Place au Peuple

dimanche 23 décembre 2018

Apolitique... vous avez dit apolitique ?

Salut & Fraternité,

          Ils créent et diffusent des pétitions, remplissent des cahiers de doléances, occupent des ronds-points, ouvrent des barrières de péages, manifestent en province et à Paris, exigent la démission du Président de la République mais... ne font pas de politique ! Ben ouais quoi, la politique c'est bon pour les corrompus et les arrivistes, ma pauv' dame. On sait bien que ça ne sert strictement à rien d'autre qu'à l'enrichissement personnel, la politique. Jean Jaurès, s'il n'avait pas été assassiné, serait devenu millionnaire. Simone Veil s'est considérablement enrichie avec sa légalisation de l'avortement. Jean Leonetti est devenu plus célèbre qu'une rock star suite à sa loi relative aux droits des malades et à la fin de vie. Louise Michel est revenue de Nouvelle Calédonie propriétaire d'une immense mine de nickel. Tout le monde sait ça ! 

          La politique est aux Gilets Jaunes  ce que la prose était à Monsieur Jourdain : ils en font sans le savoir. Mieux encore : sans rien en vouloir savoir et surtout pas en connaître ! Pourtant, il en est plus d'un-e qui téléguident cette légitime colère à des fins infiniment... politiques. Cette dernière concernant l'organisation de la société, des affaires de l'Etat et de leur conduite, donc en clair ce qui est au coeur des revendications des Gilets Jaunes.  Cerise sur le gâteau, les médias mainsteam donnent essentiellement la parole à celles et ceux qui se prennent les pieds dans le tapis de contradictions de ce positionnement prétendu apolitique alors qu'il y en a d'autres plus pointus en matière d'analyse et d'argumentation mais les faire intervenir publiquement serait infiniment moins fun. Dans son roman intitulé "Les Mandarins", Simone de Beauvoir faisait dire en 1954 à Henri Perron, clone intellectuel d'Albert Camus : "Mais les types qui se déclarent apolitiques, ce sont des réactionnaires, fatalement.". La colère du peuple, quand elle est à plus forte raison légitime, demeure facilement instrumentalisable et manipulable. 

          Dans l'hypothèse d'une abdication macronique et/ou d'une dissolution de l'Assemblée Nationale quelle serait alors la couleur dominante du pays suite à de nouvelles élections ? Le rouge ? Le rose ? Le vert ? Le bleu ? Rien moins que le brun et si vous n'en êtes pas convaincu-e-s, lisez donc la chronique de Pierre Serna intitulée Yellow submarine... publiée le 21/12 dans l'Huma où il écrit "De deux choses l'une, ou bien par un miracle qui se fait attendre la gauche sait se réunir, se réinventer, s'unir et propose un programme clair aux gilets jaunes qui comprendront où sont leurs intérêts politiques, ou bien nous allons tout droit au fond des abysses avec les gilets jaunes plombés qui, quelles que soient leurs différences hétéroclites, voteront pour beaucoup d'entre eux, afin d'exprimer leur rage sociale et culturelle, pour la bête immonde et brune.". Renvoyant à l'excellente analyse de Zev Sternhell, "trop méconnu et toujours peu apprécié en France, pour avoir prouvé l'existence d'une droite révolutionnaire française à l'origine du fascisme européen, ce que les historiens patentés de Sciences-Po ne lui pardonneront jamais, et que les bien-pensants balayent d'un revers de main.", il tire la sonnette d'alarme mais y a-t'il encore suffisamment de femmes et d'hommes de bonne volonté pour l'entendre ? C'est vrai enfin quoi "...la France à l'origine du fascisme ? Allons ! Nous ne sommes pas des barbares nordiques et germains ou des sauvages méridionaux et italiens...". 

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. 



Jn-Mc

 Source Illustration : Facebook

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