Salut & Fraternité,
S'acquittant d'une mission confiée par la Légation Française à Tirana, Albert Mahuzier évalue l'état du cimetière militaire français de Korça, aujourd'hui Korçë, où la France avait institué une éphémère région autonome de 1916 à 1920, protectorat où eut cours le Franc Albanais et où l'on cultive encore aujourd'hui le souvenir de cette époque, notamment grâce au lycée français Raqi Qirinxh créé en 1917, année de La Chanson de Craonne...
"Le 18 mars 1915 se déclenchait dans les Dardanelles une attaque navale franco-britannique, accompagnée le 25 avril du débarquement d'un corps expéditionnaire. Cette opération derrière laquelle se tenait tout d'abord un Premier Lord de l'Amirauté, tout jeune alors, un certain Winston Churchill, se solda par de terribles pertes, sur terre et sur mer. L'espoir de couper l'Allemagne et l'Autriche de la Turquie, leur alliée, s'évanouit neuf mois plus tard dans un rembarquement admirablement camouflé, en décembre 1915. Cette première tentative d'un second front fut donc un échec retentissant. (pg 259) [...] l'année 1915 se termina partout par des échecs alliés. La vague germano-turque submergeait les Balkans, sauf en deux points : Salonique et Corfou. Ce à quoi j'ajouterai, en ce qui nous concerne ici, que l'Albanie, une fois de plus, avait servi de champ de bataille pour des intérêts qui n'étaient absolument pas les siens, ni d'un bord ni de l'autre. (pg 260)
[...] À la fin de l'année 1912, Korça était occupée par les troupes grecques qui durent l'évacuer en 1913 sous la pression des grandes puissances. Occupée de nouveau par les Grecs au début de la guerre mondiale, la ville fut abandonnée encore une fois par ses envahisseurs au début de l'année 1916, [...] Les autorités françaises peu après l'occupation proclamèrent l'indépendance de Korça, sous la forme d'une république, et donnèrent à ce petit état un parlement et une administration. [...] Un seul nom, un seul détail fixeront les esprits. Enver Hodja, leader actuel de l'Albanie, a été élève, puis professeur au Lycée Français de Korça. Pendant les huit jours de notre séjour à Korça, nous devions retrouver partout les traces de ce passé glorieux pour la France qui n'en a tiré aucun avantage matériel mais dont la culture gréco-latine et l'humanisme ont marqué une génération entière. (pg 260-261).
[...] À la fin de l'année 1912, Korça était occupée par les troupes grecques qui durent l'évacuer en 1913 sous la pression des grandes puissances. Occupée de nouveau par les Grecs au début de la guerre mondiale, la ville fut abandonnée encore une fois par ses envahisseurs au début de l'année 1916, [...] Les autorités françaises peu après l'occupation proclamèrent l'indépendance de Korça, sous la forme d'une république, et donnèrent à ce petit état un parlement et une administration. [...] Un seul nom, un seul détail fixeront les esprits. Enver Hodja, leader actuel de l'Albanie, a été élève, puis professeur au Lycée Français de Korça. Pendant les huit jours de notre séjour à Korça, nous devions retrouver partout les traces de ce passé glorieux pour la France qui n'en a tiré aucun avantage matériel mais dont la culture gréco-latine et l'humanisme ont marqué une génération entière. (pg 260-261).
Le colonel Descoins qui dirigeait les opérations militaires, tout en se montrant un excellent administrateur civil, eut contre lui les Grecs, furieux de voir leur échapper ce territoire qu'ils considéraient comme leur, les Italiens, qui voyaient s'évanouir l'espoir d'une annexion immédiate de l'Albanie et même les chefs de bandes albanais, les Comitadjis, auxquels la tranquillité retirait une activité profitable. C'est dire si cette république éphémère de Korça et le lycée français à ses débuts eurent de farouches adversaires. (pg 261)" Pour revenir à la visite du Cimetière militaire Français de Korça, mission initiale confiée à Albert Mahuzier, ce dernier le trouve entretenu mais fermé et en fait quelques prises de vue. Y sont inhumés soldats coloniaux et soldats de la métropole dont je vous invite à lire les noms en cliquant ici. Soldats auxquels nos cérémonies du 11 Novembre négligent habituellement de rendre hommage. Pourtant, la première armistice de ce conflit mondial fut demandée par la Bulgarie le 29 Septembre 1918, suivie par la Turquie le 30 Octobre et l'Autriche le 3 Novembre, concluant ainsi les combats sur le Front d'Orient avant l'Armistice du 11 Novembre signée à Rethondes sur le Front Ouest... (À suivre...)
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
Source Illustration & Référence Bibliographique : L'Albanie entrouvre ses frontières par A. Mahuzier 1965 Presses de la Cité
Retrouvez les autres articles de la série sous le libellé Le Monde vu par les Mahu
Source Illustration & Référence Bibliographique : L'Albanie entrouvre ses frontières par A. Mahuzier 1965 Presses de la Cité
Retrouvez les autres articles de la série sous le libellé Le Monde vu par les Mahu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.