Place au Peuple

mercredi 28 novembre 2018

Nouveau "patron" : à découper ?

Salut & Fraternité,


        "Alors comme ça t'as changé de patron !", me suis-je entendu interpellé par un mien collègue le 23/11 alors que la dernière phase du 38eme Congrès du PCF démarrait seulement le lendemain ! Pour la presse, source d'information naturelle du dit collègue, tout était visiblement déjà bouclé. Cette même presse qui pointant ironiquement les 100% des suffrages obtenus par Pierre Laurent à sa précédente réélection au poste de secrétaire national, ajoutant très discrètement qu'il n'y avait alors pas d'autres candidatures, fit alors qualifier par certains commentateurs télévisuels le score de soviétique. Je me souviens avoir connu à ce moment là un profond sentiment d'injustice tant le traitement de l'information renvoyait explicitement et implicitement à ce que n'est pas le PCF. Cette fois-ci, retour du balancier stalinien, ce fut la presse qui annonça le résultat des élections avant même leur tenue ! 

          Il est vrai que l'accession de Fabien Roussel au secrétariat national du parti ne faisait plus grand mystère, Pierre Laurent ayant compris qu'il devait laisser sa place, même s'il ne s'estimait pas pour autant devenu inutile. Pour ma part, j'estime que deux mandats c'est suffisant. Etre constamment en première ligne dans notre société multimédiatique ça use et par ailleurs, un mouvement politique progressiste se doit de s'inscrire dans une dynamique de continuel renouvellement à tous les niveaux. Contrairement à celles et ceux qui voulaient le pousser vers la sortie pour diverses autres raisons, je ne nourris aucune acrimonie à l'endroit de Pierre Laurent. S'il est une chose sur laquelle nous nous accordons tous c'est qu'il n'a jamais usé de son mandat à des fins de promotion ou d'enrichissement personnels. Pour le reste, il a hérité du Front de Gauche initié par Marie Georges Buffet en 2008 et liquidé par Jean-Luc Mélenchon en 2016. Si l'excellent Tribun de Gauche devenu Populist Addict s'est servi du PCF comme marchepied en 2012 pour ensuite nous la faire à l'envers en 2017 nous prenant ainsi pour des paillassons, en rendre seul responsable Pierre Laurent m'apparaît comme particulièrement intellectuellement malhonnête.

          Fabien Roussel arrive à la tête du parti avec un autre parcours et d'autres idées. Cependant, il ne faudrait surtout pas croire qu'il aura la tâche facile et voir en lui un quelconque homme providentiel. L'homme providentiel, ou plus exactement supposé tel, c'est du côté de LFI qu'il faut le chercher. D'où peut-être l'abandon par cette formation politique de l'Internationale proclamant sans équivoque : "Il n'est pas de sauveurs suprêmes : Ni Dieu, ni César, ni Tribun. Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes ; Travaillons au salut commun.". Gageons que Fabien Roussel, ayant lui aussi le verbe haut, ne sombre pas dans l'isolationnisme nombriliste. Dans les années 1980 une plaisanterie qui fit florès consistait à demander très sérieusement à un quidam quel était le magazine préféré de Georges Marchais. Évidemment la réponse qui venait à l'esprit de la personne interrogée était l'Humanité ou l'Humanité Dimanche. Ce à quoi elle s'entendait rétorquer : "Faux ! C'est Modes & Travaux... parce qu'il y a des patrons à découper.". Intronisé par la presse "patron" du PCF, Fabien Roussel va avoir à en découdre avec le patronat et plus précisément le grand-patronat chérit par le Golden Boy Élyséen. Grand-patronat qui, à n'en pas douter, met dès à présent ses nervis en ordre de marche pour tailler en pièces toute opposition clairement définie et structurée, ce qu'est depuis toujours le PCF à ce propos. Maintenant, Fabien Roussel a peut-être assez de finesse pour ne pas être prévisible au point de laisser apparaître des pointillés indiquant là où il devient alors facile de (le) découper...  


Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc

 Source Illustration : LCI

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