Place au Peuple

jeudi 17 août 2017

Putain d'mois d'Août !


Salut & Fraternité,


         Il y a six ans, le 17 Août et quatre ans le 10 Août, le clan des luttes sociales perdait deux pointures : putain d'mois d'Août ! Raoul Stoecklin dit, et pour cause "le Che", mettait fin à ses jours d'une manière radicale à Thann. Pascal Lintz, malgré les soins d'une équipe de réa-cardio, mourrait à Besançon. J'avais rencontré Raoul via l'Association Cuba Si France et nous avions organisé ensemble plusieurs petits événements à Strasbourg. Cuba était pour lui l'exemple à suivre et le Che n'avait rien d'un révolutionnaire romantique ou d'une brute sanguinaire comme certains se plaisent aujourd'hui à le décrire. Militant altermondialiste bien avant la banalisation du terme, il était toujours très préoccupé par les enjeux géopolitiques internationaux. Militant politique et syndical, il ne supportait pas l'injustice et se faisait une très haute idée de ses engagements. Engagements dont Valérie, son épouse, Céline et Elodie, leurs filles, on fait aussi les frais. Ne pouvant imaginer lutter que pour sa pomme, il les incluait dans sa chair tels des pépins devenus aujourd'hui arbres portant fruit.

          Pascal, je l'ai rencontré via le Front de Gauche. Ne supportant pas que des gens soient rendus à vivre dans la rue, il se battait sur plusieurs fronts dans le cadre de l'association Droit Au Logement dont il était secrétaire départemental pour le Bas-Rhin. Je garde le souvenir d'un homme déterminé qui, ne craignant pas le rapport de forces, avait le souci et l'intelligence de toujours commencer par chercher à l'éviter. La passion qui l'animait n'obscurcissait pas son jugement et n'impactait pas négativement ses actions sur le terrain et interventions dans les médias. J'ai souvenir de réunions où, ne perdant jamais de vue nos objectifs, il pouvait recentrer les débats et recadrer les débatteurs sans pour autant faire preuve d'autoritarisme. En fait sa parole, tant par sa forme que pour son fond, faisait autorité car elle était juste.


          Raoul et Pascal laissent, si tant est qu'il devrait l'être, un vide jamais comblé. Leurs fins tragiques, l'un à 43 ans et l'autre à 50 ans, laissent, si tant est qu'il faille aller au bout de tout, l'impression de quelque chose d'inachevé. Pourtant, ce qu'ils on semé en nous qui les avons côtoyés, est loin de s'éteindre et leur rendre hommage aujourd'hui doit les faire connaître pour demain car... demain ne meurt jamais !


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

 Source Illustration : Collection Personnelle + La Feuille de Chou



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