Place au Peuple

lundi 17 avril 2017

Wie die letzte Reichstagwahl am 5. März 1933...

Salut & Fraternité,

          En comparant le référendum turc d'hier au vote des parlementaires du Reichstag le 5 Mars 1933, la députée allemande Sevim Dagdelen  n'y va pas avec le dos de la cuillère pourrait-on penser. Pourtant, dans ce cas précis comparaison est raison car en Mars 1933 Hitler avait muselé l'opposition en faisant arrêter les communistes qu'il accusait de l'incendie du Reichstag provoqué une semaine plus tôt par ses sbires. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être fortuite...

          Alors j'entends déjà mes amis Turcs et turcophones me seriner qu'Erdogan fait beaucoup pour son peuple et qu'il est très aimé. Bon ben les amis, au risque de vous perdre, je me permettrai de dire que plus d'un dictateur fit beaucoup pour son peuple et fut également très aimé. Ces deux éléments, dont je ne me permettrai pas de contester l'authenticité, ne sont pas des garanties de l'exercice démocratique du pouvoir. Bien au contraire, si un dictateur ambitionne de durer il lui faut arriver au pouvoir par les urnes et non par un putsch, il lui faut améliorer les conditions de vie de son peuple, et enfin il lui faut obtenir son adhésion inconditionnelle en basant sa relation avec lui sur le sentiment amoureux échappant par nature à la raison. La pire dictature est celle où le peuple devient artisan de sa propre aliénation. Je voudrais, pour la Turquie d'Erdogan me tromper, mais les indicateurs de danger sont au rouge ou plutôt... au vert !

         Et j'entends encore mes amis Turcs et turcophones me dire que si la dictature c'est de pouvoir aller à la plage en famille, porter ou non le hijab, faire la fête entre amis, consommer ou non de l'alcool,  la démocratie est ici parfois bien moins tolérante. Bon ben les amis, au risque de vous perdre, je me permettrai de dire que le jour où il n'y aura plus du tout d'opposition tant parlementaire que dans la société civile, il se pourrait très bien que ces libertés passent par le crible manichéiste du raisonnement binaire des dictateurs. La seule liberté subsistant devenant ainsi celle de se conformer à la loi. Ceux qui refusent étant soit possédés par le démon soit des agents à la solde de l'ennemi et peut-être même les deux. Mais là, il sera trop tard pour se réveiller. De mémoire d'homo sapiens sapiens, aucun chef d'état n'a cherché à obtenir les pleins pouvoirs pour le bien-être de tous et dans l'intérêt général. 

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc


 Source Illustration : Stuttgarter Tagblatt

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