Place au Peuple

mercredi 10 octobre 2018

Rubem, au secours : ils sont devenus fous !

Salut & Fraternité,


          L'électorat brésilien a donc choisit dimanche de placer un candidat d'extrême-droite en pole position pour le seconde manche de la course à la présidence. Ce misogyne, homophobe et nostalgique de la dictature porte les initiales d'un célèbre scottish blend auquel il risque de faire une très mauvaise publicité. Qui plus est JB, à ne surtout pas confonde avec Jean le Baptiste, faisait sans vergogne référence à la transcendance avant même de connaître les résultats du premier tour : "Si Dieu le veut, nous réglerons ça aujourd'hui. Nous sommes sur une trajectoire ascendante et nous avons confiance dans la volonté du peuple brésilien de s'éloigner du socialisme." . Dieu ? Le peuple brésilien ? Cela ne mériterait-il pas quelques éclaircissements ?

          De tous temps les candidats au totalitarisme se sont référés à la transcendance, soit en s'en autoproclamant alliés, soit en s'en instituant grands pourfendeurs. Les premiers étant toujours plus chanceux tellement le besoin d'Agir selon ses Croyances et Valeurs, placé très haut dans la Pyramide de Maslow, est facilement manipulable. Quant au peuple, qui est-il donc ? A y regarder de près, le dit peuple est en grande partie celui qui se réclame "de Dieu", c.a.d nombre de protestants évangéliques ne faisant du reste plus référence au protestantisme pour se réclamer du seul Évangile. Pourtant, si ces croisés revenaient ne serait-ce qu'un tout petit peu sur la toute récente histoire du Protestantisme et celle de l'Amérique Latine, ils découvriraient des faits qui ébranleraient leur foi du charbonnier. M'enfin, comme le chantait Brassens : "J'voudrais avoir la foi d'mon charbonnier, Qu'est heureux comme un pape et con comme un panier." !

          Durant la Seconde Guerre Mondiale, en Allemagne mais pas que, des Protestant(e)s se sont mobilisé(e)s contre le nazisme et plus d'un(e) l'a payé de sa vie. L'Église Protestante Allemande était divisée en deux courants : d'une part la DEK (Deutsche Evangelische Kirche), église historique, institutionnelle, très largement majoritaire et composant avec le pouvoir nazi, d'autre part la BK (Bekennende Kirche), église confessante très minoritaire et résistant activement au régime. De cette dernière est issu Dietrich Bonhoeffer (1906-1945) qui passa du nationalisme réactionnel à l'humiliation de l'Allemagne par le Traité de Versailles (1919)  à l'antinazisme jusqu'à participer à préparation l'attentat contre Hitler de Juin 1944. Martin Niemöller (1892-1984), auquel des Évangéliques actuels font encore parfois référence pour son célèbre texte écrit à Dachau "Je n'ai rien dit.", était aussi de ceux là. En Amérique Latine, vaste région du monde qui fournit un refuge à de nombreux nazis exfiltrés par les réseaux de l'Église Catholique et de la CIA , se développa dans les années 1950-1960 la Théologie de la Libération basée sur une compréhension du monde inspirée du Marxisme et formant l'Église du Peuple. Mouvement porté par de nombreux théologiens Catholiques et Protestants que Karol Wojtyla, le meilleur pote de Ronald Reagan et son successeur Joseph Ratzinger se firent un devoir d'anéantir. Au nombre de ces théologiens révolutionnaires figurait le brésilien Rubem Alves (1933-2014) qui n'apprécierait pas du tout le résultat dans les urnes de l'implantation des église évangéliques dans son pays. Implantation, allez savoir pourquoi mais moi j'ai ma petite idée,  fortement soutenue par les USA. Rubem, au secours : ils sont devenus fous !

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


Source Illustration : Facebook

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