Place au Peuple

samedi 7 février 2015

Va' pensiero, liberaci di noi stessi !

          Intitulé tantôt le Cœur des Esclaves, tantôt le Cœur des Hébreux, tantôt le Cœur des Esclaves Hébreux, le "Va', pensiero", air le plus célèbre de Nabucco, l'opéra qui en 1842 rendit Verdi célèbre, génère toujours   en moi une vague d'émotions aux sentiments mélangés, pour ne pas dire contradictoires. Écrit avec pour toile de fond une Italie morcelée aspirant au risorgimento, les références bibliques du "Va', pensiero" n'incitent pas tant à la révolte qu'au mieux à la résistance passive et au pire à la résignation :
O t'inspiri il Signore un concerto - Che ne in onda al patire virtù !
c.a.d
O que le Seigneur t'inspire une harmonie - Qui nous donne le courage de supporter nos souffrances !
 
          Devenu hymne de la résistance à la domination autrichienne, le "Va', pensiero" a failli être adopté comme hymne national un siècle plus tard en remplacement de la Marche Royale. La Ligue du Nord, mouvement régionaliste et xénophobe, l'a adopté comme hymne, insultant du coup la mémoire de Verdi qui l'a composé dans un esprit d'unification et  non de séparatisme. Du Teure Heimat allemand au Je chante avec toi liberté de Nana Mouskouri les adaptations ne manquent pas d'intérêt. Rappelons qu'Ioánna Moúskhouri est grecque et qu'elle fut de 1994 à 1999 eurodéputée sous les couleurs de Nouvelle Démocratie, le parti de Droite battu par Syriza il y aura demain deux semaines. Alors, quitte à être irrévérencieux et iconoclaste, j'invite celles et ceux qui comme le peuple grec refusent l'oppression des puissances d'argent, à faire leur les paroles d'Ioánna Moúskhouri : 
 
Quand tu chantes, je chante avec toi liberté
Dans la joie ou les larmes je t'aime
Les chansons de l'espoir ont ton nom et ta voix
Le chemin de l'histoire nous conduira vers toi
Liberté, liberté
 

 
          La Grèce et avec elle toute l'Europe, a rendez-vous avec l'Histoire. L'heure n'est plus à supporter nos souffrances mais à nous libérer de nos chaînes ! Mais il nous faut d'abord nous libérer de nous-mêmes (liberaci di noi stessi) en refusant avec détermination toute emprise sur nos esprits de la pensée unique tentant insidieusement de nous faire capituler.
 
Jn-Mc
 
 
 
 







Source Illustration :
- canalblog

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