Place au Peuple

lundi 1 mai 2017

Fourmies 1er Mai 1891

Salut & Fraternité,


          Ca s'est passé le vendredi 1er Mai 1891 à Fourmies dans  le Nord. La ville était à l'apogée de son ère industrielle. Suite aux manifestations du 1er Mai 1886 durement réprimées à Chicago, cette journée devenue un jour de grève, servait à faire entendre les revendications des ouvriers. Ce jour là, à Fourmies, des meetings étaient organisés avec entre autres la présence de Paul Lafargue, le gendre de Karl Marx. La journée devait aussi avoir un caractère festif car après le dépôt des revendications ouvrières à la mairie prévu à 10:00, des festivités et un bal devaient se dérouler jusqu'au soir. 

         Les patrons ne parvenant pas à intimider les ouvriers en les menaçant de licenciement s'ils manifestaient avaient obtenu du préfet la mobilisations de deux compagnies d'infanterie équipées du fusil Lebel, dernier né de la technologie de l'armement. Quatre des manifestants venus dès le matin solliciter les jaunes de la seule usine encore en activité furent arrêtés et à 18:15 le maire qui depuis le début de l'après-midi promettait leur libération pour 17:00 ne l'avait toujours pas fait. 200 manifestants investirent alors la place de l'église, faisant face à 300 soldats. A 18:20 des cailloux volèrent, la foule se mit en mouvement. Le commandant Chapus fit tirer en l'air, sans résultat puis ordonna à une trentaine de soldats de mettre baïonnette au canon puis de tirer. Bilan 9 morts dont 2 enfants et 35 blessés. C'était la première fois que l'armée utilisait le fusil Lebel ( 9 balles c.a.d 1 dans le canon et 8 dans le magasin, le FAMAS de l'époque).

          Le sang des ouvriers a coulé à Fourmies le 1er Mai 1891 et ce n'est qu'en 1919, par ricochet de la Révolution Russe, que fut obtenue la journée de 8 heures, l'une de leurs 8 revendications. Ces grévistes et manifestants qu'en 2010 la candidate du commerce de la haine qualifiait de délinquants lorsqu'ils se mobilisaient pour la défense des retraites. Aujourd'hui police, gendarmerie et armée sont équipés d'armes bien plus sophistiquées que le fusil Lebel. Il devient alors légitime, en cette période d'incertitude, de s'inquiéter de la forme que prendrait la répression orchestrée par un pouvoir d'extrême droite délirant ou par un pouvoir d'extrême centre caractériel...


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : Anor2007

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.