Place au Peuple

lundi 1 février 2016

Jacqueline : remisée mais pas graciée...

Salut & Fraternité,


          C'est à dessein que dans ce titre  j'use d'un participe passé a priori impropre. Et pourtant, comme le souligne Le Monde dans le communiqué de la présidence chaque mot a été pesé au trébuchet pour que cette grâce présidentielle n'en soit pas tout à fait une mais un habile compromis à la façon des synthèses hollandiennes. 

          Ainsi, l'emploi du verbe remiser au participe passé n'est-il pas, comme nous allons le voir, si inapproprié. Sans minimiser la portée humaniste et humanitaire du geste présidentiel, il n'en demeure pas moins que Jacqueline Sauvage n'est pas, après 47 années d'enfer conjugal, lavée de sa condamnation à 10 ans de prison pour meurtre aggravé. Elle bénéficie d'une remise gracieuse de la peine d'emprisonnement de 2 ans et 4 mois ainsi que de l'ensemble de la peine de sûreté qu'il lui reste à accomplir et peut présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle, ce qui était déjà en cours. Jacqueline Sauvage doit pour cela comparaître devant le Tribunal d'Application des Peines.

         C'est pour cela qu'elle devra, selon France Inter, attendre jusqu'au mois d'Avril pour être libérée car d'après ses avocates le président a fait sauter le verrou de la peine de sûreté qui lui permet d'avoir accès à la liberté conditionnelle techniquement possible par le "jeu" des remises de peine à compter de la mi-Avril. Jacqueline Sauvage avait au 03/12/2015, jour de sa condamnation, déjà effectué 31 mois et 27 jours de prison, ce qui la ramènera d'ci Avril à près de 36 mois soit 3 ans.

         Il ne faut pas qu'elle soit, par le fait des longueurs de la procédure et la versatilité des médias, remisée aux oubliettes de l'Histoire. Le mouvement citoyen ayant contribué à l'examen de sa situation par le Chef de l'Etat peut la faire définitivement enter dans l'Histoire en poursuivant sa mobilisation afin qu'à l'instar d'Alfred Dreyfus, Guillaume Seznec et Christian Ranucci elle devienne une figure emblématiqque des errances de la justice. Et pourquoi pas, osons la comparaison, une Louise Michel des femmes battues...



Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

Addenda :
          Aux dernières nouvelles, selon le 13h00 de France Inter le 01/02/2016, Jacqueline Sauvage ne devrait pas être en liberté conditionnelle (avec bracelet électronique) avant fin 2016 !


 Source Illustration : France 3 Centre - Val de Loire

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