Place au Peuple

lundi 5 novembre 2018

À Kanaky profite l'exprime ?

Salut & Fraternité,

          Initialement prévu en 1998, soit dix ans après les Accords de Matignon débouchant sur l'Accord de Nouméa, le référendum posant la question enfin ainsi formulée fin Mars 2018 "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?" s'est tenu le week-end du 03-04/11/2018 heure de Paris c.a.d le 04/11/2018 heure de Nouméa. Sur le 174.154 électrices et électeurs inscrits 80,63% se sont mobilisé-e-s pour voter et 56,4% se sont prononcé-e-s contre l'indépendance reste maintenant à savoir comment les tenants de ces deux tendances aux majorités clairement identifiées sur la carte du vote par communes vont désormais coexister. 

          Historiquement, cette terre du bout du monde représentant 3% de la superficie de la France mais 14% de sa surface maritime a été colonisée avant même qu'on y comptabilise 20% des réserves mondiales de nickel. Découvert par les Anglais en 1774, l'archipel fut annexé à la France en 1853 par Badinguet, nom d'emprunt par ailleurs aussi bien choisit que Paul Bismuth ! Le peuplement par la civilisation Lapita, ancêtre des actuels Kanaks, remonte à environ 3.000 ans mais les Européens du 19ème siècle ont mis cet héritage en coupe réglée. Expropriations, massacres des populations locales rebelles, cerise sur le gâteau création en 1863 d'un bagne destiné aux condamnés d'Afrique du Nord et par la suite aux Communards dont, Louise Michel fut une figure emblématique, voici l'usage fait par la France du Caillou si tôt celui-ci colonisé.

            56,4% de "non à l'indépendance" ça n'est pas une victoire écrasante, mais c'est normal : il n'y a plus aujourd'hui les fusils et le mitraille pour empêcher aux tenants du "oui à l'indépendance" de s'exprimer. Mais il en est d'autres qui aujourd'hui s'expriment à leur place l'un disant que "Le peuple Kanak a été humilié." (EE-LV), les autres déclamant que "Le résultat de ce référendum est une profonde déception pour tous ceux qui croient à la nécessité d'une pleine souveraineté des populations de l'archipel."  (LFI). Ouais, les indépendantistes néo-calédoniens, ça représente combien de divisions en vue des prochaines échéances électorales non référendaires ? Ben ouais parce que ceux là, quand on pourra les engager dans d'autres campagnes, ils vont avoir la niaque ! "Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme." aurait dit Lavoisier paraphrasant Anaxagore. Ce référendum, issu d'un long processus de pacification, n'a absolument rien à voir avec celui initié par les indépendantistes Catalans en 2017 dans un rapport de forces qui fit couler le sang. Aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie nous en sommes à l'exact opposé de la Catalogne : le sang a malheureusement coulé, les négociations ont suivi, des accords ont été trouvés et les intéressé-e-s ont enfin voté dans un climat pacifié. Le résultat de ce référendum est d'autant plus intéressant que la Nouvelle-Calédonie de 2018 n'est plus celle de 1988. Les rapports entre Kanaks et Caldoches ont évolués, les rapports entre Le Caillou et la Métropole ne sont plus les mêmes. Alors au lieu de se réjouir que cette Terre d'Outre-Mer demeure attachée à la France ou de se plaindre qu'elle y soit encore, ne vaudrait-il pas mieux souhaiter que sa population y vive toujours plus en paix plutôt que de se livrer à des manoeuvres pré-électoralistes..

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : France Info


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