Salut & Fraternité,
Die Zeit on line le 07/07/2016, rapporte une rencontre provoquée par la rédaction du journal entre Katja Kipping, parlementaire Die Linke, et Heiner Koch l'archevêque de Berlin. Un entretien dont la lecture, au prix de quelques appels au secours à Reverso et au bon vieux Robert & Collins, a confirmé ma conviction de la nécessité du dialogue quand celui-ci est possible et si bien sûr les dés ne sont pas pipés. Cependant, dialoguer ne signifie pas aboutir forcément toujours à des prises de positions communes, ce qui dans un contexte de recherche constante de consensus mou peut prêter à confusion, rappelons-le.
L'athéisme militant lourdingue m'exaspère autant que cul-bénitisme crétin militant. Or Katja Kipping et Heiner Koch ont, même si j'ai une préférence marquée pour la première, l'intelligence de dépasser ce stade primaire. Les deux s'accordent pour exprimer leur inquiétude vis-à-vis de la montée en puissance du racisme en Allemagne et Katja d'ajouter que derrière ce phénomène se profilent chez les classes moyennes déconcertées de réelles peurs pour leur existence, peurs que la politique doit prendre au sérieux. Heiner Koch y voit aussi une provocation spirituelle et appelle à une Koalition der Mitmenschlichkeit (coalition de la cohumanité). Katja explique son engagement politique par la conviction que le monde que nous laissons à nos enfants est le résultat de notre action présente. Elle croit en la cohumanité, la solidarité et la justice. Lorsqu'il leur est demandé si les politiques de Gauche et les Églises ne sont pas les derniers acteurs sociaux à rêver d'un monde plus juste, l'archevêque botte un peu en touche notamment à propos du revenu universel mais Katja l'invite à lire les travaux d'un théologien de ses connaissances qui soutient ce projet avec des arguments bibliques !
Sur le thème Marx et/ou la Bible, Katja voit un parallèle entre elle et Heiner Koch dans leur référence à des textes historiques qui ont besoin d'une interprétation pour le présent. Ce à quoi l'archevêque réplique que la Bible n'est pas un texte historique mais la parole divine. L'écart se creuse encore lorsque sont abordées les questions de la séparation de l'Église et de l'État, de la place des femmes et de leur droit à disposer de leur corps. Malicieusement Katja trouvant incompréhensible que dans l'Église Catholique les femmes n'occupent aucune fonction majeure, suggère à l'Église de mettre à profit l'expérience de Doppelspitzen (directions bicéphales paritaires) de Die Linke ! L'article fourmille d'échanges intéressants, notamment à propos de l'accueil des réfugiés, des rapports Nord-Sud et du capitalisme. Éléments que je vous invite à découvrir par une lecture complète...
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
Source Illustration : Die Zeit on line
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