Salut & Fraternité,
En 1980, l'année de mes 16 ans, en lisant Pablo Neruda je découvrais... Walt Witman ! Remerciant en 1968 la Universidad de Concepcion qui lui rendait hommage, le camarade Rocardo Neftali Reyes Basoalto, citait un extrait des "Feuilles d'herbe", poème-fleuve publié en 1855. Ces vers, très sobres, pour ne pas dire dépouillés, se sont inscrits quasiment instantanément dans ma mémoire.
Away with themes of war !
(Away with war itself !)
Hence from my shuddering
sight to never more return
that show blacken'd mutilated corpses !
That hell unpent and rair
of blood, fit for wild
tigers of for lop-tongued
wolves, not reasoning men.
Ce poème, Pablo Neruda l'avait lu peu de temps auparavant à New York pour débuter un récital de ses propres textes. Il nous rapporte dans "Né pour naître" : "Ces vers reçurent une réponse instantanée. Le public qui remplissait la salle se leva et applaudit chaleureusement. sans le savoir, avec les mots du barde Walt Witman, j'avais ému le coeur angoissé du peuple nord-américain. La destruction des villages sans défense, le napalm brûlant les populations nord-vietnamiennes, tout cela, par la vertu d'un poète qui avait vécu cent ans plus tôt en maudissant l'injustice avec sa poésie, était devenu palpable et visible pour ceux qui écoutaient.".
Walt Whitman occupe dans "Le cercle des poètes disparus", film culte s'en en est, une place bien plus centrale que le médiatique carpe diem chuchoté avec une voix d'outre-tombe par Robin Williams alias John Keating. A l'heure où, fragilisé à l'intérieur de son pays par ces enquêtes pouvant le conduire à l'impeachment, Mister America Fi(r)st menace à l'Ouest de déclencher un seconde la Guerre de Corée et au sud de reproduire au Venezuela un coup d'état à la Pinochet. Cet immonde personnage qui d'un côté veut croiser le fer avec un pseudo communiste et de l'autre prétend porter assistance à de pseudo démocrates, tente dans une manoeuvre désespérée, d'asseoir son pouvoir par la guerre. Or la guerre ce sont toujours les peuples et exceptionnellement les gouvernants qui en font les frais. Walt Withman nous rappelle aujourd'hui qu'en cas de conflit ouvert, tant avec la Corée du Nord qu'avec le Venezuela, le peuple étasunien ne sera pas épargné par la souffrance et la dévastation. Là bas, au pays de Ronald le clown cholesterol-addict, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent. Ne perdons jamais de vue que l'arrêt de la Guerre du Vietnam fut gagné sur le sol des USA grâce à un engagement citoyen sans pareil. Alors, même si là bas certains brillent tant par leur inconscience que par leur inculture, les deux allant souvent de pair, il n'est de loin pas exclu d'espérer en une mobilisation de tous les autres...
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
Source Illustration : The Guardian
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