Salut & Fraternité,
Le quotidien lausannois Le Temps publiait hier "Le jour où Emmanuel Macron a reculé." en même temps que "Pour un politicien, le désamour du public est une humiliation.", enquête faisant suite à la démission de la socialiste Géraldine Savary et du démocrate-chrétien Guillaume Barazzone. L'une est mise en cause pour des voyages en Russie avec un consul honoraire et milliardaire, l'autre épinglé pour des notes de frais excessives. Mais le libéral-radical Pierre Maudet, poursuivi par le fisc et sommé par son parti de démissionner s'accroche à son siège.
Trois psychiatres se penchent sur la question, dont un éminent chef de service des Hôpitaux Universitaires de Genève qui met en avant quatre facteurs importants déterminant la capacité de résilience de la personne : sa personnalité, le type d'exposition, son environnement et ses soutiens. De l'exposition d'un scandale découle un désamour du public pouvant provoquer une blessure narcissique générant trois types de stratégies : rupture et mise en retrait pour ne pas subir de nouvelles blessures et éviter d'entacher les pairs ou bien combat afin de poursuivre la mission confiée ou encore déni de la réalité des faits allant jusqu'au cantonnement dans une position victimaire. Un psychiatre lausannois ajoute que l'habitude des élus à l'exposition publique leur forge une carapace mais leur réputation constituant un des moteurs de leur fonction une humiliation publique leur est d'autant plus difficile à vivre. Le risque de suicide augmente quand les politiques associent étroitement leur existence à la mission qui leur est confiée et que le réseau de soutien est faible. Chaque décision (renoncer, combattre, nier) renferme, selon un psychanalyste, sa part de gloire et de déshonneur, mais ce qui le révolte c'est la suppression du droit à l'erreur avec pour corollaire le mythe de l'homme irréprochable imposant sa dictature dans les mentalités. La règle de la respectabilité semble avoir pris le pas sur celle de la compétence, conclut-il.
J'sais pas vous mais moi, quand je lis Le Temps ou La Tribune de Genève, je me dis qu'en matière de démocratie ce fichu mini-pays-maxi-capitaliste n'a pas de leçons à recevoir du pays autoproclamé des droits de l'homme. Et ne venez pas me rebattre les oreilles avec les embrouilles des banques suisses car les nôtres ont aussi de la merde au bâton ! Même si certains s'accrochent à leurs sièges, en Suisse des politiques se retirent lorsqu'ils sont mis en cause dans des affaires parce qu'ils vivent cela comme une blessure narcissique et ne supportent pas le désamour du public. Quid de nos politiques français et notamment des premiers de cordée ? "Crier Macron démission !" et ne pas vouloir vraiment sortir d'un système très largement gangrené c'est tenter une amputation en s'exonérant d'une solide antibiothérapie. Si Macron s'en va, en l'état actuel de nos institutions, il y a fort à parier que la Châtelaine-de-Montretout rafle la mise car il ne faudrait surtout pas s'imaginer que Monsieur-la-République-c'est-Moi parvienne maintenant au pouvoir après les dégâts qu'il a fait ces dernières années à Gauche. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un régime parlementaire avec intervention régulière des citoyens par référendum et possibilité de révoquer les élus s'ils manquent à leurs devoirs ou trahissent leurs engagements. Ceci pourrait, à terme, provoquer l'émergence d'une classe politique vivant comme une humiliation le désamour du public car là franchement chez nous on est très loin du compte.
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Jn-Mc
Source Illustration : 24heures
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