Salut & Fraternité,
Alfred-Charles Collineau (1832-1894), médecin et anthropologue du 19ème siècle nous a laissé en héritage plusieurs travaux scientifiques allant de la rhumatologie à la psychiatrie. L'étude intitulée "L'idiot" qu'il publie en 1885 voit le jour seize ans après le célèbre roman de Fiodor Dostoïewski (1821-1881) mettant en scène un prince épileptique à la fois naïf et subtil. Dans une démarche scientifique, Collineau décrit l'un de ceux considérés à l'époque comme des êtres inférieurs.
Disgracié par la nature tant physiquement que psychiquement, l'idiot est également tributaire de quelques pathologies appelées en ce temps là névroses : épilepsie, paralysie, chorée, contracture des extrémités (pg 1). Les aliénistes, ancêtres des psychiatres d'aujourd'hui, ont de l'idiotie des approches différentes que souligne Collineau. Jean-Étienne Esquirol (1772-1840) voit en eux des pauvres (en esprit) l'ayant toujours été à contrario des déments, riches devenus pauvres de par leurs pathologies dégénératives. Édouard Seguin (1812-1880), surnommé l'instituteur des idiots, se refuse à admettre différents degrés d'idiotie alors que Wilhelm Griesinger (1817-1868) souligne avec justesse que "rien ne diffère d'un idiot comme un autre idiot". Or de Louis Delasiauve (1804-1893) à Scipion Pinel (1795-1859) leur classification passe de trois à sept sept niveaux (pg 1-3). Pour Henri Dagonet (1823-1902) et Bénédict-Augustin Morel (1809-1873) l'influence de l'hérédité est indiscutable dans la transmission de l'idiotie, mais Louis-Florentin Calmeil (1798-1895) y associe l'appartenance à une famille comportant épileptiques, paralytiques ou aliénés (pg 4). Collineau fait le distingo entre idiotie et crétinisme, à propos duquel il publiera trois ans plus tard, ce dernier ayant un caractère endémique à l'inverse de l'idiotie.
Cette dernière a pour caractéristique fondamentale une oblitération mentale traduite par une conformation défectueuse de la tête aboutissant à une malformation tant de l'encéphale que de son enveloppe et du squelette de la face, les manipulations des matrones lors de l'accouchement, voire même l'usage des forceps ainsi que les coutumes consistant à mettre des serre-tête aux nouveaux-nés n'étant pas étrangères à cela. D'où parfois un excès et plus souvent une réduction du volume de la boite crânienne. Frantz Joseph Gall (1758-1828), le fondateur de la phrénologie, s'est évidemment aussi penché sur la question (pg 5). De nombreux savants apportent leurs contributions aux rapports existants entre déficience mentale et altération de la boite crânienne donc de l'encéphale. Jean-Baptiste-Maximilien Parchappe de Vinay (1800-1866) en vient à conclure : "Les têtes d'idiots sont à la fois petites, courtes et surtout étroites." (pg 6) d'où peut être la contemporaine insulte "p'tite tête" faisant aussi allusion à la microcéphalie. (À suivre...)
Disgracié par la nature tant physiquement que psychiquement, l'idiot est également tributaire de quelques pathologies appelées en ce temps là névroses : épilepsie, paralysie, chorée, contracture des extrémités (pg 1). Les aliénistes, ancêtres des psychiatres d'aujourd'hui, ont de l'idiotie des approches différentes que souligne Collineau. Jean-Étienne Esquirol (1772-1840) voit en eux des pauvres (en esprit) l'ayant toujours été à contrario des déments, riches devenus pauvres de par leurs pathologies dégénératives. Édouard Seguin (1812-1880), surnommé l'instituteur des idiots, se refuse à admettre différents degrés d'idiotie alors que Wilhelm Griesinger (1817-1868) souligne avec justesse que "rien ne diffère d'un idiot comme un autre idiot". Or de Louis Delasiauve (1804-1893) à Scipion Pinel (1795-1859) leur classification passe de trois à sept sept niveaux (pg 1-3). Pour Henri Dagonet (1823-1902) et Bénédict-Augustin Morel (1809-1873) l'influence de l'hérédité est indiscutable dans la transmission de l'idiotie, mais Louis-Florentin Calmeil (1798-1895) y associe l'appartenance à une famille comportant épileptiques, paralytiques ou aliénés (pg 4). Collineau fait le distingo entre idiotie et crétinisme, à propos duquel il publiera trois ans plus tard, ce dernier ayant un caractère endémique à l'inverse de l'idiotie.
Cette dernière a pour caractéristique fondamentale une oblitération mentale traduite par une conformation défectueuse de la tête aboutissant à une malformation tant de l'encéphale que de son enveloppe et du squelette de la face, les manipulations des matrones lors de l'accouchement, voire même l'usage des forceps ainsi que les coutumes consistant à mettre des serre-tête aux nouveaux-nés n'étant pas étrangères à cela. D'où parfois un excès et plus souvent une réduction du volume de la boite crânienne. Frantz Joseph Gall (1758-1828), le fondateur de la phrénologie, s'est évidemment aussi penché sur la question (pg 5). De nombreux savants apportent leurs contributions aux rapports existants entre déficience mentale et altération de la boite crânienne donc de l'encéphale. Jean-Baptiste-Maximilien Parchappe de Vinay (1800-1866) en vient à conclure : "Les têtes d'idiots sont à la fois petites, courtes et surtout étroites." (pg 6) d'où peut être la contemporaine insulte "p'tite tête" faisant aussi allusion à la microcéphalie. (À suivre...)
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
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