Salut & Fraternité,
Rue 89 s'en est fait l'écho il y a peu : la privatisation du nettoyage des locaux est en marche aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Après l'entretien des parties communes et des bureaux c'est maintenant celui des chambres qui est progressivement sous-traité par le secteur privé. Cette mission relevant jusqu'ici des Agents de Service Hospitalier (ASH) spécialement formés à cet effet est confiée à des précaires employés par des entreprises jurant main sur leur coeur qu'elles font le maximum pour assurer des prestations de niveau égal. Pourtant, comme le relate l'enquête de Rue 89 (cliquez ici) nous sommes bien loin du compte.
Cette politique d'externalisation visant à remplacer des salarié(e)s de la fonction publique par des prestataires privés n'est pas nouvelle et ne touche pas que le secteur hospitalier. Pour ce qui est du domaine de la santé ces choix d'économies d'échelle, puisque c'est bien de cela dont il est question, ne sont pas sans conséquences sur la qualité et la sécurité de l'activité à laquelle ils on trait. Nous savons tous qu'en milieu hospitalier l'hygiène doit être une priorité tant le risque de propagation d'infections est grand. Il ne s'agit pas d'assurer l'entretien quotidien de salles de réunions, d'amphithéâtres ou de bureaux inoccupés seize heures sur vingt-quatre. Les chambres d'hôpital ne sont pas des chambres d'hôtel, ce sont des lieux de vie et de soins occupés plus de huit heures par jour. Leur entretien doit être réalisé en continu par des équipes se relayant sur une amplitude horaire allant de 6h30 à 20:30 c'est à dire assurant les postes de matin et d'après-midi. Par ailleurs ces professionnels hospitaliers ne traitent pas que des surfaces inertes. Sans que cela relève explicitement de leurs cahiers des charges ils contribuent très largement au climat relationnel nécessaire à l'humanisation des soins. De plus, l'expérience acquise au fil des années au contact des patient(e)s et des équipes soignantes leur permet parfois de donner l'alerte quand une personne hospitalisée ne va pas bien.
Les bilan est déjà lourd : accroissement inévitable du risque infectieux, baisse de la qualité générale de la prestation dite faussement hôtelière, absence de regard professionnel sur les personnes hospitalisées, manque de disponibilité pour elles et leurs proches. Manque de disponibilité pour les personnes hospitalisées et leurs proches, dites vous, mais n'est-ce pas là le rôle des soignants plutôt que celui des ASH ? La prise en charge d'une personne hospitalisée relève d'une démarche globale impliquant de multiples intervenants. C'est à cette fin que nous avons voulu humaniser les hôpitaux dès les années soixante. Aujourd'hui, hyper-technicité et réduction des moyens humains se conjuguant nous nous engageons dans un processus exponentiel de déshumanisation. Ceci dit, ne commettons pas l'erreur d'en attribuer la responsabilité à tel ou tel directeur d'hôpital qu'il suffirait de pendre haut et court pour que, comme par miracle, tout aille à nouveau bien mieux. Personnages souvent haïs par les personnels hospitaliers, les directrices et directeurs d'hôpitaux en sont réduits à rôtir le balai pour gérer la pénurie de moyens car c'est à l'étage au dessus que tout se décide, dans les bureaux du Sinistre de la Santé. "L'hôpital est malade" disait déjà le clown Sol dans les années 1980 et bien près de quarante années plus tard la situation ne s'est de loin pas améliorée. Tout cela relève de choix politiques qu'il nous appartient aujourd'hui plus que jamais de combattre dans l'intérêt général et pour la préservation du bien commun.
Cette politique d'externalisation visant à remplacer des salarié(e)s de la fonction publique par des prestataires privés n'est pas nouvelle et ne touche pas que le secteur hospitalier. Pour ce qui est du domaine de la santé ces choix d'économies d'échelle, puisque c'est bien de cela dont il est question, ne sont pas sans conséquences sur la qualité et la sécurité de l'activité à laquelle ils on trait. Nous savons tous qu'en milieu hospitalier l'hygiène doit être une priorité tant le risque de propagation d'infections est grand. Il ne s'agit pas d'assurer l'entretien quotidien de salles de réunions, d'amphithéâtres ou de bureaux inoccupés seize heures sur vingt-quatre. Les chambres d'hôpital ne sont pas des chambres d'hôtel, ce sont des lieux de vie et de soins occupés plus de huit heures par jour. Leur entretien doit être réalisé en continu par des équipes se relayant sur une amplitude horaire allant de 6h30 à 20:30 c'est à dire assurant les postes de matin et d'après-midi. Par ailleurs ces professionnels hospitaliers ne traitent pas que des surfaces inertes. Sans que cela relève explicitement de leurs cahiers des charges ils contribuent très largement au climat relationnel nécessaire à l'humanisation des soins. De plus, l'expérience acquise au fil des années au contact des patient(e)s et des équipes soignantes leur permet parfois de donner l'alerte quand une personne hospitalisée ne va pas bien.
Les bilan est déjà lourd : accroissement inévitable du risque infectieux, baisse de la qualité générale de la prestation dite faussement hôtelière, absence de regard professionnel sur les personnes hospitalisées, manque de disponibilité pour elles et leurs proches. Manque de disponibilité pour les personnes hospitalisées et leurs proches, dites vous, mais n'est-ce pas là le rôle des soignants plutôt que celui des ASH ? La prise en charge d'une personne hospitalisée relève d'une démarche globale impliquant de multiples intervenants. C'est à cette fin que nous avons voulu humaniser les hôpitaux dès les années soixante. Aujourd'hui, hyper-technicité et réduction des moyens humains se conjuguant nous nous engageons dans un processus exponentiel de déshumanisation. Ceci dit, ne commettons pas l'erreur d'en attribuer la responsabilité à tel ou tel directeur d'hôpital qu'il suffirait de pendre haut et court pour que, comme par miracle, tout aille à nouveau bien mieux. Personnages souvent haïs par les personnels hospitaliers, les directrices et directeurs d'hôpitaux en sont réduits à rôtir le balai pour gérer la pénurie de moyens car c'est à l'étage au dessus que tout se décide, dans les bureaux du Sinistre de la Santé. "L'hôpital est malade" disait déjà le clown Sol dans les années 1980 et bien près de quarante années plus tard la situation ne s'est de loin pas améliorée. Tout cela relève de choix politiques qu'il nous appartient aujourd'hui plus que jamais de combattre dans l'intérêt général et pour la préservation du bien commun.
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
Source Illustration : Qualité-Sécurité-Soins
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