Place au Peuple

samedi 19 août 2017

La chasse aux fous est ouverte !

Salut & fraternité,


          Il fallait s'y attendre, mais ça fait tout de même toujours très mal : notre très émotif et facécieux very great ministrer of police déclare ouverte la chasse aux fous. Pas tous les fous car il faut raison garder, mais les fous djihadistes ou les djihadistes fous, c'est selon. Le minister of police, s'assurant le concours de la ministresse de l'industrie pharmaceutique, veut mobiliser les hôpitaux psychiatriques et les psychiatres libéraux pour identifier les terroristes potentiels. Tout le monde sur le pont et sus aux délirants mystiques mais exclusivement islamiques. Il est vrai que la patientèle des hôpitaux psychiatriques et des cabinets de psychiatres libéraux en regorge ! Tout comme il est vrai que seuls les délirants mystiques islamiques sont potentiellement dangereux ! 

          Ce cheval de Troie collombien, malgré sa très grossière facture, va assujettir la psychiatrie au tandem police-justice. Non pas qu'il n'existe aujourd'hui aucun lien car la psychiatrie assure et assume depuis toujours une fonction médico-légale, même si ce n'est pas l'essentiel de son activité. Mais cela n'a rien à voir avec le rôle d'indic dont il est maintenant tout simplement question. Commençons par abattre quelques légendes urbaines et campagnardes. Les délirants mystiques ne constituent pas une population importante de notre patientèle et quand dangerosité potentielle il y a, elle ne concerne pas seulement ceux dont la thématique est islamique. Si vous en doutez, souvenez-vous du très chrétien Anders Brevik. Par ailleurs une construction  délirante bâtie sur et alimentée par des thématiques religieuses ne conduit pas forcément au crime. De plus, on trouve dans les communautés religieuses, toutes confessions confondues, plus de mystiques extrémistes que dans les hôpitaux psychiatriques et chez les psychiatres libéraux. A mon sens, c'est d'abord dans les églises, synagogues et mosquées qu'il faut aller à la recherche d'éventuels terroristes. Mais bien sûr, là on risque l'incident diplomatique et c'est bien plus facile de stigmatiser la psychiatrie, habituel punching-ball des tenants de l'état policier et de l'extrême-droite. 

          Oui, c'est bien de stigmatisation de la psychiatrie dont il est maintenant question et cela sous couvert d'une politique de salut public. Nos décideurs ont-ils pensé à l'impact de cette mesure policière sur l'ensemble des patients, de leurs proches et des potentielles personnes hospitalisées et/ou suivies en cabinet libéral ? Tout les efforts d'humanisation menés depuis des dizaines d'années vont se trouver balayés par la crainte, soit de côtoyer sans le savoir un dangereux terroriste, soit d'être à son insu dénoncé à la police par un psychiatre pétochard. Le travail des psychiatres et des équipes soignantes repose sur la confiance. Quand il n'y a pas ou plus de confiance le soin devient contrainte. Ce qui pour certains cas s'avère néanmoins nécessaire et les hospitalisations sous contrainte, bien qu'heureusement toujours minoritaires, ont déjà fait un bond en avant suite à la très sarkozyste loi de 2011. L'intrusion du tandem police-justice dans la galaxie des structures de soins psychiatriques n'est jamais de bon augure. Le minister of police doit donner aux forces de police les moyens de travailler pour remonter efficacement à la source des problèmes de sécurité publique et non mobiliser autour d'épiphénomènes à grands renforts d'effets médiatiques.      

Que celui qui  a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc 


 Source Illustration : Caradisiac

vendredi 18 août 2017

A so alternative president !

Salut & Fraternité,


          La réaction en deux temps de Mister America Fi(r)st suite à l'attentat de Bracelone signe une fois de plus le le caractère janusien de sa personnalité. "The United States condemns the terror attack in Barcelona, Spain, and will do wathever is necessary to help. Be tough & strong, we love you!", tweete-t'il dans un premier temps. "Study what General Pershing of the United States did to terrorists when caught. There was no more radical Islamic Terror for 35 years!", retweete-t'il une heure plus tard relayant une légende urbaine, renommée alternative fact, salissant la mémoire du général John Joseph Pershing

          Il n'existe, à cette heure, aucun élément historique validant l'affirmation que Pershing aurait mis fin à une révolte des musulmans philippins en capturant cinquante activistes pour en exécuter quarante-neuf avec des balles trempés dans du sang de porcin et les enterrer enroulés dans une peau de porc, le cinquantième témoignant de cela au reste de la population. Les historiens le démentent, rien ne prouve que c'est arrivé mais, comme l'a dit un supplétif trumpien bien de chez nous : "Ce n'est pas vrai mais ça aurait pu l'être.". Après une réaction convenue digne d'un chef d'état civilisé, Mister America Fi(r)st ne peut s'empêcher de retourner dans la fange où il s'ébat avec délectation pour le plus grand bonheur d'un certain électorat bas-de-plafond et avec la bénédiction des puissances d'argent dont le fameux complexe militaro-industriel. 

          Ce n'est pas en opposant la barbarie à la barbarie qu'on sauve la civilisation. La réaction de l'ex-US-Mister-President, est d'une toute autre tenue. Alors qu'il affirmait quatre jours plus tôt, citant Nelson Mandela, "No more is born hating another person besause of the color of his skin or his background or his religion...", son tweet d'hier est infiniment plus humain et humaniste que les deux déclarations trumpistes : "Michelle and i are thinking of the victims and their families in Barcelona. Americans will allways stand with our Spanish friends. Un abrazo.". Mais n'oublions tout de même pas les plaines d'Ukraine (cliquez ici). Quant au "The United states) will do whatever is necessary to help." du White House Janus, nous savons que trop où mène depuis 1846 l'interventionnisme étasunien dont le rôle décisif dans deux guerres mondiale n'exonère pas pour autant de multiples crimes commis à la surface du globe et pas pure christian charity nous ne remonterons pas à la quasi extermination des peuples amérindiens nord-américains. Quand Cuba, cette horrible dictature communiste, envoie dans le monde ses équipes médicales suite à une catastrophe naturelle ou un sinistre que quelque ordre que ce soit, personne ne pipe mot. Pourtant, voilà une réelle manière de "Do whatherver is necessary to help." et de "Allways stand with our friends."...



Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Pinterest

jeudi 17 août 2017

Putain d'mois d'Août !


Salut & Fraternité,


         Il y a six ans, le 17 Août et quatre ans le 10 Août, le clan des luttes sociales perdait deux pointures : putain d'mois d'Août ! Raoul Stoecklin dit, et pour cause "le Che", mettait fin à ses jours d'une manière radicale à Thann. Pascal Lintz, malgré les soins d'une équipe de réa-cardio, mourrait à Besançon. J'avais rencontré Raoul via l'Association Cuba Si France et nous avions organisé ensemble plusieurs petits événements à Strasbourg. Cuba était pour lui l'exemple à suivre et le Che n'avait rien d'un révolutionnaire romantique ou d'une brute sanguinaire comme certains se plaisent aujourd'hui à le décrire. Militant altermondialiste bien avant la banalisation du terme, il était toujours très préoccupé par les enjeux géopolitiques internationaux. Militant politique et syndical, il ne supportait pas l'injustice et se faisait une très haute idée de ses engagements. Engagements dont Valérie, son épouse, Céline et Elodie, leurs filles, on fait aussi les frais. Ne pouvant imaginer lutter que pour sa pomme, il les incluait dans sa chair tels des pépins devenus aujourd'hui arbres portant fruit.

          Pascal, je l'ai rencontré via le Front de Gauche. Ne supportant pas que des gens soient rendus à vivre dans la rue, il se battait sur plusieurs fronts dans le cadre de l'association Droit Au Logement dont il était secrétaire départemental pour le Bas-Rhin. Je garde le souvenir d'un homme déterminé qui, ne craignant pas le rapport de forces, avait le souci et l'intelligence de toujours commencer par chercher à l'éviter. La passion qui l'animait n'obscurcissait pas son jugement et n'impactait pas négativement ses actions sur le terrain et interventions dans les médias. J'ai souvenir de réunions où, ne perdant jamais de vue nos objectifs, il pouvait recentrer les débats et recadrer les débatteurs sans pour autant faire preuve d'autoritarisme. En fait sa parole, tant par sa forme que pour son fond, faisait autorité car elle était juste.


          Raoul et Pascal laissent, si tant est qu'il devrait l'être, un vide jamais comblé. Leurs fins tragiques, l'un à 43 ans et l'autre à 50 ans, laissent, si tant est qu'il faille aller au bout de tout, l'impression de quelque chose d'inachevé. Pourtant, ce qu'ils on semé en nous qui les avons côtoyés, est loin de s'éteindre et leur rendre hommage aujourd'hui doit les faire connaître pour demain car... demain ne meurt jamais !


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

 Source Illustration : Collection Personnelle + La Feuille de Chou



mercredi 16 août 2017

Huningue virera-t'elle Groningue ?

Salut & Fraternité,

          La presse régionale s'en était inquiétée dès le début de l'année et depuis le printemps c'est fait : Huningue, commune de 7.000 habitants, n'a plus de médecin généraliste. La ville avait pourtant créé en 2014, en concertation avec les praticiens, un pôle santé, leur fournissant ainsi contre rétribution mensuelle un outil de travail pensé intelligemment. Ainsi, tout devait-il aller pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce qu'un des quatre médecins prenne sa retraite, que deux autres décident de partir pour diverses raisons et que le dernier, ne voulant pas assumer seul la charge d'une patientèle accrue par l'absence soudaine des trois autres décide de mettre la clef sous le paillasson. 

          Depuis, la municipalité est en quête de médecin et, d'après le cabinet de recrutement mis sur le coup, ça pourrait prendre un certain temps. Pourtant, seule ville française sur le Rhin, voisine immédiate de Basel (CH) et de Weil-am-Rhein (D), située à l'intersection de trois frontières, Huningue ne manque pas d'attrait. Les deux pharmacies de la ville on lancé une pétition arguant : "Est-il normal que l'Etat paye 9 ans d'études pour devenir médecin généraliste et que les pouvoirs publics ne fassent rien pour vous en proposer à Huningue ?". J'sais pas vous mais moi, j'en reviens toujours aux fondamentaux, à savoir le Serment Hippocrate. Serment qu'ont prêtés tous les médecins et demeurant valable même et à plus forte raison quand ils exercent en libéral. Bien que différant de l'original pour de compréhensibles nécessités d'adaptation à notre époque, le texte simplifié approuvé par le Conseil de l'Ordre dit bien : "Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.". Ce qui, si je ne m'abuse, signifie en clair qu'on ne met pas la clef sous le paillasson, livrant du coup 7.000 habitants à eux-mêmes. 

          Quid de la référence à Groningue (Groninge en v.o), ville hollandaise de près de 200.000 habitants dont la moitié a moins de trente-cinq ans ? Aujourd'hui, tout sépare les deux citées si dissemblables mais hier, en 1826, une épidémie de fièvres dites intermittentes décima 10% de la population de Groningue qui comptait alors 28.000 habitants. Touchant très largement enfants et vieillards, cette vague de fièvres dont on n'identifie aujourd'hui toujours pas clairement les causes demeure un sujet d'étude pour les épidémiologistes. Pour ce qui est des raisons d'une si forte mortalité on retrouve en première ligne le manque de médecins. Ils étaient alors 8 pour 28.000 habitants ce qui fait un ratio de 1/3.500. Aujourd'hui à Huningue nous passons de 1/1.750 à 0/7.000. Si l'Etat ne peut demeurer inactif, il appartient aussi aux médecins de revenir à leurs fondamentaux car, sans la rejouer façon "Pars vite et reviens tard", le déficit de couverture médicale porte toujours préjudice à la santé publique et la prévention n'en est-elle pas un outil majeur ? 


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Ville de Huningue

mardi 15 août 2017

Droite radicale : doux euphémisme médiatique !

Salut & Fraternité,

          Depuis l'attentat de Charlottesville, ici en France-pays-des-droits-de-l'homme, la presse main stream est quelque peu gênée aux entournures. Ceci dit, on le serait à moins car, participant très activement à la dédiabolisation du Front National en lui offrant un open-bar médiatique permanent, comment peut-elle traiter objectivement les fascistoïdes manifestations et nazillonnes exactions perpétrées par son pendant étasunien ? 

          "Droite radicale", dit-elle pour nommer les tenants de la nazi nostalgie. "Une voiture percute la foule", annonce t-elle pour décrire un attentat. Que de doux euphémismes qui prêteraient à rire s'ils n'étaient pas mensongers et ne masquaient pas pudiquement une sinistre réalité. Cette sinistre réalité est le retour en force de l'extrême droite, force de frappe que les puissances d'argent se gardent sous le coude quand les politiques de la Droite classique (cf Merkel) et de la nouvelle Droite (cf Macron) ne suffiront plus pour contenir la révolte des peuples. Ces puissances d'argent, nommées par Karl Marx das Kapital, manquant d'humanité mais pas d'intelligence, savent parfaitement jouer sur plusieurs tableaux et dont deux : la liberté d'expression et la répression. En achetant la presse main stream elles agitent le goupillon du catéchisme ultralibéral et en s'assurant le concours de l'extrême-droite elles brandissent le sabre de l'état policier. 

          Cela sans compter avec le confusionnisme induit par l'adjectif "radicale" appliqué à cette droite qui n'est même pas, et pour cause, qualifiée d'extrême ! Le bon peuple, abreuvé ab nauseam par cette désinformation va bientôt, soit légitimer cette droite abjecte, soit assimiler la Gauche dite radicale à l'extrême-droite en vertu de la formule magique affirmant que tôt ou tard les extrêmes se rejoignent. Voilà qui est tout bénef car sont récupérés d'un seul tenant, autant les apprentis fachos que les modérés timorés ! Reste à résoudre la problématique langagière de l'islam qualifié lui aussi de radical. La belle affaire, pour les apprentis fachos c'est un combat front contre front et pour les modérés timorés tout radicalisme conduit au néant ! Si l'on se fie au CNRTL, outil de référence s'il en est, "radicalisme" (cliquez ici) et radical possèdent plusieurs acceptions (cliquez ) qu'il s'avère très facile d'instrumentaliser. Dès lors, pourquoi s'en priver ?

Que celui qui a des oreilles pour entendre.


Jn-Mc

 Source Illustration : Facebook

lundi 14 août 2017

We are not all Americans first !

Salut & Fraternité,

          La réaction de Mister America Fi(r)st  à l'attentat terroriste de Charlottestville est particulièrement significative : "We ALL must be united & condemned all that hate stands for. There is no place fort this kind of violence in America. Let's come together as one !" (12/08/2018 10:19) puis "We must remember this thruth : No matter our color, creed religion or political party, we are ALL AMERICANS FIRST." (13/08/2017). Que peut on espérer d''autre un esprit binaire arrivé au pouvoir avec le concours actif de l'extrême-droite  et le vote de 86% chrétiens évangéliques ? 

          La dialectique trumpienne tient en une seule formule : "Good guys versus bad guys.", d'où les déclinaisons "Make America great again" et "America first". Mais quand les good guys font de bad things, comme par exemple à Charlottesville, il lui est impossible de les condamner sans se désavouer. Alors, il botte en touche pour noyer un problème particulier clairement identifié dans un océan de généralités englobant agressés et agresseurs, victimes et bourreaux. Mais, contrairement à certains politiques rodés à cet exercice de style, il ne peut s'empêcher de remettre un couche d'America first mais cette fois-ci à la façon du "We are all Americans" de G.W. Bush au lendemain du 9.11

          J'ai déjà évoqué les similitudes existant entre George Walker Bush et Donald Trump. Inside Gouv, un site étasunien compare mensuellement leurs courbes de popularité. L'option guerrière, pour se refaire une santé, n'est pas fantaisiste car on sait aujourd'hui combien Ben Laden a rendu service à G.W. Bush en 2001. Histoire de mettre un maximum de chances de son côté, Mister America Fi(r)st s'est choisit deux Ben Laden : Kim Jung-Un et Nicolas Maduro. S'il engage les USA dans un conflit contre l'axe du mal Nord-Sud ou Est-Ouest, il y a fort à parier que l'extrême-droite applaudira des deux mains, quant aux chrétiens évangéliques, je suis curieux d'entendre leur argumentation biblique justifiant un tel gâchis...

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : Marian Kamensky

dimanche 13 août 2017

Wenn du nicht zum wählen gehst...

Salut & Fraternité,


          Le Bundestagswahl 2017 approchant en Allemagne, Mutti se lançant avec assurance dans la bataille en vue d'obtenir un quatrième mandat, Die Linke fait campagne tant pour son programme "Sozial. Gerecht. Für alle." que contre l'abstentionnisme. "Si tu ne vas pas voter, le résultat du vote vient à toi." affirme l'affiche ne laissant aucune ambiguïté sur le dit résultat. L'extrême-droite, alliée depuis toujours au capitalisme, n'est malheureusement pas composée que de branquignoles du genre de l'équipage du C-Star. L'AfD, malgré ses récents déboires internes, peut se maintenir à flot entre autres grâce à son alliance avec Pegida. Le SPD de Martin Schulz, après avoir suscité un espoir à Gauche, risque plus de capter une partie du potentiel électorat de Die Linke que de lancer une réelle offensive mettant à terre la CDU/CSU et son libéral valet FDP au si évocateur acronyme. 

          Si pour Frau Merkel l'avenir s'annonce plutôt radieux, il n'en va de même pour le peuple allemand. Comme d'habitude et comme partout ailleurs, quand le pays va mal, il est toujours plus avantageux de désigner un ennemi clairement identifiable à la vindicte populaire que de nommer les vrais responsables. Si la pauvreté progresse en Allemagne au point d'alerter le FMI, ce n'est pas le fait des réfugiés, mais la conséquence des politiques ultra-libérales menées tant par G. Schröder que par A. Merkel.  Les réformes Hartz, dont on mesure aujourd'hui l'échec, sont une invention social-démocrate. Peter Hartz, plan comm' en moins, est une préfiguration d'Emmanuel Macron. Ainsi, la désaffection de l'électorat allemand pour le SPD s'explique-t'elle simplement. Un des risques du prochain scrutin est bien l'égarement des électeurs qui, se trompant de colère, pourraient voter à l'extrême-droite ou s'abstenant conduiraient, proportionnelle aidant, à augmenter la représentativité des tenants de la nazi-nostalgie, croix gammées, bottes à clous et toute la panoplie.

          Si tu ne vas pas voter, le résultat du vote vient à toi. Avec 25,30% d'abstention au second tour des présidentielles et 57,36% au second tour des législatives pour le résultat que l'on sait, la France-pays-des-droits-de-l'homme n'a de leçons à donner à personne. Alors on pourrait encore et encore se torturer l'esprit pour chercher à savoir le pourquoi du comment : déplorer le manque d'attractivité du débat politique, stigmatiser tous les politiques car certains sont corrompus, gloser sur l'opportunité de déplacer les jours de vote du dimanche au mardi comme aux States ou au jeudi comme au Royaume Uni. Tout cela est bel et bon mais... quand on est con, on est con. Parce qu'au final c'est bien de cela dont il est question, si non comment qualifier le comportement de ceux qui, le temps de cerveau disponible gavé par le consumérisme individualiste décident, pour manifester leur désapprobation, de ne pas se rendre aux urnes. Ceux que Brecht nommait analphabètes politiques font un tort considérable à la démocratie et quand le résultat du vote vient à eux, ils ont encore le toupet de s'en prendre à la République, à l'État, à Dieu, au Diable, mais surtout pas à eux-mêmes... 

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. 


Jn-Mc

 Source Illustration : Facebook

samedi 12 août 2017

Away with themes of war !

Salut & Fraternité,

          En 1980, l'année de mes 16 ans, en lisant Pablo Neruda je découvrais... Walt Witman ! Remerciant en 1968 la Universidad de Concepcion qui lui rendait hommage, le camarade Rocardo Neftali Reyes Basoalto, citait un extrait des "Feuilles d'herbe", poème-fleuve publié en 1855. Ces vers, très sobres, pour ne pas dire dépouillés, se sont inscrits quasiment instantanément dans ma mémoire.  

Away with themes of war !
(Away with war itself !)
Hence from my shuddering
sight to never more return
that show blacken'd mutilated corpses !
That hell unpent and rair
of blood, fit for wild
tigers of for lop-tongued
wolves, not reasoning men.

          Ce poème, Pablo Neruda l'avait lu peu de temps auparavant à New York pour débuter un récital de ses propres textes. Il nous rapporte dans "Né pour naître" : "Ces vers reçurent une réponse instantanée. Le public qui remplissait la salle se leva et applaudit chaleureusement. sans le savoir, avec les mots du barde Walt Witman, j'avais ému le coeur angoissé du peuple nord-américain. La destruction des villages sans défense, le napalm brûlant les populations nord-vietnamiennes, tout cela, par la vertu d'un poète qui avait vécu cent ans plus tôt en maudissant l'injustice avec sa poésie, était devenu palpable et visible pour ceux qui écoutaient.".

          Walt Whitman occupe dans "Le cercle des poètes disparus", film culte s'en en est, une place bien plus centrale que le médiatique carpe diem chuchoté avec une voix d'outre-tombe par Robin Williams alias John Keating. A l'heure où, fragilisé à l'intérieur de son pays par ces enquêtes pouvant le conduire à l'impeachment, Mister America Fi(r)st menace à l'Ouest de déclencher un seconde la Guerre de Corée et au sud de reproduire au Venezuela un coup d'état à la Pinochet. Cet immonde personnage qui d'un côté veut croiser le fer avec un pseudo communiste et de l'autre prétend porter assistance à de pseudo démocrates, tente dans une manoeuvre désespérée, d'asseoir son pouvoir par la guerre. Or la guerre ce sont toujours les peuples et exceptionnellement les gouvernants qui en font les frais. Walt Withman nous rappelle aujourd'hui qu'en cas de conflit ouvert, tant avec la Corée du Nord qu'avec le Venezuela, le peuple étasunien ne sera pas épargné par la souffrance et la dévastation. Là bas, au pays de Ronald le clown cholesterol-addict, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent. Ne perdons jamais de vue que l'arrêt de la Guerre du Vietnam fut gagné sur le sol des USA grâce à un engagement citoyen sans pareil. Alors, même si là bas certains brillent tant par leur inconscience que par leur inculture, les deux allant souvent de pair, il n'est de loin pas exclu d'espérer en une mobilisation de tous les autres...

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc

Source Illustration : The Guardian

vendredi 11 août 2017

Kim Jong-Un, le meilleur allié du capitalisme !

Salut et Fraternité,


          L'accession de Mister Chairman au trône pentarépublicain français l'avait placé en bonne position pour obtenir le titre de meilleur allié du capitalisme de l'année 2017. C'était sans compter avec l'escalade verbale portant au premier plan de l'actualité mondiale Mister America Fi(r)st et son Pyongyang Toy ! Grâce à cet affrontement d'un autre âge, l'anticommunisme fera florès et pourtant, si Kim Jung Un est communiste moi je suis l'Archbishop of Canterbury. Il n'est d'ailleurs pas exclu, en cas de conflit ouvert, que Mister America Fi(r)st s'autoproclame, à l'instar de G. W. Bush en son temps,  leader du monde libre. Entendez par là, meilleur défenseur des puissances d'argent et de l'impérialisme consumériste. Le meilleur défenseur d'un mode de vie conduisant vraiment à la mort et au néant.

          Le capitalisme est aux abois. La crise des subprimes, dans le monde artificiel et la raréfaction des ressources naturelles, dans le monde réel, l'ont rendu encore plus féroce car désormais conscient de sa fragilité bien que dans le déni total de sa fin certaine. Fin certaine car si nous ne le détruisons pas il nous détruira tous. Le seul rempart efficace à ce cancer qui détruit de manière indifférenciée tissu humain et tissu environnemental, c'est le communisme. Un communisme en accord avec ses fondamentaux humanistes. Un communisme du 21ème siècle, débarrassé des errances et des erzatz du 20ème siècle s'en réclamant à tort.

          A quelques encablures de la côte étasunienne, dans un tout petit pays à la forme de caïman, un horrible dictateur, se réclamant lui à bon droit du communisme a réussi, malgré un demi-siècle d'embargo à faire de "son" île :
- Le seul pays d'Amérique Latine sans malnutrition infantile (UNICEF)
- Le Paradis International de l'Enfance (UNICEF)
- Le pays au plus faible taux de mortalité infantile des Amériques (OMS & UNICEF)
Le pays où aucun enfant dort dans la rue.
- Le pays où le quota enseignants / élèves est de 1/10.
- Le plus grand contributeur du PIB à l'éducation.
- Le pays au meilleur système d'éducation d'Amérique Latine.
- Le pays où le système de santé est entièrement gratuit et performant. (OMS)
- L'un des pays au taux de développement humain le plus élevé (ONU)
- Un pays où l'environnement est réellement préservé.
Alors, j'sais pas vous mais moi, en regard de ce que nous réserve le capitalisme faussement libertaire, ça ne me déplairait pas de vivre sous une si horrible fausse dictature communiste... 


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration :  Marian Kameński via Marc Chaudeur

jeudi 10 août 2017

Urgentist M.D. vs Nurse : Round One

Salut & Fraternité,

          Dans la nuit du 2 au 3 Août, à la Clinique du Pont de Chaume, aux urgences, une infirmière s'est fait agresser par... un médecin, nous rapportait La Dépêche deux jours plus tard. L'agression du personnel soignant des urgences par des usagers est devenue chose malheureusement peu rare, mais par un médecin c'est nettement moins fréquent. Agression physique s'entend, car pour ce qui est des invectives, des propos dégradants et déplacés, la chose n'est point exceptionnelle car tous les urgentistes n'ont pas le charisme et l'humanité d'un Syamak Agha Babaei. Surtout dans les cliniques privées ou le mandarinat se justifie plus par la marque de la voiture garée sur la place réservée que par la pertinence et le nombre des publications scientifiques.

         Donc aux urgences d'une clinique privée de Montauban une infirmière qui, agissant dans l'intérêt de la personne soignée, préconisait de la transférer vers l'hôpital public eu égard au manque de moyens de la clinique pour faire face à cette urgence. Elle s'est alors vue saisie au cou et plaquée contre le mur par un docteur Mabuse. Cinq jours d'Incapacité Temporaire de Travail, c'est tout de même pas de la p'tite bière, pour une affaire qui aurai pu se terminer par une mise en bière. Mais l'histoire ne s'arrête pas là car, au mépris des plus élémentaires règles de déontologie, pour ne pas dire du plus simple bon-sens, la direction ergote, tergiverse, finasse, pinaille pour au final laisser le bon docteur vaquer à ses occupations habituelles. Non mais c'est vrai quoi, faut pas déconner non plus ! C'est qui qui est le plus diplômé là dedans, médecine et classement ATP compris ? C'est qui qui a fait les plus longues études au prix d'horribles privations pour enfin exercer dans les meilleurs lieux de privatisations ? C'est qui qui, grâce à ses multiples séjours balnéaires de par le monde et dans les meilleurs hôtels, possède les meilleures connaissances ethnographiques ? C'est qui qui, invité régulièrement aux réceptions de l'ambassadeur, où on ne boulotte pas que des boules au chocolat, a le plus d'entregent ? J'ai bien dit d'entregent, pour le reste, c'est vous qui voyez...

          Dénoncé par le PCF82, cet épisode dont nous connaîtrons prochainement la suite grâce à l'implication de la CGT, nous ramène invariablement à la lutte des classes. Non pas que les médecins seraient les exploiteurs et les professionnels paramédicaux les exploités, mais parce que dans le milieu hospitalier comme ailleurs, certains nantis n'ont aucune considération pour les gens d'un niveau social et/ou socio-professionnel inférieur au leur. Mon propos n'est pas d'ouvrir ici le procès de ce docteur Mabuse. Il doit d'abord y avoir enquête et confrontation. Mais pour que cela puisse se faire, la direction de cette clinique privée doit jouer son rôle sans quoi, en se discréditant par son inaction, elle porte atteinte à l'ensemble de l'établissement et à l'image du groupe... ce qui n'est jamais très bien vu par les actionnaires. 

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Solidaires 44

mercredi 9 août 2017

Pour Nagasaki sonne le glas ?

Salut & Fraternité,


          Comme si la bombe Little Boy, d'un équivalent 15.000 tonnes de TNT, larguée sur Hiroshima le 6 Août ne suffisait pas il a fallu trois jours plus tard remettre le couvert avec cette fois-ci Fat Man, un engin d'un équivalent 20.000 tonnes de TNT. Aujourd'hui, la plupart des historiens s'accordent sur l'absence de portée stratégique réelle de ces attaques d'une incommensurable lâcheté, le Japon étant alors très affaiblit. MacArthur lui-même, estimait ce bombardement inutile d'un point de vue militaire alors qu'il était en charge des opérations dans le South West Pacific Aeria. Il faut dire qu'avec le bombardement de Dresde dans la nuit du 13 au 14 Février, date ô combien symbolique, la Royal Air Force et l'United State Army Air Forces avaient déjà fait fort en termes de lâcheté. Il est bien connu qu'en temps de guerre totale les populations, une fois effrayées par les démonstrations de puissance de l'adversaire, multiplient pétitions et manifestations pour forcer leurs gouvernements à la capitulation ! Hitler s'est suicidé dans son bunker. Hirohito est demeuré empereur en réalisant, ironie du sort, le plus long règne au pays du Soleil Levant. Cherchez l'erreur...

          Il n'y en a pas car, la fin justifiant les moyens, les USA ont assis pour de nombreuses années leur domination sur les zones Ouest-européenne et Sud-ouest-pacifique. La guerre sert prioritairement à remporter des batailles économiques car croyant mourir pour la patrie on meurt pour les industriels. Tant que les êtres humains ne comprennent pas ça nous courons et concourons à notre perte. Aujourd'hui, de part et d'autre du si mal nommé Pacifique deux pires spécimens de l'espèce humaine s'affrontent. L'un se réclamant d'une liberté "d'entre prendre" et l'autre d'un communisme "Canada Dry", s'entendant néanmoins tous deux sur leurs capacités respectives de prédation. Rien ne prouve que nous ne sommes pas à la veille d'un désastre pire qu'Hiroshima et Nagasaki confondus car n'étant pas à la fin d'un second conflit mondial nous pourrions très bien nous trouver au début du troisième. Et pendant ce temps, la marmotte met le chocolat dans le papier d'alu...

          Sauf que le papier d'alu ne protège que des rayonnement beta. C'est ballot !  Ballot comme ces deux bêtas engagés dans la surenchère du "C'est qui qui a la plus grosse ?". Il n'est tout de même pas anodin que près de trente ans après la chute du Mur de Berlin et donc du statut quo géopolitique Est-Ouest, ceux qui s'opposent aujourd'hui avec autant de véhémence prennent la forme d'archi-caricatures d'un ancien monde. A se demander si l'humanité n'est plus apte à susciter des idées nouvelles. Ceci dit, quand l'escroquerie macronique est présentée comme une démarche novatrice et même qualifiée de révolution il y légitimement de quoi, au mieux s'inquiéter, au pire désespérer. La liberté d'entreprendre n'est pas l'ultralibéralonationalisme d'un Mister America Fi(r)st. Le communisme n'est pas le nationalocollectivisme d'un Pyongyang Toy. Les deux font admirablement le jeu des puissances d'argent. Puissances d'argent qui, à l'instar du scorpion acculé se suicidant, n'hésiteront pas à anéantir la planète pour réaliser une ultime opération financière. Ces deux guignols belliqueux s'invectivant de part et d'autre du Pacifique ne représentent que la partie émergée de l'iceberg. C'est l'internationale de la finance qu'il faut mettre à terre.

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.  



Jn-Mc


 Source Illustration : media-cache 

mardi 8 août 2017

Août 2007 : déni d'humanité

Salut & Fraternité,


          Il y a dix ans, en lisant l'Huma sur la plage de Soulac-sur-Mer, je découvrais la crise dite des subprimes. Les places financières chutaient car des banquiers étasuniens avaient consenti des crédits immobiliers à taux variables à des gens modestes en sachant pertinemment qu'ils allaient les ruiner. Puis la bulle spéculative a fait boule de neige et les banques ont connu une méga domino party. J'étais horrifié de voir à quel point les financiers ne font non seulement peu de cas des emprunteurs lamba, mais sont aussi prêts à s'entre-dévorer. Nous avions atteint l'un des plus hauts sommets de l'abjection.  

          C'est à ce moment là que ma fille aînée, âgée alors de de treize ans, a dessiné ce portrait du Che dans le sable. Chaque jour de cette quinzaine médocaine apportait son lot de mauvaises nouvelles pour la finance et donc de très mauvaises nouvelles pour les petites gens. "Si vous êtes capables de trembler d'indignation, chaque fois qu'il se commet une injustice dans le monde, alors nous sommes camarades." affirmait-il. Cette fois là, l'injustice était de taille car les victimes de cette escroquerie subissaient la double peine puisqu'également victimes des conséquences de la crise telles que les politiques d'austérité qui en ont très rapidement découlé. Comment ne pas s'indigner face à un tel déni d'humanité ? Le capitalisme n'a pas fini de toucher le fond de l'inhumanité, mais nous devons l'abattre avant qu'il nous ait tous anéantis.

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc
  
Source Illustration : Collection Personnelle

lundi 7 août 2017

T'as tout faux, Richard !

Salut & Fraternité,

         Ce coup de gueule poussé par Richard Bohringer en 2013 sur le plateau d'On N'est Pas Couché revient régulièrement sur les réseaux sociaux afin de stigmatiser les politiques. Ces demi-vérités énoncées avec un incontestable talent d'acteur ont pour effet pervers d'alimenter l'antiparlementarisme dont se repaît l'électorat d'extrême-droite. Mais qui s'en soucie ? Tant qu'on peut se défouler en cassant du sucre sur le dos des politiques, autant les mettre tous dans le même sac de frappe ! 

          Si les banques prennent le dessus c'est parce que des politiques non seulement le leur permettent mais le souhaitent. La majorité des politiques d'aujourd'hui, en France et en Europe, souhaitent que l'économie de marché, c'est à dire capitaliste, occupe toujours plus de place si non comment expliquer toutes ces privatisations et cet affaiblissement continuel de la puissance publique ? Mais qui, si ce n'est le peuple,  porte ces politiques au pouvoir ? Jusqu'à preuve du contraire, en France et en Europe, le suffrage n'est pas redevenu censitaire. Ces politiques ultralibéraux sont élus par une majorité artificielle obtenue grâce à l'abstentionnisme comme nous l'avons observé une fois de plus lors des dernières votations

          Ce dont nous avons besoin c'est de politiques déterminés à se battre réellement contre les puissances d'argent. Ce dont la France et l'Europe ont besoin c'est de politiques ne cédant pas plus au chant des sirènes du populisme qu'au miroir aux alouettes de l'élitisme. Le "Nous d'abord" des populistes n'est rien d'autre que le pendant du Culte de la Performance Individuelle des élitistes. La lutte des classes n'est pas l'affrontement du peuple contre les élites mais des exploités contre les exploiteurs, des dominés contre les dominants. Aujourd'hui on peut être exploité malgré un niveau d'étude élevé et on peut être, comme en tous temps, un exploiteur sans posséder de diplômes. Il y a des exploités dans les banques et des exploiteurs dans les ateliers d'usines. Pour abattre les puissances d'argent qui exploitent avec autant de morgue traders et kapos d'usines nous avons besoin ce politiques altruistes profondément ancrés dans les valeurs humanistes et totalement engagés dans la lutte des classes. Là où Richard Bohringer, qui avait pourtant débuté son engagement politique très à droite, n'a pas tout faux c'est quand il affirme en 2011 : "Les communistes ont une lumière dans l'oeil que les autres n'ont pas.", d'autant plus que la lutte des classes faisant partie des fondamentaux du communisme on peut à juste titre parler de clairvoyance... 

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : Facebook

samedi 5 août 2017

Le Qatar s'offre Jésus pour 222 millions d'€ !

Salut & Fraternité,

          Quand, au prix d'une longue négociation, le Qatar s'offre Neymar pour 222 millions d'€, le PSG vend en une journée 10.000 maillots au prix moyen de 100€ l'unité, mais ce produit dérivé n'a pas en goodie le célèbre bandeau du non moins célèbre footballeur. Pour un article dont le prix varie de 85 à 140€ (hors flocage) on pourrait s'attendre à un petit plus et à plus forte raison quand ce petit plus est vraiment la marque de fabrique de cette légende vivante du football. Oui mais... non, il ne faudrait tout de même pas exagérer car ce fameux bandeau a déjà fait manger son chapeau à la FIFA qui n'a pas hésité à user d'un vieux procédé d'effacement connu bien avant Photoshop, alors ne poussons pas le bouchon trop loin car cette traversée superflue de l'Atlantique pourrait nous faire oublier celle, nécessaire, de la Méditerranée et de la Péninsule Arabique.

          Bouchon qui pourrait être de champagne, car ce transfert historique qualifié d'attractivité par Mister Chairman, en a déjà fait couler plusieurs hectolitres et pas qu'à Paris. Cette opération de communication qualifiable, reconnaissons le, de monumentale suffira-t'elle à faire oublier les soupçons de connexions et d'interconnexions avec le terrorisme pesant sur le Qatar ? Le Qatar cette pétromonarchie tant chérie par le Sarkhomme de Neuilly dont le nom réapparaît dans la presse ces derniers jours. Ce pays esclavagiste dont le président de l'entreprise nationale de transport aérien a été promu en catimini Officier de la Légion d'Honneur par le président qui n'aimait pas la démocratie. S'acheter une respectabilité devient de nos jours monnaie courante quand on est plein aux as. Un peu comme les grands bourgeois qui s'offraient des titres de noblesse au 19ème siècle.

          D'aucuns se plaisent à tirer à boulets rouge sur Neymar da Silva Santos Junior dont la carrière est jusqu'ici entachée du seul scandale causé par le coût de son récent transfert qui pourrait tout de même rapporter à l'État plus de 300 millions d'€ sous forme d'impôt. On est en termes de scandale sur un tout autre terrain que celui de la sex-tape de Valbuena, de l'affaire Zahia ou de la grève de l'Équipe de France au Mundial 2010. Selon certains, Neymar gagne 0,95€/seconde ce qui fait du 2.500.000€/mois, mais selon lui sa motivation principale n'est pas l'argent et il reverserait 10% de son salaire à une église baptiste. Ainsi, aurait-il plus de possible apparentement avec Billy Graham, ou plutôt Luis Palau, qu'avec Christiano Ronaldo ! Il n'en demeure pas moins que sur le grand échiquier de la géopolitique Neymar est un pion qu'un roi du pétrole avance à sa guise dans une partie qui dont les intérêts cachés dépassent ce jeune sportif de haut niveau. Mais bien sûr, comme d'habitude, quand le chien aboie la caravane des pétrodolars passe et les mal-comprenants préfèrent crier haro sur le cabot, leur écumante et stupide colère les rendant aveugles et sourds à la raison du plus fort qui se joue d'eux avec une déconcertante facilité.


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Ichretien

vendredi 4 août 2017

Le Tartuffe ricoeurien

Salut & Fraternité,


          Dans son discours lors deu récent hommage rendu au père Hammel, discours enracinant la République dans les valeurs religieuses qui avait sidéré le sociologue des religions Louis Schlegel, Mister Chairman affirmait : "Il est une part, j'ose le mot, qui est sacrée. Cette part, c'est la vie d'autrui.". Cette sidération est aussi mienne quand je vois la morgue dont font preuve les têtes pensantes du macronisme  : une ministre du travail boursicoteuse qui ayant touché un pactole de plus d'un million d'euros au prix de 900 licenciements répond se la joue façon mater dolorosa quand elle est interpellée à ce propos, un porte parole du gouvernement qui juge qu'elle n'a pas fait une si bonne affaire... 

          Il devient alors légitime de se demander si ces gens ont encore conscience de la vie d'autrui. Cette vie d'autrui que ce pseudadelphos (ψευδάδελφος) se permettait de sacraliser lors de l'hommage rendu à un humaniste chrétien alors qu'il va maintenant légiférer par ordonnances pour la plus grande joie du Medef et le plus grand malheur des classes laborieuses. Même s'il chute dès maintenant lourdement dans les sondages, le 7 Mai nous en avons pris pour cinq ans. A moins qu'à l'occasion de son cinquantième anniversaire, un remake de Mai 68 à l'occasion de son cinquantième anniversaire inverse la donne.

          Ce tartufe formaté par les jésuites amiénois  qui se réclame de l'héritage du philosophe protestant Paul Ricoeur ne recule devant rien. Son ambition de servir les puissances d'argent lui font renier allègrement les enseignements de son mentor au point qu'il devient légitime de penser que ce dernier lui a exclusivement servi de marchepied. Ce Paul Ricoeur qui dans sa réflexion intitulée Amour et Justice terminait son texte par "Je dirai même que l'incorporation tenace, pas à pas, d'un degré supplémentaire de compassion et de générosité dans tous nos codes - code pénal et code de justice sociale - constitue une tâche parfaitement raisonnable, bien que difficile et interminable.". La Loi Travail XXL dont va accoucher la pensée complexe de Mister Chairman ne contiendra pas une once de compassion pour les classes laborieuses et encore moins de justice sociale pour les travailleurs. 


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : l'Humanité