Place au Peuple

lundi 17 décembre 2018

En Marx - Des classes sociales

Salut & Fraternité,


          Publiée de 1964 à 1971 par les Éditions Rencontre sous forme de fiches perforées sortant chaque semaine, l'Encyclopédie Du Monde Actuel fut reprise sous forme de cahiers puis de livres dans la Collection Le Livre de Poche. La lecture de l'ouvrage consacré au Marxisme, publié en 1976, n'a aujourd'hui rien d'achronique.

          Au chapitre intitulé "Classes Sociales" nous apprenons que l'explication de la lutte des classes se rencontre déjà chez François Guizot (1787-1874), celui-là même dont on cite à tour de bras le célèbre aphorisme "Éclairez-vous, enrichissez-vous, améliorez la condition morale et matérielle de notre France." en le réduisant à la simple injonction "Enrichissez-vous !". Le marxisme ajoute à la conception de Guizot la théorie de la fonction économique des classes sociales et fait du conflit entre bourgeoisie et prolétariat le moteur de l'histoire contemporaine. Les classes se forment indépendamment de la volonté des individus et de l'État. C'est la division du travail qui détermine des rapports de commandement et d'exécution ainsi qu'une répartition inégale des produits du travail. Ce phénomène se présente dès qu'un groupe humain créé un excédent de produit sur la consommation. La lutte pour l'appropriation de ce "surproduit" est à l'origine de la division des classes. Tous les rapports de travail, de propriété, de pouvoir, des prestige en dérivent.   

          Les classes dirigeantes se forment de manière empirique. Dans les sociétés asiatiques devant traditionnellement organiser le contrôle des forces naturelles à grande échelle, la classe dirigeante était un appareil bureaucratique devenu propriétaire suprême de la terre. La société antique multipliant les guerres de conquêtes a imposé le mode de production esclavagiste. La société féodale a généré une classe dirigeante issue de la hiérarchie militaire et de la noblesse. Quant à la bourgeoisie, c'est la possession du capital qui lui confère son rôle dirigeant dans l'appareil de production capitaliste. Le prolétariat doit être, selon la conception marxiste, la dernière des classes à subir une domination économique et politique. Née d'une production insuffisante, la division des classes disparaîtra avec l'épanouissement des forces productives. Marx admet l'existence de classes intermédiaires : paysannerie, classes moyennes urbaines et rurales, intellectuels, sous-prolétariat...

          Le schéma marxiste classique est contesté par des sociologues tels que Georges Gurvitch (1894-1965) et Raymond Aron (1905-1983) qui, se refusant à définir les classes par des critères strictement économiques, y introduisent des données psycho-sociologiques rendant leurs frontières beaucoup moins rigides. Les marxistes orthodoxes donnent eux-mêmes aujourd'hui (c.a.d en 1964-71) une définition beaucoup plus large de la classe ouvrière y incluant employés, techniciens, personnels des services. Les révolutions chinoise, cubaine et algérienne ont montré que la paysannerie alliée à certaines couches moyennes pouvait jouer le rôle dévolu par Marx au prolétariat. Des théories affirment (en 1964-1971) que la bourgeoisie est déjà supplantée par une nouvelle classe dominante, celle des organisateurs ou "managers", le sociologue yougoslave Milovan Djilas (1911-1995) estimant que dans les sociétés dites socialistes le prolétariat est dominé par les grands bureaucrates... 

          
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

Jn-Mc


 Source Illustration : Collection Personnelle


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