Salut & Fraternité,
A l'heure où Erdoğan assassine Atatürk, la question de la poursuite du processus d'intégration de la Turquie dans l'Union Européenne ne doit plus se poser qu'en terme de hayır. Non pour sanctionner le peuple turc dans son ensemble mais pour signifier clairement à son omni-potentat que le vent tourne.
Mais nous aurions tort de nous focaliser sur Erdoğan, au risque d'en faire l'arbre cachant la forêt. Bien que membre du Conseil de l'Europe depuis 1950, la Turquie ne fait pas partie de l'Union Européenne. Or, l'Union Européenne compte dans ses 28 états membres des pays comme les états dits de Visegrad (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie) qui ne partagent pas nos valeurs humanistes et ont une conception de la solidarité à sens unique. Ainsi ferions-nous bien de remettre les pendules à l'heure de ces gouvernements nationalistes que nous nourrissons de subventions européennes en notre sein. Le nationalisme délirant n'existe pas qu'aux portes de l'Europe. Il se développe en son coeur et les résultats des prochaines élections présidentielles en France risquent fort de nous laisser groggy car même sans se qualifier pour le second tour le parti de Marine Le Pen aura déjà gagné un aller simple pour 2022.
Le meilleur antidote du nationalisme est la lutte déterminée contre le capitalisme. Combat mené exclusivement par les forces progressistes, ainsi n'est-ce pas pour rien que les idées et valeurs de Gauche sont soit ouvertement combattues soit odieusement remixées à des fins électoralistes par les courants nationalistes. Or, l'Europe est à cette heure dirigée par des financiers pour qui les régimes autoritaires sont une garantie de stabilité pour leurs investissements. Si l'avenir de la Turquie avec désormais à sa tête un hyper-président est préoccupant, le présent de l'Europe ne l'est pas moins car si là bas le sang coule, ici il est contaminé par un maudit virus...
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
Source Illustration : Alter Info
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