Salut & Fraternité,
Publiée de 1964 à 1971 par les Éditions Rencontre sous forme de fiches perforées sortant chaque semaine, l'Encyclopédie Du Monde Actuel fut reprise sous forme de cahiers puis de livres dans la Collection Le Livre de Poche. La lecture de l'ouvrage consacré au Marxisme, publié en 1976, n'a aujourd'hui rien d'achronique.
Au chapitre intitulé "Crise générale" nous y apprenons qu'elle peut avoir deux acceptions. Dans la première, opposée à la crise sectorielle elle affecte l'économie d'un ou plusieurs pays alors que dans la seconde, utilisée surtout par les économistes marxistes, elle atteint le système capitalisme lui-même de façon définitive l'entraînant ainsi dans une phase de déclin irréversible. Ce qui en 1976 semblait pour nombre de penseurs et d'économistes impensable est aujourd'hui non seulement de plus en plus probable mais même certain. Si vous en doutez, entrez donc dans votre moteur de recherche "fin du capitalisme" ou "effondrement du capitalisme". Aux sociétés pré-capitalistes connaissant des crises de sous-production provoquées par les catastrophes naturelles et/ou sociales, les auteurs opposent les crises de surproduction issues de l'inondation du marché par des marchandises ne trouvant plus acquéreurs. Ainsi en 2012, le choix de la politique de l'offre au détriment de celle la demande, choix d'un certain François Hollande autoproclamé adversaire de la finance, n'avait absolument rien de socialiste.
L'économie capitaliste se développant par bonds suivis d'arrêts et de reculs, nous dirions aujourd'hui de gonflement puis d'explosion de bulles spéculatives, ne peut que générer une succession de crises dont le chômage de masse est à la fois une conséquence logique et un élément moteur. Quand, pour permettre au patronat d'engraisser les actionnaires, les travailleurs ne reçoivent pas pour salaire la totalité de la valeur qu'ils produisent, faisant ainsi se développer la demande moins vite que l'offre, on peut aisément imaginer ce qu'il advient lorsque les dits travailleurs sont réduits à se serrer drastiquement la ceinture pour cause de chômage les obligeant à la sous-consommation. Si la notion de décroissance remonte également aux années 1970, les auteurs de ce cahier ne semblent pas encore touchés par la grâce. Cependant, l'analyse développée succinctement sur deux pages de cet ouvrage de synthèse demeure édifiante notamment par sa conclusion : "La dévalorisation du capital entraînerait à terme une stagnation génératrice de la faillite du système.". Il suffit d'écouter et de lire les chroniqueurs économiques des médias du courant dominant pour comprendre aisément les conséquences d'une éventuelle régression du profit boursier...
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
Source Illustration : Collection Personnelle
Retrouvez les autres articles de la série sous le libellé En Marx
Retrouvez les autres articles de la série sous le libellé En Marx
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.