Salut & Fraternité,
En faisant entrer au Ministère des Solidarités et de la Santé Gilles de Margerie, ex directeur général adjoint du groupe Humanis donc en cheville avec les complémentaires santé et retraites privées, Edouard II le mercantile lointain parent politique d'Edouard I le dédaigneux, ouvre au secteur privé une porte du domaine de l'assurance maladie publique. Oh, il n'est que directeur de cabinet de la ministre diront les naïfs. Mais bien sûr, tout le monde sait bien que les directeurs de cabinets des ministères n'ont aucun pouvoir : la bonne blague !
Notre système d'assurance maladie, créé par un ouvrier nommé Ambroise Croizat en 1945, sur la base du Programme du Conseil National de la Résistance (CNR) répondait à une nécessité : "la mise en place d'un plan complet de sécurité sociale visant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail" (sic). Basé sur les principes d'unicité (c.a.d couvrant tous les risques sociaux), de solidarité (c.a.d système par répartition financé par la création de richesses), d'universalité (c.a.d destiné à toute la population de la naissance à la mort) et de démocratie (c.a.d géré par les bénéficiaires), ce système est de loin le meilleur et le plus juste. Ce qui n'a jamais eu l'heur de plaire aux puissances d'argent dont la dynamique basée sur la concurrence effrénée a pour valeur cardinale l'injustice.
Juteux marché potentiel, l'assurance maladie fait saliver les financiers de tous crins depuis pas mal d'années et nombre de gouvernements successifs se sont attelés à saper les bases de l'édifice. Celles et ceux attirés par les sirènes de l'assurance maladie privée pourraient peut-être (re)voir Sicko, le film tourné par Michel Moore en 2007. Il lui est, comme d'habitude, reproché une certaine tendance à l'exagération mais jusqu'à preuve du contraire personne n'a été en capacité de démontrer le caractère d'alternative facts des exemples qu'il rapporte. Comme si dans Bowling for Columbine, autre film de Michael Moore, les morts et les blessés par armes à feu n'étaient que des figurants ! Les puissances d'argent s'emploient à nous faire prendre des vessies pour des lanternes et malheureusement, ça marche. Ca marche car l'individualisme forcené a pris le pas sur l'esprit de solidarité du Conseil National de la Résistance mais il n'est jamais trop tard pour réagir car "Le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent" ne cessera jamais de nous rappeler la lumineuse Lucie Aubrac. Pour celles et ceux qui pourront se libérer ce soir, ne manquez pas la projection débat : c'est ici.
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
Source Illustration : L'Humanité
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