvreté au delà de ce chiffre, personne ne réagit à l'étude publiée récemment par l'Organisation Internationale du Travail et intitulée savamment "Des modalités d'emploi en pleine mutation". Étude sur laquelle Vincent Giret base son argumentation annonçant la fin du salariat.


         Vous savez le salariat, cet héritage du 19ème siècle qui lie un employeur et un salarié par un contrat de travail de moins en moins CDI et de plus en plus CDD. Cette vision venue de l'ère industrielle avec garanties, protection sociale en matière de santé et de retraite, tout ce que les assassins en cols blancs du gang international de la finance s'appliquent à détruire méthodiquement. Et bien réjouissez-vous, car l'emploi salarié ne représente plus que la moitié de l'emploi total dans le monde d'aujourd'hui. Le monde du travail serait à ce point diversifié qu'il générerait une contradiction pour les experts de l'OIT : d'un côté une précarisation grandissante du travail et de l'autre un développement fulgurant des auto-entrepreneurs. Ainsi en France un salarié sur trois n'est pas en CDI et deux millions de personnes exercent plusieurs activités. Mais mesdames et messieurs les experts de l'OIT, si l'auto-entreprise explose c'est parce que le travail est de plus en plus précaire ! Par ailleurs, les auto-entrepreneurs sont dans une très large majorité des cas des précaires ! Pour qui est à l'écoute du monde du travail il n'y a là aucune contradiction !


         Et cerise sur le gâteau, il est dans ces savantes études évoqué la progression de ce qu'on peut appeler le travail informel. Alors là : chapeau bas ! On avait déjà "travail dissimulé" mais "travail informel" c'est quand même infiniment mieux pour ne pas dire "travail au noir" ! Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que tout cela nous conduit de façon parfaitement orchestrée à une situation où la majorité vendra sa force de travail à la journée, voire même à l'heure, tandis qu'une minorité gouvernera un peuple rendu au stade de lumpenprolétariat à grands coups de casse sociale et d'abêtissement généralisé. Les grands patrons pourront être contents car il n'auront plus rien à craindre des syndicats et des gouvernements de pseudo-gauche comme notre actuel capital-socialisme


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. 


Jn-Mc

Pour écouter l'émission : cliquez ici.



Source Illustration : Mardinin' Art

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